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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le parcours de Joy Harjo force l'admiration et l'empathie. Cette artiste, née en 1951, a été choisie comme poète lauréat des Etats-Unis pour la période 2019-2021, titre honorifique qu'elle est la première amérindienne à recevoir. Dans ce récit autobiographique, elle raconte ses années, difficiles, d'apprentissage, avant de devenir l'artiste reconnue qu'elle est aujourd'hui, avant de parvenir à trouver sa voie, sa voix grâce aux études et à sa force de caractère.

On retrouve l'éventail tristement habituel des drames qui touchent la communauté amérindienne : alcoolisme, pauvreté, grossesses précoces, violences conjugales, Joy Harjo a eu beaucoup à surmonter dans son enfance, adolescence et années de jeunes adultes. Thématiques qui me touchent énormément ... mais dans ce récit, je n'ai pas accroché au style d'écriture proposé, la plupart du temps très factuel, sujet-verbe-complément... je ne les aies pas trouvés très inspirés, un style plat qui raconte des événements intimes qui eux ont énormément de relief. Du coup, je n'ai que peu vibrée et me suis sentie à distance.

Là où les pages se « réveillent », c'est lors des passages mystiques où Joy Harjo décrit les liens qui la rattache à ses ancêtres, leurs esprits flottant au-dessus d'elle pour l'envelopper, la guider et l'accompagner, très belle idée. Cette connexion spirituelle est présente aussi dans les poèmes et écrits qui parsèment les chapitres, chacun portant le nom d'un des quatre points cardinaux, chacun portant un sens fort dans la culture amérindienne.

Au final, je suis un peu frustrée par le manque de puissance de Crazy Brave, peut-être trop court également pour parvenir à déployer suffisamment la force de son discours. Mais je suis ravie d'avoir fait la connaissance de la femme et l'artiste qu'est Joy Harjo.
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Le titre Crazy Brave vient du nom amérindien de l'auteur, So brave you're crazy. Cherokee par sa mère et Creek par son père, Joy Harjo se remémore la violence de son beau-père pendant son enfance, l'effet libérateur de son adolescence mouvementée à l'Institut des Arts Indiens en pleine période hippie, ses débuts de jeune artiste engagée dans la renaissance des peuples amérindiens : théâtre, poésie, écriture, puis musique lui ont peu à peu permis de se construire et de trouver un accomplissement intégrant spiritualité, traditions héritées de ses ancêtres et lutte pour les droits des Amérindiens mais aussi des femmes. Elle a été nommée en 2019 vingt-troisième poète officiel des Etats-Unis.


L'on ne peut qu'être impressionné par le difficile et douloureux parcours de cette femme dont la consécration artistique est un formidable symbole pour tous les descendants des peuples amérindiens spoliés de leurs terres, de leur identité et de leur culture. L'on est frappé par tant de souffrances, si semblables à celles évoquées par Tommy Orange dans Ici n'est plus ici, ou dans LaRose de Louise Erdrich. Et l'on s'ébahit des mille chausses-trappes auxquelles Joy Harjo est parvenue à échapper, gardant finalement le contrôle d'une existence que tout vouait à la perdition, dans cette Amérique raciste et sexiste des années soixante.


Entrecoupé de poèmes, le texte, exempt de toute complaisance et du moindre auto-apitoiement, est un curieux mélange de faits relatés avec objectivité, et d'expériences spirituelles empreintes de la magie des rêves et de la présence des esprits ancestraux. Il décrit la naissance d'une vocation artistique, à la fois vecteur de réparation personnelle et support d'un combat pour la reconnaissance d'une culture qui refuse de disparaître.


Portrait véridique et touchant d'une femme meurtrie et courageuse, ce récit, à la lecture parfois exigeante, est un formidable exemple de résilience et un message d'espoir pour la reconnaissance de l'identité et de la culture amérindienne.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Joy Harjo , poétesse américaine, artiste féministe et amérindienne a rédigé un court témoignage ou récit autobiographique pour retracer son histoire de petite fille dans les années 1950 à la femme libérée.

