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EAN : 9782366299625
400 pages
Editions ActuSF (07/02/2019)
3.14/5   44 notes
Résumé :
Le paléontologue Bastien, sa gouvernante Agathe, l'explorateur Ernest et la Germanienne en exil Angela se retrouvent au milieu d'une affaire d'espionnage d'envergure internationale. Ils doivent retrouver l'inventeur d'une machine volante tout en échappant à leurs poursuivants : une société d'assassins, une agence de détectives sans scrupule et une mystérieuse créature.
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Pour la deuxième année consécutive, les trois maisons d'édition qui composent le collectif des Indés de l'Imaginaire mettent en avant en début d'année trois jeunes auteurs qu'ils estiment prometteurs. Après avoir été séduite par le roman de Thibaud Latil-Nicolas (« Chevauche-brumes » proposé par Mnémos, je me suis penchée sur celui édité par ActuSF, dont les retours sur la blogosphère sont pour le moment plutôt mitigés. Colin Heine y met en scène un monde dont le cours normal a été perturbé par l'apparition de la vape, un brouillard aux propriétés étranges qui a recouvert la planète et provoqué un bouleversement sans précédent. Tant bien que mal, les survivants se sont acclimatés dans les quelques poches d'air qui subsistent et ont reconstruit sur les ruines de l'ancien monde. Bon, en réalité on retrouve globalement le même fonctionnement que celui de l'Europe du XIXe (du moins pour la partie ouest), avec notamment deux nations entre lesquelles les tensions ne cessent de monter : la Germanie et Gallande (comprenez évidemment la France). le cadre n'est toutefois pas totalement le même et peut faire penser, dans une moindre mesure, au « Paris des merveilles » de Pierre Pevel. Les transports se font ainsi à dos de gargouilles qui survolent jour et nuit le ciel de la capitale qui s'est rempli de monuments extraordinaires construits grâce à de nouveaux matériaux apparus avec la vape. C'est dans ce contexte qu'on fait la connaissance de Bastien, un ethnologue qui va se retrouver, par le plus grand des hasards, entraîné dans une sombre histoire d'espionnage qui va mettre en péril non seulement sa propre vie mais aussi celles des membres de son entourage. Son enquête va le mener à côtoyer un certain nombre de factions toutes plus infréquentables les unes que les autres, qu'il s'agisse de malfrats, de détectives ou de membres d'une organisation secrète spécialisée dans les assassinats. Sans compter cette créature effrayante et encore non référencée hantant dans les forêts des Vaineterres où se prépare une nouvelle expédition qui s'annonce lucrative mais périlleuse.

Le roman est organisé en trois parties distinctes de taille à peu près égales mais qui évoluent chacune à un rythme différent. La première permet d'introduire les nombreux acteurs et de poser les bases du récit : il s'agit clairement d'une phase d'exposition et, à ce titre, elle peut sembler un peu longue. L'intrigue met du temps à se mettre en place et on peine dans un premier temps à comprendre où veut en venir l'auteur. Cela dit, entre les magouilles qui tournent autour de l'accident de transport dont est victime Bastien, et la préparation de l'expédition dans les Vaineterres afin de récolter des échantillons d'espèces inconnues et de mieux cartographier la région, on n'a guère le temps de s'ennuyer. La seconde partie gagne en rythme à mesure que les investigations des personnages progressent et qu'on commence à cerner les enjeux dont il est question, même si toutes les pièces du puzzle ne sont pas encore rassemblées. La troisième est quant à elle un condensé d'action qui souffre du problème inverse de celui de la première partie : tout y est à la fois beaucoup trop rapide, mais surtout trop répétitif. L'essentiel de l'action prend place à bord d'un immense dirigeable (qui fait immédiatement pensé au Titanic de part son gigantisme, sa réputation et bien sûr son destin tragique), et il faut avouer que le décor est, au premier abord, plutôt sympathique. Seulement cette conclusion se limite à une succession de confrontations qui nous apportent, certes, quelques réponses, mais laissent tout de même en suspens un certain nombre d'autres interrogations. C'est d'ailleurs le reproche que l'on peut faire à l'ensemble du roman, car si l'univers mis en scène est effectivement intriguant, beaucoup des aspects évoqués par l'auteur ne sont qu'à peine effleurés. C'est le cas notamment des Vaineterres que l'on ne visite qu'à une seule (brève) occasion et dont il ne sera plus vraiment question ensuite. C'est aussi le cas des mouvements ouvriers de l'époque sur lesquels l'auteur s'attarde à plusieurs reprises sans que cela n'ait de véritables incidence sur le récit (alors qu'il y aurait pourtant eu matière à développer le sujet qui reste trop rarement évoqué).

