J'avais adoré «
Dans la forêt », beaucoup aimé «
Apaiser nos tempêtes », aussi, lorsque j'ai eu l'opportunité de lire avant sa sortie fin août le dernier roman de
Jean Hegland (merci à l'éditeur et à NetGalley), j'ai foncé !
Dire que je l'ai autant apprécié que les précédents, non.
Dire que je ne suis pas entrée dedans tout de suite, oui.
Et pourtant, même si je n'ai pas complètement accroché au début, j'ai poursuivi ma lecture jusqu'au bout, sans déplaisir aucun.
Mon principal frein a certainement été ma méconnaissance de l'univers shakespearien. La lente descente du personnage principal vers la démence, liée à la maladie d'Alzheimer, est entremêlée tout au long par ses souvenirs de cet auteur, qui l'a subjugué, et qu'il a étudié et enseigné toute sa vie. Les références à l'oeuvre de Shakespaere sont donc nombreuses, pointues, c'est érudit et très documenté.
Mais, si cela m'a un peu freinée, cela n'a jamais empêché ma lecture et mon attachement aux personnages, tous désarçonnés par cette maladie déconcertante.
Les circonvolutions de la pensée lacunaire et empêchée sont très bien évoquées, je trouve, c'est bluffant d'arriver à faire ressentir au lecteur le désarroi de ce professeur, grand intellectuel, qui perd non seulement la mémoire, mais aussi la capacité de s'exprimer, le langage et les mots si importants pour lui.
Sa relation contrariée avec sa fille, leurs retrouvailles dans ses circonstances sont également touchantes.
Cela parle de littérature, d'amour, de transmission. C'est beau. Et c'est très bien écrit, (et traduit !), et construit.
Jean Hegland reste une autrice que je vais suivre