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Jean-Claude de Crescenzo (Traducteur)Jiyoung Hwang (Traducteur)
EAN : 9782367270555
300 pages
DeCrescenzo (09/02/2017)
2.71/5   7 notes
Résumé :
Mia et La môme se côtoient sans se connaître. Elles sont camarades de classe. Mia possède tout ce qu’un enfant peut désirer dans la vie, sauf l’essentiel. Quant à La môme, elle n’a pas cette chance. Autant dire que les deux écolières n’ont en apparence aucun point commun. Pourtant, ce soir-là, un jeu innocent et cruel débute. C’est ce que La môme attendait…

Ce roman est un tour de force. En mettant en scène une gamine et son ombre, HAN Yujoo rappelle,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"Un chien.
Il y a un chien.
Le courant l'emporte." p.9

Ainsi débute un impossible conte de fées. Remonte étouffé de mes souvenirs Le jour du chien de Caroline Lamarche qui m'avait emporté. Une association spontanée. Je reviens sur l'intrigante aquarelle de la très belle couverture : il y a bien un chien. Il rit, il pleure. Pourtant je le sens, ce n'est pas un chien.

Beau.
C'est beau.
Est-ce que beau est le plus beau mot du monde ?
Ou neige ?
A la fonte des neiges, le courant est le plus fort ; au début du printemps, le courant l'emporte.

C' est impossible qui m'a attiré.
Plus que conte.
Plus que fées !
Est-ce qu'impossible est le plus attirant mot du monde ?
Ou chien ?

"On ignore encore pour quelle raison il s'est laissé emporter par le courant, sans traverser le fleuve, sans le franchir, sans le passer. Il ne traverse pas, il ne nage pas. Il dérive.
Le chien dérive.
Le chien existe.
Le chien n'existe pas." p.12
On ignore encore qui est ce chien. (non ce n'est pas cela)
On ignore encore qu'elles sont ces rives. (Oui, c'est mieux.)
La famille et une autre famille ?
L'enfance et l'âge adulte ? (si l'on a lu la 4 ème de couverture)
La première page d'un livre et la dernière (Oui, peut-être bien...)

Apparaît alors le personnage principal, c'est encore une enfant. Chanceuse !
"Mia est encore en train de grandir alors que pour sa mère c'est fini depuis longtemps [...] Mia arrête de pleurer. [...] Mia s'approche de sa mère pour lui chuchoter à l'oreille : "Maman, c'est pas moi" p.43 Mia tient deux journaux intimes ... et me sautent à la gorge deux mots : "schizophrénie paranoïde". Ils ne sont pas dans ce livre. Impossible qu'ils viennent d'un conte de fées ; souvenirs surgis du journal d'une folle, une nouvelle d'Asli Erdogan.

"Mia, Mai (non, pas mai), I am, Ami." Cette phrase n'est pas de HAN Yujoo, je ne peux pas la revendiquer non plus car, si courte, elle emprunte deux des procédés littéraires de l'auteure. Pourtant maintenant qu'elle existe, elle reviendra, j'en suis certain. Je voudrais bien vous donner des clés, mais la môme les a jetées. Dans un parterre, pour un temps, puis carrément à l'égout. Mia a peur de son ombre. Cloîtrée dans son imaginaire, que cache la fée du logis ? Cependant, déjà, ...
"Le son de la flûte ne se fait plus entendre." p.101

Deuxième partie !

L'auteure entre en scène aux côtés de la narratrice, raconte un rêve fou d'où émerge un cheval de brique, un cheval de Troie. Des larmes de briques, des larmes à l'étroit. Le rêve s'invite comme une ombre du passé libérant les souvenirs emmurés. (Le bâtiment de pierre). Dans ma tête, les souvenirs s'imbriquent et mon esprit galope. Cataclop.
"Le souvenir est dérangeant et l'oubli éblouissant." p.221

Comme Asli Erdogan dans La ville dont la cape est rouge, comme Alessandro Barricho dans La jeune épouse, comme d'autres sûrement, HAN Yujoo vient entremêler la voix de l'auteur dans son roman pour partager sa vision de la littérature, son processus de construction dont émerge sa création.
Les mots s'imbriquent.
Des mots choisis pour fournir des images qui recouvrent des souvenirs.
"Le souvenir est dérangeant et l'oubli éblouissant." p.221

"Mia, I am, Ami." Cette phrase dans ma tête roule son grelot. (*) Un galet sur un lit de rivière emporté par le courant. Enfant perdu, mai a disparu.
Merci à Babelio pour cette masse critique de mai.

Beau.
C'est beau.
Ce chien en couverture, les yeux dans les nuages, ce coeur renversé, cette larme en forme de coquelicot.
Merci à Decrescenzo pour cette belle édition.

