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En bref :

La Forêt des araignées tristes est présentée sous la forme d'un roman choral : avec personnages, décors et intrigues multiples dans un monde steampunk et Belle Époque qui ressemble au nôtre. J'ai pour ma part apprécié l'univers des personnages et le mélange de plusieurs intrigues qui conduisent Bastien dans des aventures rocambolesques et des affaires qui le dépassent. Il n'a pas l'étoffe pour de tels événements, et pourtant, je lui ai trouvé un lien plus profond avec les mystères de la vape et des créatures qu'elle renferme.

J'ai été déçue de ne pas croiser plus d'araignées, d'autant plus que le titre m'a parlé d'emblée, pour autant, j'ai émis quelques réflexions qui dégrossissent le mystère.

S'il n'y aura pas de second tome, alors que j'entrevois une suite, j'ai lu que Colin Heine a pour projet d'écrire un autre roman dans le même univers*. En ce qui me concerne, il ne fait aucun doute que je garderai ça à l'oeil !

* Édit : il s'agit de "Les Loups de Cendres mortes", à paraître le 21 juin 2023, toujours aux Éditions ActuSF !
Lien : http://maude-elyther.over-bl..
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Bon bah... je suis déçue. C'est vraiment dommage, parce que j'en attendais des choses, de ce roman.
On y suit une intrigue croisée : d'un côté Bastien de Corville, un paléontologue fasciné par les créatures étranges qui jaillissent de la vape (une brume mystérieuse issue de l'industrialisation massive de l'ignium et qui a envahi les trois quarts de la surface du globe). D'autre part, on fait la rencontre d'Ernest un explorateur outrevapien pour la Compagnie des Sels et Métaux. le tout dans un monde pseudo-européen au bord de la guerre. Lorsque Bastien échappe non pas à un mais à deux attentats, la vie de tous les protagonistes prend un tour inattendu et dangereux...
Le point fort de ce roman, c'est l'univers. Clairement. La tendance steampunk, les créatures bizarres, les villes en piliers, les aérostats à vape, les gargouilles. Il y a de jolies trouvailles, bien exploitées dans l'ensemble.
Le passage d'exploration de la forêt par Ernest est le meilleur que j'ai lu, je crois. le côté un peu Jules Verne, en plus poisseux, mystérieux et angoissant, en écho à la couverture a réussi à m'emporter.
Et c'est à peu près tout. Pour le reste, l'intrigue m'a semblé partir en tous sens, sans réelle cohérence, des fils sont lancés... et tombent à plat. Bref, je me suis ennuyée une bonne partie du roman. La faute sans doute aussi à la mollesse du personnage principal qui prend des décisions assez stupides et incompréhensibles par moments. L'enjeu m'a laissée dubitative et si j'ai vu le rapport (même s'il me reste à le comprendre) avec l'araignée, je ne vois toujours pas pourquoi elle est triste.
Bref, une déception pour moi. L'univers est riche, fascinant et évocateur, mais l'intrigue et les personnages n'ont, pour l'essentiel, pas réussi à me convaincre. Dommage...
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J'adore découvrir de nouvelles plumes francophones de l'imaginaire et des premiers romans, et celui-ci m'a surprise à bien des égards. La couverture du roman est magnifique (bien qu'un peu effrayante, avec cette grosse araignée en arrière-plan :D), ambiance steampunk végétal envoûtant. ActuSF a sorti un super article pour expliquer la conception de cette couverture de A à Z, je vous invite à le découvrir !

Il m'a fallu du temps pour lire ce roman, car c'est un livre assez dense. L'auteur y dévoile un monde totalement à part, noyé sous la vape, une fumée créée par la consommation excessive d'ignium par la société. La civilisation s'est regroupée en grandes villes, endroit où la vape est évacuée (notamment grâce à des machines alimentées à l'ignium, j'ai tendance à penser que l'auteur se moque un peu de notre mode de vie actuel 😉 ), et dont les points principaux sont de grands piliers. La haute société vit en hauteur, alors que le bas peuple se contente du bas. Si j'ai adoré découvrir ce monde, j'ai trouvé cela dommage qu'on visite surtout les villes et qu'on passe si peu de temps à explorer la vape et à étudier les mystérieuses créatures qui l'habitent. Un roman dans le même univers, mais avec des protagonistes aventuriers/explorateurs, pourrait être super intéressant !