Si la lecture demeure tout du long relativement appréciable (le style de l'auteur est agréable et les rebondissements réguliers permettent de maintenir l'intérêt du lecteur éveillé), on ne peut cela dit s'empêcher de relever un certain nombre de maladresses. Outre quelques problèmes de rythme et les impasses faites sur certains sujets, le principal reproche que l'on peut faire au roman tient à mon sens essentiellement à ses personnages, à plus spécifiquement à son protagoniste, Bastien, qui n'a en fait de personnage principal que le nom. Si c'est bel et bien par lui que tout commence, son rôle dans l'histoire reste tout de même très limité, et ce pendant la majeure partie du roman. Sans être particulièrement désagréable, le personnage agace par sa naïveté confondante mais aussi et surtout par sa passivité. C'est bien simple, il n'y aurait tout simplement pas d'histoire du tout si ses proches ne le convainquaient pas à chaque fois qu'il y a effectivement anguille sous roche. Ni très téméraire ni très perspicace, on peine à compatir aux épreuves endurés par cet homme bien sympathique mais d'une grande mollesse. Les membres de son entourage sont un peu plus dégourdis, mais tous ne bénéficient malheureusement pas d'un traitement soigné. Parmi les « acolytes » du héros, j'ai personnellement été assez sensible à Agathe, la vieille domestique très terre-à-terre et à la langue bien pendue sans qui il n'y aurait tout simplement pas d'histoire puisque c'est elle qui, chaque fois, pousse Bastien à se bouger. Les autres sont loin d'être antipathiques, seulement ils sont tellement peu développés qu'aucun véritable lien ne se créé (la palme revenant au personnage d'Angela dont le rôle se cantonne à celui de « caution féminine », alors qu'elle aurait pu avoir un beau potentiel). le roman souffre également de quelques problèmes liés à la forme plus qu'au fonds. On peut par exemple regretter l'absence d'indications typographiques lorsqu'on passe de la narration aux pensées du personnage (ce qui fait qu'on se retrouve à plusieurs reprises à enchaîner une phrase écrite à la première personne et une suivante à la troisième, sans transition). Je reste également dubitative en ce qui concerne non seulement la couverture du roman mais aussi et surtout son titre (d'abord parce que le cadre du récit est essentiellement urbain, et surtout parce que les araignées n'occupent qu'un rôle très secondaire dans l'intrigue).

Colin Heine s'en sort plutôt bien pour un premier roman et met en scène un univers vaporeux prometteur, notamment par son esthétisme. Dommage que le récit soit perturbé par un certain nombre de maladresses ou de lacunes qui gâchent trop souvent le potentiel du texte. Lecture mitigée, donc.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Voilà un livre plein de promesses, que j'ai apprécié même si j'aurai souhaité une autre fin (je vous laisse découvrir). C'est le premier roman de Colin Heine. L'auteur développe dans ce livre beaucoup de thèmes (une ambiance steampunk qui tient la route, des personnages bien ciselés et hauts en couleur auxquels on s'attache rapidement, des machines et des gargouilles fantastiques, des conflits socio-politiques bien rendus que n'envierait pas notre monde moderne...). Certes, on se perd parfois un peu dans la profusion de tout ce que l'auteur souhaite développer, mais ce serait vraiment dommage de s'arrêter à cela, car il développe un univers bien à lui avec un style agréable. Comme une araignée tissant sa toile autour de nous, Colin Heine nous happe rapidement pour nous emmener dans un monde où la vape, ce mystérieux brouillard, menace sans cesse d'engloutir la ville et ses habitants...

