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Critique de Myriam3


Imaginez une lande rêche, grise sous un ciel bas; de vieilles maisons éparpillées, parfois un domaine entouré d'un parc, puis des prés et des champs de navets et de pommes de terre au creux de deux collines; sur les petites routes qui traversent ce paysage désolé balayé par un vent froid et morose, on entend parfois le trot d'un cheval tirant un chariot ou une voiture, mais plus souvent un groupe d'hommes et de femmes marchant jusqu'au village pour un nouveau travail, s'acheter à manger, dépenser l'argent de la semaine en bière et revenir guillerets à la nuit tombante.
Car dans ce roman, on marche, on marche sans cesse, et les dizaines de kilomètres n'effraient personne. On est loin du vingt-et-unième siècle!
Thomas Hardy dresse un tableau de cette Angleterre paysanne et de ses personnages d'une richesse et d'une subtilité merveilleuses, puisant dans les comportements, les gestes, les regards la source de leurs émotions.

Tess est la fille aînée d'un couple aimant mais inconséquent qui apprend qu'elle descend de la lignée presque éteinte des D'Urberville (ils s'appellent Durbeyfield). Cette révélation, faite au détour d'un chemin, tracera le destin de Tess, naïve, belle et sensible. Envoyée aussitôt auprès de la plus proche parente D'Urberville pour y réclamer l'aumône, elle rencontrera dans cette maison. Alec, jeune homme qui changera sa vie à tout jamais. Thomas Hardy nous en avertit dès leur rencontre, et à partir de là, la malédiction tombe sur notre héroïne, quoi qu'elle puisse faire pour y échapper.
Thomas Hardy, homme du dix-neuvième siècle, écrit avec une très grande sensibilité ce que c'est d'être une femme en son siècle: la virginité, l'oppression sociale quant au mariage et la si petite place qui lui est accordée quant à sa propre volonté. Dominée par les hommes, les parents et l'entourage, il ne lui reste presque rien pour décider elle-même de son sort et sa lutte contre l'injustice qui la frappe sera vaine.
J'ai adoré le livre, comme j'avais adoré l'adaptation de Roman Polanski dont des images me revenaient au fil de la lecture. Une merveille!
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