Associations spontanées, point hasardeuses : styles de profonde poésie remarquablement doublés d'une belle connaissance de l'humain, rare ! Est-ce qu'impossible est le plus attirant ...
Ou chien ?
Ce chien, je le connais. Je l'ai rencontré, un jour. Le jour du chien.
C'est moi, c'est toi, le lecteur.
Le lecteur existe.
Le lecteur n'existe pas.
Un chien se mord la queue.
Au soleil, l'ombre du chien, c'est la vie.
"Mia, I am, Ami."
Merci à HAN Yujoo pour cette dérivée.

Faut-il être schizophrène pour être écrivain ?

(*) "Une fois entrée en lui, cette idée devint fixe, obsédante, roulant son grelot." Georges Rodenbach, Bruges-la-morte
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio ainsi que les éditions Decrescenzo qui m'ont permis de découvrir cette lecture si particulière.

Mon choix s'était porté sur ce roman notamment, en raison du résumé qui m'a interpellée et donnée grandement envie de voir ce que l'auteure nous réservait : comment pouvait-elle allier le fait que notre vie est une éternelle enfance avec le fameux jeu innocent et cruel qui débute ?
Je dois bien avouer que je n'ai pas la réponse. Tout au long de ma lecture, je me suis souvent demandée si la quatrième de couverture correspondait réellement à ce que je lisais et je l'ai relue à plusieurs reprises sans réussir à me faire une idée.
Je suis plutôt hétéroclite au niveau de mes lectures, même si j'ai une nette préférence pour ceux issus de l'imaginaire. J'ai souvent découvert des romans étranges mais aucun n'a été aussi déplaisant que celui-ci. Je pense que je suis malheureusement passée complètement à côté.

Comme dit dans le résumé, on suit deux personnages principaux, Mia et la môme – même si cette dernière prend rapidement de l'ampleur au point qu'on retient principalement sa présence à elle. Elle a un côté dérangeant pour une fillette : elle est discrète, effacée, limite invisible. Elle a l'air d'envier les autres mais rien n'est moins sûr. Elle fait des trucs bizarres, inutiles et ce, sans réelle raison. Je l'ai trouvée obsessionnellement parano et elle fait des trucs insensés pour justifier ses hantises. Ça, c'est pour la première partie.
Dans la seconde, on suit au début l'auteure qui a écrit la section précédente, d'abord à travers des rêves aussi étranges qu'intéressant, puis elle finit par avoir des hallucinations et parler à ses créations en justifiant notamment ses choix.

Alors raconté comme ça, ça me donnerait presque envie de le lire… presque.
Je pense que le style d'écriture de l'auteure est à l'origine des soucis que j'ai rencontrés.
Déjà, elle use et abuse des effets d'insistance en multipliant les répétitions. Ça passe de temps en temps, mais là, c'est constamment ; ça alourdit le récit et ça rend la lecture ennuyeuse et laborieuse.
De plus, on a droit à un certain nombre de passages très flous, principalement lors d'actions. Je me souviens d'une scène où une camarade de classe, Kim In-jung, suit la môme qui possède le double des clés de sa classe – détail hyper important dans le récit -, les deux finissent par rouler dans l'herbe sur la pelouse (on ne sait pas trop comment), avec un couteau (objet qui a également son importance) et ça finit avec du sang… J'ai relu le passage trois fois et pas moyen de savoir ce qu'il s'est passé – je subodore que la môme ait saigné du nez, uniquement parce que ses nombreux saignements sont évoqués dans la seconde partie. Bref, tout au long du roman, on trouve un paquet de passages du genre… c'est exaspérant et ça m'énerve, ça rend une fois de plus la lecture laborieuse…
Par contre, il faut laisser à l'auteure le fait que lorsqu'elle décrit des scènes de bout en bout, elles deviennent impressionnantes : que ce soit les moments avec les poussins, le chaton sur le toit-terrasse ou l'événement final, c'était dérangeant, oppressant, génial au final… Je m'attendais à ce que la totalité du livre soit ainsi mais non.

Du coup, c'est malheureusement une déception pour cette lecture, certes poétique par moment, mais nébuleuse la majorité du temps.
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la masse critique de Babelio, je remercie donc les éditions Decrescenzo ainsi que Babelio pour l'envoi de ce livre.

J'ai sélectionné ce livre car j'ai été séduite par la quatrième de couverture. "Un style qui convoque tous nos sens" il n'en fallait pas plus pour piquer ma curiosité, moi qui suis si sensible au pouvoir des mots.

Quand j'ai eu le livre entre mes mains, j'ai apprécié la qualité de l'objet livre et le choix de couverture m'a interpellée. Des couleurs douces, une tête de mort et un joli travail de recherche dans la construction.