Bastien est un aristocrate déconnecté des enjeux et des difficultés de la vie, qui passe l'essentiel de son temps à collecter et étudier les créatures naissant de la vape, que lui ramène Ernest, explorateur et aventurier, lors de ses expéditions. Sa vie va prendre un tournant radical, lorsqu'il va enquêter sur un accident qui a bien failli lui coûter la vie. Un peu naïf et assez désarmé face au monde qu'il va découvrir, il lui faudra compter sur l'aide d'Agathe, sa gouvernante au caractère bien trempé pour arriver à sortir vivant de cette aventure.

J'ai beaucoup apprécié la révolte des ouvriers, la répression qui en découle et la fuite d'Angela, qui va venir se greffer au petit groupe que constitue Bastien, Agathe et Ernest. Cette différence entre le monde du haut et celui du bas booste le récit :

"Le lac, c'est sale et c'est tout noir, hein ? ça pue la vase et le poisson pourri ! On y jette ses ordures et on n'y pense plus ! Eh ben sachez une bonne chose, monseigneur de Corville : le lac, c'est aussi la vie de dizaines de milliers de crève-la-faim ! On y trouve des mendiants, des gavroches et des pulmonaires en fin de tout, mais tous ces gens y vivent ! C'est leur quotidien ! Qu'ils s'aventurent un peu trop haut sur les piliers, et ces messieurs de la police auront tôt fait de les renvoyer à leur cloaque. Alors qu'on me dise pas qu'il y a personne en bas. Il y a une vie sale, grouillante, dépérissante et qui se cramponne comme elle peut à l'existence, mais une vie quand même. Alors on va compter sur elle et ne pas se dire que ces pauvres gens ne servent à rien. Pour une fois qu'il se passe quelque chose près de leur misère, peut-être que quelqu'un aura un truc à dire !"

Un premier roman et un auteur que j'ai eu plaisir à découvrir grâce à Babelio et aux éditions ActuSF. A noter : la superbe illustration de Dogan Oztel !
Lien : https://page39web.wordpress...
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Lorsque les éditions ActuSF que je remercie au passage, m'avaient proposé La forêt des araignées tristes en service presse, j'étais très enthousiaste à l'idée de découvrir ce premier roman de Colin Heine. En effet, le titre mystérieux et poétique, la couverture très réussie de Dogan Oztel ainsi que l'univers steampunk m'avaient immédiatement attirée laissant présager une lecture sous les meilleures auspices. Malheureusement, mes attentes ont été quelques peu ébranlées.

Au XIXème siècle, la Gallande évolue non seulement au rythme d'une géopolitique compliquée avec son voisin la Germanie mais doit aussi s'adapter suite à une catastrophe écologique. Cette dernière a eu pour principal effet une brume appelée vape qui a recouvert une bonne partie de son territoire et qui semble abriter des créatures étranges, voire menaçantes. Les hommes ont donc dû s'en protéger et construire en hauteur mais surtout grâce à leur habileté, ils ont su en tirer une énergie sur laquelle leur société est désormais basée. Tout fonctionne grâce à la vape : des moyens de transport (comme les tireurs, sorte de tramway volant qui relie les différents lieux de la ville) aux technologies comme les caméras.
Dans la capitale Gale, Bastien de Corville est un jeune paléontologue naïf et idéaliste, en quête d'écriture d'un livre scientifique. Mais un jour, alors qu'il participe à l'Omniexposition, il monte à bord d'un tout nouveau prototype de dirigeable qui se conduit seul. Malheureusement, l'appareil endommagé à cause d'une gargouille lubrique finit dans les eaux du lac. Bastien s'en sort alors par miracle mais il se retrouve bien vite plongé dans une aventure qui le dépasse.

