Avez- vous le Voyage en Amérique de Tocqueville ?
Quelqu'un m'a emprunté le mien et ne me l'a jamais rendu. Mais pourquoi donc des gens qui n'auraient jamais l'idée de voler quelque chose d'autre trouvent-ils tout naturel de voler des livres ?
« J'adore les livres d'occasion qui s'ouvrent d'eux-même à la page que leur précédent propriétaire lisait le plus souvent. »
Nous adorons tous vos lettres et essayons d'imaginer à quoi vous ressemblez. J'ai décidé que vous étiez jeune, très raffinée et très élégante. Le vieux M. Martin pense que vous devez avoir l'air intellectuel en dépit de votre merveilleux sens de l'humour. Vous ne pourriez pas nous envoyer une petite photo ?
Avez-vous le "Voyage en Amérique" de Tocqueville? Quelqu'un m'a emprunté le mien et ne me l'a jamais rendu. Mais pourquoi donc les gens qui n'auraient jamais l'idée de voler quelque chose d'autre trouvent-ils tout naturel de voler des livres??
Quelqu'un m'a emprunté le mien et ne me l'a jamais rendu. Mais pourquoi donc des gens qui n'auraient jamais l'idée de voler quelque chose d'autre trouvent-ils tout naturel de voler des livres ?
p. 95
J'aime ce sentiment de camaraderie qu'on éprouve à tourner les pages que quelqu'un d'autre a déjà tournées
Messieurs :
D'après votre publicité dans le Saturday Review of Literature, vous êtes spécialisés dans les livres épuisés. L'expression "libraires en livres anciens" m'effraie un peu parce que, pour moi, "anciens" est synonyme de "chers". Je suis un écrivain sans fortune mais j'aime les livres anciens et tous ceux que je voudrais avoir sont introuvables ici, en Amérique, sauf dans des éditions rares et très chères, ou bien chez Barnes&Noble, qui vend à des prix abusifs des exemplaires très défraîchis et ayant appartenu à des écoliers.
Vous trouverez ci-joint la liste de mes "problèmes" les plus urgents. [...]
Avez-vous le Voyage en Amérique de Tocqueville ? Quelqu'un m'a emprunté le mien et ne me l'a jamais rendu. Mais pourquoi donc des gens qui n'auraient jamais l'idée de voler quelque chose d'autres trouvent-ils tout naturel de voler des livres ?
"24 mars 1950
Eh, Frank Doel, qu'est-ce que vous FAITES là-bas ? RIEN du tout, vous restez juste assis à ne RIEN faire.
Où est Leigh Hunt ? Où est l'Anthologie d'Oxford de la poésie anglaise ? Où est la Vulgate et ce bon vieux fou de John Henry ? Je pensais que ça me ferait une lecture si roborative pour le temps du carême, et vous, vous ne m'envoyez absolument RIEN.
Vous me laissez tomber, et j'en suis réduite à écrire des notes interminables dans les marges de livres qui ne sont même pas à moi mais à la bibliothèque. Un jour ou l'autre ils s'apercevront que c'est moi qui ai fait le coup et ils me retireront ma carte.
Je me suis arrangée avec le lapin de Pâques pour qu'il vous apporte un Œuf, mais quand il arrivera chez vous il découvrira que vous êtes mort d'Apathie.
Avec le printemps qui arrive, j'exige un livre de poèmes d'amour, pas Keats ou Shelley, envoyez-moi des poètes qui peuvent parler d'amour sans pleurnicher - Wyatt ou Jonson ou autre, trouvez vous-même. Mais si possible un joli livre, assez petit pour que je le glisse dans la poche de mon pantalon pour l'emporter à Central Park.
Allez, restez pas là assis ! Cherchez-le ! Bon sang, on se demande comment cette boutique existe encore."
All my life I've wanted to see London. I used to go to English movies just to look at streets with houses like those. Staring at the screen in a dark theatre, I wanted to walk down those streets so badly it gnawed at me like hunger. Sometimes, at home in the evening, reading a casual description of London by Hazlitt or Leigh Hunt, Id put the book down suddenly, engulfed by a wave of longing that was like homesickness. I wanted to see London the way old people want to see home before they die. (pp. 109-110)