En effet, dès les premières pages, on ne peut qu'être surpris par l'originalité de l'écriture. L'auteure déploie un travail d'écriture très poussé . Elle nous enivre d'une ambiance lourde, pesante dans laquelle grandissent deux petites filles aux enfances bien différentes.

Le livre se découpe en deux parties. Dans la première, on suit Mia et La môme qui m'ont toute deux touchée, choquée, glacée à des niveaux différents. Une maturité étonnante, dérangeante même, pour deux écolières. Il y a des passages d'une grande force. Je pense à la scène des poussins, du chat ou encore de l'altercation des deux papas de Mia. Les descriptions y ajoutent une grande intensité.

Pour moi c'est la partie que j'ai le plus apprécié même si déjà le style de l'auteur commençait à rendre ma lecture plus laborieuse...

Dans la seconde partie, on retrouve l'auteure entre rêves, folies ou hallucination. Où se trouve la frontière. Même si j'adore la réflexion des auteures sur leur rapport à l'écriture, aux personnages, ici Han Yu-Joo m'a perdue. Je ne suis pas parvenue à franchir la porte que l'auteure m'ouvrait. le style m'a finalement lassée et pesée dans la progression de ma lecture. Les répétitions nombreuses, qui confèrent un rythme, une ambiance poétique et lourde m'ont malheureusement ennuyée. Paradoxalement j'ai par moment eu l'impression d'être passée à côté de certains moments déterminants dans la construction de l'intrigue. Je ne sais pas si cela vient de moi ou si c'était un effet souhaité.
Bref, cette lecture a été très particulière. le travail d'écriture m'a attirée puis lassée donc au final je n'ai pas été convaincue par cette histoire. Si les citations et la quatrième de couverture vous intriguent, je ne peux que vous encourager à vous faire votre propre opinion . Pour ma part je le lirais à nouveau dans quelques années, il y a des livres qu'il faut lire au bon moment et ce n'était peut-être pas le bon pour celui ci ^^
Lien : http://mademoiselle-l-bouqui..
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Je tiens tout d'abord à remercier les « Éditions Decrescenzo » pour m'avoir fait découvrir ce livre. J'ai choisi ce livre pour deux raisons : sa magnifique couverture avec ses couleurs pastel et son résumé qui m'a intriguée. J'ai eu un peu de mal avec cette lecture, car je n'ai pas réussi à retrouver ce que le résumé nous promettait. Il faut dire que j'ai trouvé l'écriture de l'auteur vraiment très spéciale et je dois bien avouer que j'ai été gênée par les trop nombreuses répétitions qui jalonnent le récit. Par moment, je me suis un peu ennuyée. J'ai trouvé ce roman vraiment très étrange et je pense qu'il n'était pas fait pour moi. Certains passages de l'histoire étaient même difficile à comprendre, même après parfois plusieurs lectures. Je ne sais pas si c'est volontaire de la part de l'auteur d'avoir voulu nous laisser dans le flou, mais là, pour le coup, j'ai trouvé ça un peu laborieux à lire. Je ne dirais pas je n'ai pas aimé, mais je ne dirais pas non plus que j'ai apprécié. C'est assez rare qu'une lecture me laisse ce genre de sentiments, mais je ne vais pas faire de la langue de bois et vous dire que ce roman a été une déception pour moi. Attention, je ne dis pas qu'il le sera pour vous, donc n'hésitez pas à lui laisser sa chance et peut-être que l'histoire vous plaira. À lire !
Lien : http://unpeudelecture.blogsp..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai jamais dissimulé les textes que je convoitais et que je copiais, et par conséquent, cette fois aussi, je décide de rendre public le fait que j'ai envie de m'emparer d'une partie ou de la totalité de L'arrêt de mort. Il faut que je dissimule à nouveau. J'ai beaucoup dissimulé jusqu'ici, mais effrontée comme un page, je n'ai jamais dissimulé mon penchant à dissimuler.
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Elle ne gardera aucun souvenir. Une blessure se referme, une cicatrice s'estompe. La mémoire décline et le souvenir s'efface. La mémoire est délirante et les lacunes de mémoire, brillantes.
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Couteau. Involontairement, elle regarde derrière elle. Personne. C'est seulement quand il n'y a personne qu'elle se retourne. Mais est-ce vrai ?
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Si on n'écrit avec un crayon, on peut effacer à tout moment. Il suffit d'avoir une gomme. Mais attention, quand on écrit avec un crayon, il ne faut pas appuyer trop fort sur le papier. Si une gomme peut effacer les traces du graphite, elle est incapable d'effacer les marques en filigrane.
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" L'amour s'écrit avec un crayon ! " dit-on, mais, les enfants ne voulaient pas l'écrire ainsi ; d'ailleurs, selon les adultes, l'amour vire vite à l'amer.
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[LTI Korea] A Conversation with Novelist Han Yujoo
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