Avant de débuter ma lecture, j'avais en tête deux chroniques négatives et une autre un peu plus mitigée au sujet de ce roman. Malheureusement, je rejoins l'avis de mes camarades sur certains points négatifs :
– un titre et une couverture peu en adéquation avec le contenu du roman. Il est vrai que les araignées ne constituent pas la trame principale du récit et sont finalement très peu présentes. Quant à la forêt dépeinte dans la couverture, elle ne constitue qu'un tout petit passage, la grande partie du roman se situant plutôt dans un cadre urbain et à Gale.
– un personnage principal un peu béotien. En fait, je pense que l'idée de départ de l'auteur était de rendre Bastien idéaliste ou naïf pour que le lecteur ressente de l'empathie vis à vis de lui. le problème, c'est que dans certaines scènes, son angélisme s'apparente davantage à de la stupidité! J'ai en tête deux exemples : le premier lorsqu'il se rend auprès du commanditaire de l'accident du dirigeable… avec la preuve qui l'incrimine! Quant au second, sa propre gouvernante doit lui expliquer en détail la théorie selon laquelle, l'accident ne serait peut-être pas aussi fortuit qu'il en avait l'air.
– une intrigue bancale et décousue. Je pense qu'il s'agit là du plus gros défaut du roman. J'avais le sentiment que l'intrigue partait dans tous les sens avec des personnages (comme le frère de la gouvernante) faisant leur apparition soudainement pour ne plus réapparaître par la suite ou d'autres arrivant comme un cheveu sur la soupe en plein milieu pour finalement jouer un rôle assez important (Angela, par exemple). Quant à l'accident du dirigeable en début de roman, je n'ai pas été vraiment satisfaite par les explications données. En effet, quel était finalement le but du commanditaire? Ne sciait-il pas la branche sur laquelle il était assis? Ai-je raté un épisode?

En revanche, le roman possède suffisamment de qualités pour avoir tenu mon intérêt en éveil.
– un style d'écriture enjoué. le roman est parsemé d'expressions assez drôles et teintées d'un humour percutant.

Il (Bastien) est en train de perdre conscience.
Ou bien de tomber inconscient? Quelle est l'expression la meilleure? Celle qui correspond le mieux à sa situation? Bastien hésite.
Finalement, il décide de s'évanouir. (P. 22)

– un univers Belle Époque facile à se représenter. L'un de mes courants artistiques préférées est l'Art Nouveau et grâce aux descriptions de Colin Heine, je n'ai vraiment pas eu de mal à me représenter la ville de Gale. En effet, il fait souvent référence à des structures en métal ou à des motifs végétaux stylisés typiques de ce courant artistique. Si l'intrigue se déroule en 1878, je dirais en revanche que l'univers correspondrait davantage à nos années 1890-1900. J'ai adoré également les descriptions du dirigeable le Gigantique qui m'a beaucoup fait penser au Titanic.
– des messages à faire passer. Enfin, j'ai apprécié le fait que l'auteur dénonce des faits de société dans son roman comme les préoccupations écologique (l'émergence de la vape serait l'effet désastreux des activités humaines) et sociale (la présence d'une discrimination spatiale : les classes les plus défavorisées se trouvent en bas de la ville de Gale, au plus près des dangers de la vape tandis que les classes les plus aisées sont à l'abri dans les hauteurs).