On voyage entre quatre points de vue principaux, destins qui vont se croiser, s'éloigner pour se retrouver à nouveau. Il y a d'abord Bastien, paléontologue, qui manque de mourir dans un « accident » de gargouilles. En reparlant de l'incident avec sa gouvernante Agathe, il se rend compte qu'un détail cloche et va pousser l'enquête plus loin. On suit ensuite Ernest, explorateur de la vape et fournisseur officiel d'objets étranges à Bastien. Pour sa prochaine mission, on lui colle monsieur Hargne, dont il ne peut connaître l'objectif, mais à qui il devra obéir. On a ensuite Anatole, fleuriste psychopathe, qui, pour se lancer un défi, passe un pacte avec les mystérieux horlogers. Angela quant à elle fait partie du bas peuple et assiste aux premières loges aux révoltes populaires.

J'ai été fascinée par la façon dont l'auteur développe chacun de ses personnages. J'adore connaître des tranches de vie, des détails qui paraissent insignifiants, mais qui apportent beaucoup à la construction de la psychologie de chaque personnage. C'est entre autres pourquoi j'adore lire Stephen King, et ce procédé narratif, je l'ai retrouvé ici ! On s'attache dès lors beaucoup plus aux personnages, du plus adorable au plus méprisant. J'avais pour ma part une petite préférence pour le duo Bastien/Agathe, tout en tendresse et bienveillance l'un envers l'autre, même si leur façon de l'exprimer ne le montrait pas forcément.

L'auteur nous propose une intrigue complexe, dans une chorale de points de vue, dans laquelle le lecteur doit essayer de ressortir les éléments importants, les indices qui le mèneront à la résolution finale. le tout est plongé dans un contexte général de soulèvement populaire, de révolution, d'exploration sauvage… J'ai parfois trouvé certaines longueurs, surtout dans les discussions autour de la marche à suivre pour la suite des événements. Je n'ai cependant presque jamais réussi à voir les indices qui étaient devant mes yeux depuis le début, ce que j'ai trouvé assez génial !

En lisant ce roman, j'ai eu l'impression d'être dans un laboratoire littéraire et d'assister à des expériences diverses et variées, au niveau du style, des effets, de la narration… J'ai par exemple adoré le fait que, quand Bastien est dans un moment de fuite et de peur intense, on sort de sa perspective pour se retrouver comme dans sa conscience externe : nous entendons un cri qui vient d'autre part, mais qui se révèle être le sien, quand il tombe, c'est le sol qui vient cogner son visage et non lui qui tombe. C'est un ressenti de lecteur assez compliqué à expliquer, lisez plutôt le livre. 😀 Ceci est un exemple qui m'a marquée, mais le roman en est truffé !

La fin (sans vous spoiler) laisse un goût de tristesse et de mélancolie sur les lèvres. Je pense d'ailleurs que c'est elle qui donne son titre au roman.

Un premier roman laboratoire littéraire : l'auteur nous emmène dans un monde à part, noyé dans la vape, il expérimente des procédés narratifs variés et pousse le lecteur à trouver lui-même les indices dans un contexte sociétal dense. La construction des personnages, proche de celle de Stephen King, fait, pour moi, la grande richesse de ce livre. Une lecture dense et intense !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Le commentaire de Cathy :
La vape enveloppe le monde, mais l'homme réussit, petit à petit, à reconstruire des villes pour se mettre à l'abri des créatures qui peuplent ce brouillard et survivent comme ils le peuvent. Bastien est paléontologue, il étudie ces fameuses créatures, après avoir survécu à un accident pas banal, il va être témoin d'un attentat et va se retrouver poursuivi par le poseur de bombes qui veut le faire taire. Pris dans un engrenage, il va devoir se battre pour survivre et découvrir la vérité. Cette histoire se passe dans un monde post-apocalyptique, mais j'y ai découvert une touche de steampunk des plus agréables. L'auteur m'a embarqué dans son histoire où j'ai aimé découvrir des créatures plus fantastiques les unes que les autres, surtout certaines dont se servent les personnages pour se déplacer. J'ai aimé suivre Bastien dans sa recherche de la vérité, suivre Ernest lors de son exploration dans la vape et un point spécial à Agathe, la servante de Bastien, au caractère bien trempé. Ma lecture a été plutôt bonne malgré quelques longueurs et j'aurais aimé avoir plus d'éléments sur ce qu'il s'est passé pour que le monde soit recouvert de ce brouillard. J'ai quand même passé un agréable moment de lecture hors du commun. Premier roman de Colin Heine et ce serait un plaisir pour moi de le lire à nouveau ayant beaucoup aimé sa plume.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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La Forêt des araignées tristes m'a d'emblée paru un roman steampunk comme je les aime. Il s'en dégage l'ambiance du genre, avec ses gentlemen et ses aventuriers, ses dirigeables, sa technologie typiquement rétrofuturiste et son climat social délétère… Cependant, il déploie aussi tout ce qui fait l'essence du roman d'aventure, entre espionnage, complots, menaces de guerre et exploration. On ne s'ennuie pas un seul instant, du moins dans les deux premières parties.