C'est un livre qui se situe entre la non-fiction et la tradition orale métaphorique et contée comme on peut se la représentée dans les premières cultures comme celles des tribus indiennes. C'est parfait lorsqu'on a une panne de lecture pour la fiction !

Le livre est découpé en points cardinaux qui reprennent son itinéraire initiatique à travers cette vie d'épreuves dans laquelle tous les vices et traumatismes que connaissent les descendants de tribus indiennes connaissent : pauvreté, alcoolisme, violences, abandons, etc.
Comme à travers toute quête ou initiation c'est le passage par la douleur qui amène Joy Harjo à se libérer de ses schémas familiaux, de ses peurs et sentiments de culpabilités.
Le récit est parfois entrecoupé de ses poèmes, ce qui donne une impression polyphonique et casse le rythme linéaire occidental auquel nous sommes habitués. Bien sûr, ce côté "mystique" qui s'en dégage peut ne pas plaire, mais en ce qui me concerne c'est précisément l'élément qui a donné son charme au récit. On reste dans quelque chose de fondamentalement poétique et évocateur en majorité, donc on reste loin de la cruauté qu'on peut lire chez Richard Wagamese ou de la maîtrise narrative de Louise Erdrich. Mais c'est un beau récit de femme qui fait passer le temps et nous montre l'universel de l'expérience humaine dans la singularité de ce parcours.
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Pas toujours évident de suivre la pensée amérindienne. Parfois la rencontre est délicieuse, le chemin n'étant pas forcément simple mais assez souple pour me permettre de m'y faire une petite place ; et parfois la rencontre ne se fait pas…

C'est un peu le cas avec Crazy Brave qui avait tout pour me plaire.
Ici, il ne s'agit pas d'un roman mais plutôt d'un récit initiatique retraçant les jeunes années de l'auteur, amérindienne qui grandit dans une famille chaotique et dans un environnement hostile.
Elle choisit les arts pour s'exprimer et exister….

Le recueil est divisé en quatre parties représentées par les quatre points cardinaux, qui au regard de la culture amérindienne ont chacun leur signification en matière de développement personnel. Il est également constellé de poèmes et de textes en prose.

Le mélange des deux m'a déconcertée ; n'étant pas vraiment fan de poésie et ne saisissant pas bien la corrélation entre les deux formes de texte.