En conclusion, je reste mitigée à l'issue de ma lecture. En effet, le personnage principal un peu stupide et l'intrigue bancale m'ont freiné. Toutefois, pour un premier roman, l'univers m'a paru vraiment intéressant et les messages écologique et sociale cohérents. Il y a fort à parier que je laisserai une seconde chance à l'auteur pour un prochain opus.
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La forêt des araignées tristes a quelques airs de récit post Grand smog de Londres. A ceci près que cette catastrophe écologique a recouvert l'ensemble du monde. Une vape laiteuse monstrueusement plus dévastatrice s'est répandue sur un univers fictionnel où se dessinent les contours d'une Europe à l'atmosphère steampunk au temps d'une Belle Epoque qui ne durera pas. Il y a des relents d'avant-guerre dans l'air.
Diffus et impénétrable ce premier roman, à l'instar de cette vape épaisse mystérieuse dont nous enveloppe Colin Heine. Sont dispersées de bonnes idées mais en volutes de brumes légères rendant l'intrigue inconsistante. Une inconsistance exacerbée par de maladroites alternances passé/présent qui se doivent de laisser dans le brouillard un temps et non nous égarer. Un brouillard original dans lequel on ne distingue que de vagues silhouettes, des personnages évanescents.
"Plutôt que souffrir, il préférait s'ennuyer au point de ne plus sentir l'ennui", une souffrance diffuse serait exagérer, un sentiment d'ennui serait plus juste.
Un roman évaporé sitôt terminé.
Cela ferait mauvais genre, merci donc Babelio et actusf - qui signe un ouvrage de qualité (hormis deux/trois coquilles en fin d'ouvrage) - pour cette masse critique.
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La Forêt des araignées tristes est le premier roman de Colin Heine. Il va paraitre le 7 février dans collection Trois Souhaits d'ActuSF. Que les arachnophobes comme moi se rassurent, les araignées du titre sont assez peu présentes dans le roman. D'ailleurs la couverture, bien que très jolie, est assez éloignée du roman, tout comme le titre. Son origine vient du fait que le personnage principal est paléontologue, et cela oriente le lecteur dans une direction qui n'est pas celle finalement prise par le roman, ce qui est un peu dommage. En effet, je m'attendais plus à un roman d'aventures mâtiné de surnaturel, alors que le roman est finalement plus tourné vers l'enquête. Ce n'est pas du tout dérangeant mais il vaut mieux le savoir.

Le décor est expliqué dans le prologue, mais l'univers prend réellement vie tout au long du roman. Dans le monde dans lequel se situe le récit, une grande catastrophe a eu lieu et a recouvert le monde de vape. Les hommes ont réussi à survivre à cette nouvelle donne et à s'adapter. La vape est un brouillard dont les hommes ont su tirer parti et qu'ils utilisent comme énergie pour faire fonctionner de nombreuses machines. Cependant, cette vape peut aussi être très nuisible. Les habitants les moins bien lotis vivent au sein des nuages de vape tandis que les plus riches ont la chance d'habiter en hauteur sur de gigantesques piliers.

La société présentée n'est pas futuriste mais ressemble plus à celle du 19ème siècle, façon belle époque mais avec une touche de vapeur. Les moyens de transport au sein des villes se sont également transformés et on voyage de diverses manières: en « treum » c'est-à-dire en tram aérien ou plus exotique à dos de gargouilles. L'univers proposé par Colin Heine est ainsi riche et original. Il empreinte quelques caractéristiques de l'Europe de la fin 19ème : la situation entre la Gaule, le pays dont la capitale est Gale et où se déroule l'action, et la Germanie, est tendue. le monde proposé par l'auteur tient bien la route et met en avant des points écologiques avec la vape qui est nocive pour l'environnement et ses habitants, mais aussi des inégalités sociales avec les conditions de vie très différentes selon la classe à laquelle on appartient.