La suite sur mon blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
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La Forêt des araignées tristes de Colin Heine est la deuxième lecture de mon partenariat avec ActuSF. Je ne lis presque jamais de steampunck, et ce roman a été l'occasion de me replonger dans ce genre inspiré de Jules Verne.


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Gale, XIXe siècle. Bastien est paléontologue. Passant son temps dans son atelier entouré d'os et de livres, il se promène un jour à l'Omniexposition, et découvre une invention qui l'intrigue : un dirigeable piloté à distance. L'inventeur propose au public de monter à bord afin de tester l'engin. Bastien s'y décide, mais ne pourra pas vraiment profiter du vol : la navette se fait percuter par une gargouille et son cavalier et sombre dans le lac, entraînant les passagers. le jeune homme en réchappe miraculeusement, sans se douter qu'il vient de mettre le pied dans une toile bien trop grande pour lui. Aidé de ses amis Ernest le baroudeur, Agathe sa servante, et Angela une jeune Germanienne traquée par son propre pays, il devra déjouer les plans d'une histoire d'espionnage d'envergure internationale, tout en étant chassé par un assassin et poursuivi par une étrange créature issue de la vape...


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Le décor est une Belle Époque plongée dans la vape, un étrange brouillard qui est une source d'énergie pour les machineries comme les dirigeables, et de pollution. de cette vape toxique naissent plein de créatures tapies dans les tréfonds des eaux et des forêts. C'est sur cette brume que cette société du XIXe s'est bâtie. Les gens de la haute habitent sur des piliers, en hauteur, et se déplacent dans les airs, notamment grâce aux gargouilles, et le petit peuple, lui, traînent ses savates en bas, dans la brume fétide. La hiérarchie sociale n'est donc pas que figurée, elle est aussi littérale (pour ne pas dire verticale). La Gallande est en compétition avec les pays avoisinants, tels que la Germanie, l'Anglésie, la Lupanie et l'Hispanie. Tous ces pays ne sont pas sans rappeler des pays actuels... Cette compétition, ou guerre économique, se base sur la recherche incessante de ressources énergétiques comme l'ignium, qui permet l'invention de nouvelles technologies. L'auteur a planté un univers riche et fascinant, qui fait la part belle aux piques écologiques et reproche l'avidité mortifère des hommes pour l'argent.

On prend plaisir à suivre différents personnages tout au long du roman : Gerfon, Ernest, Agathe, Angela, Bastien, tous ont voix au chapitre : le point de vue interne les rend vivants et attachants, et parsème la lecture de tranches de vie intrigantes. Personnellement, j'ai beaucoup apprécié Ernest, qui est un aventurier courageux et marginal.


Toutefois, il y a des points négatifs. J'ai trouvé l'enquête mal menée : des hypothèses venues d'on ne sait où énoncées par Agathe (qui est bien renseignée et véhémente pour une domestique) sur l'accident de navette auquel Bastien a réchappé, et sur la bombe déposée dans le bureau de Dumanche, le patron de la société qui gère les gargouilleries : Bastien a vu l'assassin, et de ce fait, Agathe en tire la conclusion qu'il va vouloir le tuer. de même pour la fin : tout le monde se retrouve sur le Gigantique, le plus grand dirigeable au monde, y compris l'assassin et l'inventeur tant recherché tout au long du livre. Pourquoi ce dernier se trouve à bord ? Aucune idée.

De plus, on a l'impression que les chapitres sont collés les uns aux autres par un assemblage douteux, ils ne se répondent pas tous, et certains sont même inutiles (je pense à l'aventure d'Ernest qui est plutôt dispensable même si agréable à lire). Plein d'éléments se retrouvent également sans réponse : pourquoi Bastien a-t-il vu l'assassin alors que ce dernier portait sa fleur d'invisibilité ? Pourquoi est-il poursuivi par une araignée géante (la même que celle à laquelle Ernest a eu affaire lors de son expédition) ? Et la fin : quel est le point, comme diraient nos amis Anglais ?

J'ajouterais de la maladresse dans la narration : un mélange des temps verbaux confondant : un coup on a du présent, un autre du passé simple. Il faut choisir.