Le tout m'a laissé une impression plus que mitigée. Je ne l'ai pas lu avec déplaisir, mais sans jamais parvenir à entrer totalement dans ce livre. Je suis sans doute trop cartésienne pour ce type de lecture. Dommage !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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L'histoire:
Crazy. Folle. Oui, elle doit être folle, cette enfant qui croit que les songes guérissent les maladies et les blessures, et qu'un esprit la guide. Folle, cette jeune fille de l'Oklahoma qui se lance à corps perdu dans le théâtre, la peinture, la poésie et la musique pour sortir de ses crises de panique. Folle à lier, cette Indienne qui ne se contente pas de ce qu'elle peut espérer de mieux : une vie de femme battue et de mère au foyer. Brave. Courageux. Oui, c'est courageux de ne tenir rigueur à aucun de ceux qui se sont escrimés à vous casser, à vous empêcher, à vous dénaturer. de répondre aux coups et aux brimades par un long chant inspiré. D'appliquer l'enseignement des Ancêtres selon lequel sagesse et compassion valent mieux que colère, honte et amertume. Crazy Brave. Oui, le parcours existentiel de Joy Harjo est d'une bravoure folle. Comme si les guerres indiennes n'étaient pas finies, elle a dû mener la sienne. Une guerre de beauté contre la violence. Une guerre d'amitié pour les ennemis. Et elle en sort victorieuse, debout, fière comme l'étaient ses ancêtres, pétrie de compassion pour le monde. Les terres volées aux Indiens existent dans un autre univers, un autre temps. Elle y danse, et chacun de ses pas les restaure.
Mon avis:
Tout de cette histoire autobiographique aurait dû me plaire, me fasciner, m'envouter.
J'en ressors mitigée.
J'ai aimé cette histoire, mais je suis restée sur le bord du chemin. J'ai trouvé le récit froid. Je sais que nombreux sont celles et ceux qui ont été emportés et je regrette de n'en faire partie.
De plus, j'aurais sans aucun doute aimé savoir comment de cette situation démunie où elle nous laisse à la fin du livre, elle était devenue celle que l'Amérique a couronnée "poete des états unis".
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Je ne connaissais pas cette poétesse amérindienne qui raconte ici les difficultés rencontrées pour trouver sa place dans la société et exercer son art.
Maltraitance, alcoolisme, racisme, la réalité se fait litanie des souffrances endurées. On ne peut que ressentir de la compassion pour cette enfant puis jeune fille et enfin femme qui a traversé en une vie un nombre incalculable de sévices et d'humiliation.
Elle raconte aussi comment la poésie s'est imposée à elle à travers la noirceur de son environnement et du secours qu'il a été pour s'échapper, du moins intellectuellement, de toutes ces douleurs. Elle a cherché sa voie à force de persévérance et de croyance, s'accrochant à la culture onirique de ses ancêtres.
Néanmoins, le style appuie beaucoup sur le thème de la complainte et même si je ne remets pas en cause la dureté des épreuves traversées, il me semble que la narration aurait pu parfois s'abstenir d'être aussi larmoyante.
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"Autrefois, j'étais si petite que je pouvais à peine voir au-dessus de la banquette arrière de la Cadillac noire que mon père avait achetée avec l'argent du pétrole extrait en terre indienne. (...) C'est vers cette période que j'ai appris à parler. C'est alors que quelque chose a changé ma relation avec la rotation de la Terre. Et chamboulé la façon que j'avais de regarder le soleil. "

Ce livre n'est pas un roman mais la première partie de l'autobiographie de la poétesse amérindienne Crazy Brave (Joy Harjo) qui divise son récit à travers les quatre point cardinaux : Est, Nord, Ouest, Sud. A partir du moment où elle a commencé à parler, le temps s'est aboli ; portée par les mélodies de Miles Davis, bercée par un tournillon d'étoiles, son âme s'est envolée plus haut, vers l'univers de ses ancêtres.

Joy Harjo, de père creek et de mère cherokee, a grandi dans les années 50, dans la petite ville creek de Tulsa, sur la rivière Arkansas. La musique y est partout. Comme pour conjurer le sort de la déportation des Creeks, "chassés du Sud au XIXe siècle. En arrivant sur ces terres nouvelles, ils y avaient apporté leur feu sacré. (...) Chaque âme porte en elle un chant. ( ...) Tulsa porte un chant qui monte de la rivière Arkansas vers la tombée du jour."

Nous suivons la vie incroyablement compliquée de l'autrice, qui a subi la tyrannie de son beau-père, après le divorce de ses parents. Homme violent, alcoolique, il terrorisait toute la famille. Pour fuir cette univers invivable, elle demande a être inscrite dans un internat amérindien pour le lycée. Ainsi, elle part à Santa Fe, au Nouveau-Mexique . Une nouvelle vie s'ouvre à elle : elle se forge progressivement une âme d'artiste au contact d'autres communautés indiennes. de nouvelles amitiés se créent. "Nous formions une génération unie de jeunes artistes, ce qui ne nous empêchaient pas d'avoir à affronter nos différences tribales et historiques. Les étudiants sioux restaient entre eux. Les Pawnees, qui étaient leurs ennemis traditionnels, les évitaient autant que possible, jusqu'au jour où ils se retrouvaient à devoir partager un chambre ou à travailler à une oeuvre côte à côte dans le même atelier."

