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Citations sur Une enfance australienne (10)

Car Adrian a peur. C'est une habitude. Il a peur des sables mouvants, des raz-de-marée, de la combustion spontanée, de la nuit. Il a peur des monstres marins, des armoires, de la foule, d'être oublié, de perdre sa route. Maintenant, il a aussi peur d'une branche.
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Il a l'impression d'avoir passé sa vie de garde en garde, de maison en maison. Il est la bombe que l'on se lance quand on joue à la tomate, la poupée russe dont chacun enlève une enveloppe, et qui rapetisse au fur et à mesure. Il a peur de perdre la dernière couche qui le protège. Il ne veut pas savoir à quoi il ressemblera quand il sera à nu. Il ne veut pas imaginer ce qu'il éprouvera. (p. 167)

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Adrian regarde le ciel. Se mord la lèvre. Sent le goût artificiel des Chickadees. Les autres enfants se jaugent. La solidarité, ça compte. Seul, on n'existe pas. Ensemble, on est fort. Alors, Adrian aussi crie :
- Saute !
Il ne faut pas qu'on le voie se taire. Il espère que la Jument n'en fera rien. Il a conscience qu'il n'y aurait rien de pis que de voir cette fille dégingandée dégringoler du toit ; et néanmoins, il est obligé de l'encourager à se tuer, bien que les mots lui raclent la poitrine.
- Saute ! s'époumone-t-il. Saute !
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Il a fallu quelques jours à Adrian avant de prendre conscience que l'école est un long calvaire pour un enfant seul. Il n'a pas l'instinct grégaire. Il est incapable de s'intégrer à un groupe d'amis. Il pense qu'il n'a rien à leur apporter, qu'il serait un parasite et, partant, traité avec le mépris approprié. Il pense qu'il n'a rien à apporter à qui que ce soit pour une raison simple : il estime être ordinaire et ennuyeux. Rien, en lui, n'a la moindre valeur. Au moins, il est assez intelligent pour en avoir conscience. Il ne veut pas être l'un de ces ratés qui errent autour des cercles de copains, qui jouent les souffre-douleur, les esclaves ou les bouffons. Adrian préfère s'exiler de son propre chef. Seul, mais digne. Il ne sera pas blessé tant qu'il saura se protéger. Sauf que l'école est un endroit impitoyable pour un enfant rejeté. La sonnerie de midi suffisait à glacer le sang d'Adrian. L'heure de la pause était une traversée du désert interminable. (p. 137)
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Quand il rentrait à la maison, parfois Sookie n'était pas là. Elle n'était nulle part. Disparue. Certaines semaines, ils n'avaient pas de sous pour acheter à manger. Adrian se nourrissait de pain d'épice. Sookie dormait souvent sur le canapé, un cendrier près d'elle. Adrian se lovait sur le tapis, sous elle, pour regarder la télé et l'écouter respirer.
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Etre perdu ou oublié ou abandonné et se retrouver tout seul fait plus peur à Adrian que les pires monstres de la nuit tapis sous les lits en attendant leur heur.
Pour l’instant, il y a cette peur nouvelle. Cette peut qui s’est installée si confortablement au milieu de la constellations de ses jumelles, elle fait si bien partie du paysage intérieur d’Adrian, elle parait à ce point à sa place dans cette myriade de terreurs que le garçon se demande si elle n’était pas là avant, depuis le début, presque indétectable.
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