Enfin, quel est le rapport entre le titre et le livre ?


En conclusion, La Forêt des araignées tristes a un univers très intéressant, qu'on aurait aimé voir davantage développé, avec de belles trouvailles (je pense notamment aux gargouilles comme moyen de transport, ça m'a beaucoup plu) mais une trame trop emmêlée et décousue pour que ce roman reste en mémoire. Dommage.
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Pour commencer, je tiens à remercier les éditions ActuSF pour ce SP.



Hélas, je n'ai pas du tout été emballé par ma lecture.



Il y a quelques bonnes idées dans ce roman. Je ne peux pas trop en parler pour éviter de divulgacher à celles et ceux qui souhaiteraient lire le roman.

Les bases de l'univers sont aussi intéressantes. Hélas, je trouve que l'auteur n'explore pas assez son univers, qui du coup n'apparait que comme une toile de fond pour dérouler son récit.

J'ai aussi bien aimé l'ambiance « historique ». Nous sommes à l'aube d'une guerre entre deux pays qui commence (ont déjà commencé) la course à l'armement à cause des desseins bellicistes de la Germanie.

Sans oublier un aspect social avec la mise en avant de la misère des classes laborieuses qui se crèvent au travail. Bref, un regard critique sur l'exploitation des ouvriers. Ce qui est un peu dommage, c'est que cet aspect du récit n'est pas vraiment de rôle dans l'intrigue du roman.

Une belle couverture avec un beau titre poétique fait aussi partie des points positifs de ce roman. Hélas, j'ai du mal à en cerner d'autres.





Je n'ai pas été particulièrement emballé par les personnages. Bastien est une sorte de petit bourgeois idiot à la gentillesse niaise couplé avec de grands élans chevaleresque. Et ça ne fonctionne pas tellement. D'ailleurs, son titre de paléontologue me chagrine un peu. En effet, le garçon fait plus des études de naturaliste et d'anatomie comparée plus que de la paléontologie, science qui étudie les fossiles. Or, Bastien travaille sur des échantillons ramenés des expéditions de son ami Ernest.

Ernest, lui, reste dans son rôle d'aventurier. Il est correct, mais trop banal pour être vraiment intéressant. À la limite, la vieille bonne Agathe pourrait être « sympathique » si, hélas, elle n'était pas un peu « seule ». J'en reparlerais plus bas. Pour le reste des personnages, j'avais un peu l'impression à avoir affaire à des « cartes de jeu » : le patron, le tueur, l'espion, le cinéaste.

Un point négatif est les personnages féminins. En effet, elles ne sont que deux – dont la seconde qui n'apparait qu'après la moitié du récit – et elles ne servent à pas grand-chose pour l'une, à rien pour l'autre. Même pas le love interest. On pourrait supprimer le second personnage du récit sans que cela ne change rien.

Ce qui est aussi gênant dans ce texte, c'est la place des femmes. Hormis les deux personnages cités au-dessus, les femmes sont presque invisibles dans le roman et quand elles passent par là, ce sont de « jolies élégantes » ou bien des prostituées, des victimes… c'est d'autant plus pénible que pas grand-chose dans l'univers ne laisse entendre que nous sommes dans un monde particulièrement sexiste.



L'intrigue ne m'a pas convaincu. Elle n'est pas mauvaise en soi, mais je l'ai trouvé très mal mené, à coup de « coup de chance » et de tâtonnement hasardeux. Elle manque aussi d'enjeux pour les personnages et même pour le monde. Comme l'univers est calqué sur une véritable période historique, à aucun moment on ne se demande vraiment si le « cours du temps » va être modifié pour donner naissance à une sorte d'uchronie fantasy.

Sans compter que quelques petits points m'ont laissé dubitatif. Dur d'en parler plus sans prendre le risque de divulgacher.



Enfin, je n'ai pas été séduit par la plume de l'auteur. Elle manque de rythme, avec beaucoup de lenteur à cause de tout un tas d'information qui ne fait pas avancer le récit. du coup, on a l'impression de ne pas avancer dans l'histoire.



Une lecture qui fut décevante, ce qui m'attriste d'autant plus que la quatrième de couverture m'avait beaucoup intriguée. Dommage.
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Je suis bien heureuse d'avoir lu les chroniques de différents chroniqueurs (Ombrebones, l'Ours inculte) avant d'avoir commencé ce roman. Pourquoi ? Parce que la couverture, le titre et même peut-être le résumé ne laissent rien entendre de ce qui se passe réellement à l'intérieur de ce roman. Une fois qu'on se libère de ces à-priori on peut rentrer dans cette intrigue avec plus de facilité.