Le lecteur est immergé dans le monde amérindien contemporain, pétri de misère et de son lot d'alcool et donc de déchéance et de violence. Joy Harjo devient mère très jeune, à 17 ans. Elle se retrouve enfermée dans des tâches ménagères et se rend très vite compte que ce n'est pas la vie qu'elle souhaite. Elle n'a pas de boulot. le père de son fils travaille dans une pizzeria. Il est cheerokee et vit avec sa mère, qui ne voit pas d'un très bon oeil l'arrivée de Joy. Et c'est un cercle de violence qui se reproduit . Elle trouve un petit boulot dans une station-service et se barre, travaille dans un hôpital, reprend des études à l'université, rencontre le père de sa fille. le quitte.

Joy Harjo raconte comment l'art, finalement, l'a sauvé de la misère, psychologique, comment il lui a permis de survivre en tant qu'Amérindienne, dans un monde où les hommes sont violents. Comment il lui a permis de s'engager pour le changement de la condition féminine.

Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit, entrecoupé de poèmes, habité par l'esprit chamanique de l'autrice. Mais plus j'ai avancé dans cette histoire personnelle, plus j'étais captivée. Je l'ai déjà dit, je m'intéresse à la condition et à l'histoire amérindienne. C'est un truc qui me fascine. J'ai eu cette chance de rencontrer lors de deux voyages au Canada, à l'Est et à l'Ouest, plusieurs communautés, complètement inconnues de nous en Europe, surtout à l'Ouest, en Colombie Britannique. Je lirai sûrement la suite de l'autobiographie de l'autrice, qui vient de paraître aux éditions du Globe.

Une belle découverte que je vous conseille.

Joy Harjo enseigne aujourd'hui l'écriture créative à l'université du Tennessee. Quel parcours !
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Avec ce court récit je découvre Joy Harjo qui est une poétesse et musicienne américaine d'origine amérindienne, de la tribu et de culture creek.

Dans ce texte elle nous livre son histoire de sa naissance jusqu'à ses vingt ans, lorsqu'elle décide de prendre sa vie en main et découvre qu'elle aime la poésie.

Quatre parties nommées selon les quatre points cardinaux, s'ouvrant chacune sur un poème qui nous donne le mot clé d'une partie de sa vie ; il y a le commencement, l'ennemi(s), le dénouement et la délivrance.

Ses débuts n'auront pas été faciles entre un père alcoolique et absent, un beau-père violent, une grossesse très jeune… mais elle a toujours su vivre selon son instinct, son système d'alarme et respecter le plus profond de son âme. Elle a fait ses choix et les a assumés.

Âme qui revêt une importance toute particulière lorsqu'elle se mêle à sa culture amérindienne très forte.
L'autre monde y est très présent, ainsi que l'âme et ses voyages.

C'est un livre un peu particulier et j'aurais des difficultés à en parler sans avoir un échange, je ne suis pas certaine d'avoir perçue toutes les subtilités et je suis restée un peu en dehors malheureusement.
Il y a de très très beaux passages qui m'ont beaucoup touché mais j'ai aussi ressenti une certaine distance et froideur dans le texte.
J'ai particulièrement aimé les poèmes et surtout les petits « contes » qui se trouvent au milieu et qui sont un autre moyen de se raconter, je les ai trouvé plus fort, plus plein d'émotions.
Lien : https://enviedepartagerlesli..
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Dans ce récit autobiographique, je découvre Joy Harjo, cette artiste poète amérindienne. Elle nous fait part de son parcours de l'enfance à l'âge adulte avec divers thèmes abordés tels que : l'abandon, la violence, l'alcoolisme, la pauvreté... ce sont des thèmes qui me touchent énormément mais j'ai parfois eu un peu de mal avec le style d'écriture. Je me sentais parfois un peu perdue quand le texte était interrompu par un poème ou un passage mystique entre elle et ses ancêtres. Peut-être un peu trop spirituel pour moi. J'ai eu l'impression d'une sorte de "rush" dans le déroulement de son parcours mais cela est sûrement dû au fait que le livre fait à peine 200 pages. Je suis tout de même ravie d'avoir pu découvrir cette femme courageuse et je ne peux que vous le conseiller afin de vous faire votre propre avis.
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