La Forêt des araignées tristes pose les bases d'un univers steampunk proche d'un XIXe siècle uchronique. La Vape, des suites des pollutions de l'ancien monde, s'est étendue sur l'ensemble des continents et a poussé les humains à se réfugier en hauteur. de gigantesques piliers, reliés entre eux par des voies aériennes et des treums, sont ainsi sortis de terre pour leur permettre de survivre et d'échapper aux créatures que semble abriter ce nuage de pollution. le rapport à l'écologie est indéniable ainsi que celui, peut-être plus sous-adjacent, de la critique sociétale que l'auteur remet sur le devant de la scène avec le personnage d'Agathe.

La narration s'entoure d'une multiplicité de personnages assez déstabilisante mais qui nous offre toutes les clés afin de comprendre les intrigues qui s'accumulent à travers les 487 pages. Peut-être en héritage de sa passion pour le jeu de rôle, l'auteur nous place en maître du jeu absolu. Nous avons absolument toutes les cartes en main et nous comprenons bien avant les protagonistes ce qui se passe… Mais cela entraîne également un curieux sentiment de lenteur, alors que ceux-ci se démènent pour trouver la vérité et on ne peut s'empêcher de souffler de frustration lorsque le personnage principal s'empêtre dans ses explications. L'auteur se sert également d'une curieuse façon d'écrire en mélangeant les pensées directes et indirectes de ses personnages passant du « il » au « je » sans autre forme de procès. Si au début cela m'a un peu perdue j'ai fini par apprécier ces petites excursions plus franches dans leurs pensées.

L'intrigue en elle-même apparaîtrait cependant mieux construite si elle ne l'était pas que sur du vent… Cela manque de concret, d'enjeux en dehors de la survie de notre personnage principal qui apparaît tout de même comme un héros stupide et un peu lent d'esprit. Bastien est paléontologue après tout et je me disais que l'intelligence d'esprit d'un scientifique allait pouvoir se ressentir dans le récit avec quelque chose de plus clinique et méthodique mais non. Il s'éparpille, papillonne et finit par nous agacer profondément (le coup de la preuve agitée devant un des méchant fut le pompon).

En contrepartie les personnages d'Agathe et d'Ernest sont plus intéressants. Agathe est la gouvernante de Bastien et apparaît comme une femme forte au solide caractère qui semble bien plus capable d'additionner deux et deux que son maître (peut-être une petite pensée féministe et anti-caricature a t-elle effleuré l'esprit de l'auteur ?). Aussi lassante qu'attachante par ses piques acérées balancées à tout va et à n'importe qui, on sent une figure maternelle pleine de tendresse sous ses airs revêches. de l'autre côté, Ernest Gulliver (dont le nom est peut-être un hommage au personnage de Swift ?), est un peu plus intéressant. C'est grâce à lui que nous voyageons dans les Vaineterres, cette partie inhospitalière du monde, et que nous en apprenons un peu plus sur l'univers de l'auteur. C'est d'ailleurs sans doute ma partie préférée !

Pour la fin je ne sais pas… je reste sceptique. Je ne la comprends pas très bien et je cherche toujours le message caché qui doit s'y trouver.

En résumé

La forêt des araignées tristes dépeint un univers steampunk très intéressant dont on aimerait finalement en savoir plus, mais se perd en intrigues abracadabrantes avec un personnage principal qui donne davantage envie de lui taper dessus que de l'aider. Avec une couverture aussi belle et un titre aussi poétique je m'attendais à un roman beaucoup plus profond et maîtrisé et je ressors de cette lecture un peu déçue. de plus la fin me donne le sentiment d'être passée à côté de quelque chose d'essentielle…mais quoi ?
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Colin Heine propose un premier roman intéressant, que j'ai apprécié ! La Forêt des araignées tristes dispose d'un monde bien construit qui se situe dans une ambiance steampunk vertical et sous la tension d'une guerre et d'exploits industriels, avec une toile narrative qui nous montre des personnages aux abois, mais plutôt bien développés.
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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En bref, La Forêt des araignées tristes souffre de certaines longueurs et manque parfois de clarté dans son exposition. Toutefois, Colin Heine signe un premier roman assez convainquant sur son univers et ses personnages, doublé d'un texte socialement et écologiquement engagé. Un auteur avec un potentiel certain mais qui ne m'a pas convaincue ici.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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