Le roman nous plonge assez vite dans l'action et l'intrigue prend corps avec les différents protagonistes. le souci est qu'au début du roman, les points de vue des différents personnages se multiplient un peu trop, donnant un sentiment que le récit est décousu. Et ça ne s'arrange pas vraiment par la suite quand un des personnages, une rebelle venant de Germanie, arrive environ à la moitié du roman, un peu comme un cheveu sur la soupe. Les personnages proposés sont intéressants, cependant l'aspect gênant est que le lecteur peut avoir le sentiment de ne pas du tout savoir où il va au début tant il y a de personnages suivis par chapitre, et du fait que la place de Bastien, que l'on suppose héros ou au moins personnage principal assez rapidement, passe totalement au second plan par la suite.

Les différents protagonistes sont bien construits et plaisants. Bastien de Corville est paléontologue, il est assez naïf et heureusement aidé par sa servante, Agathe qui cerne plus vite que Bastien non seulement ce qui se passe, mais aussi et les dangers auxquels Bastien est confronté. Il a pour ami Ernest, un explorateur qui va faire le lien avec les mystérieuses araignées du titre. On en suit encore d'autres personnages, d'importances diverses.

Le roman se lit bien grâce à une intrigue riche en péripéties mais tout de même assez simple. Bastien est pris par le plus grand des hasards dans un accident et se retrouve au mauvais endroit quand il ne le faut pas. Cet événement va entraîner toute une série d'incidents et le mettre en danger. On se laisse prendre au jeu mais il est dommage que l'intrigue ne soit pas plus en rapport avec l'univers proposé.

La Forêt des araignées tristes est donc une lecture agréable avec un univers foisonnant et original. Un titre et une couverture un peu plus en rapport avec l'intrigue auraient mieux servi le roman qui possède de nombreux atouts pour un premier roman.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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critiques presse (2)
SciFiUniverse
02 juillet 2019
Pépite de l’imaginaire 2019 annonce le bandeau qui recouvre une sublime couverture : titre mérité pour une œuvre originale différente de ce qui sort habituellement en steampunk grâce à une poésie et une écriture qualitative.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Elbakin.net
27 février 2019
La Forêt des araignées tristes constitue un vrai rendez-vous manqué, qui frappe par son déséquilibre global. Le roman aurait sans doute beaucoup gagné à ne pas constamment danser d’un pied sur l’autre, car si son univers steampunk vaporeux n’est pas inintéressant, loin de là, le tout est bien trop léger pour se voir classé dans la catégorie des lectures satisfaisantes.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
- Si vous vous promenez à certaines heures du soir dans une forêt de Bavarie, vous avez toutes les chances de devenir la proie des branches de… de certaines choses qui ressemblent à des arbres et qui n'en sont pas. Dès le lendemain, on reconnaîtra éventuellement les traits de votre visage dans l'écorce moussue d'un vieux chêne, ou de ce qui y ressemble. N'importe quel autochtone vous le dira, et lui-même agira toujours en conséquence.
- D'où la culture très répandue dans ce pays des longues beuveries à la bière, fait Hargne en refermant son porte-documents. Qui voudrait risquer pareille rencontre quand on peut passer la nuit à trinquer avec le reste du village ?
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Tout ce qui est là, nous l’avons créé de nos mains. De cet atelier aux machines, en passant par les hardes dont nous nous vêtons et les velours et soies dont ils se parent, jusqu’aux piliers eux-mêmes que nos pères ont érigés autrefois. Et ils ont le culot de dire que sans eux nous n’aurions pas de travail ? Que nous ne pourrions pas gagner notre vie ? Eux qui dépensent leur fortune, celle que nous avons produite et qu’ils nous ont volée, en toiles de maître, en champagnes rares et en aéronefs de luxe ? Mais à quoi servent-ils ?
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- La Lupanie et la vape qui l'entoure, c'est autre chose, rétorque Ernest sans chercher à masquer le peu de cas qu'il fait de l'expérience de Hargne. Les Vaineterres, ça ne se maitrise pas comme ça. Si c'était le cas, il y a longtemps que la Gale ou l'Anglésie s'en seraient emparés. Aux dépens de la Germanie, d'ailleurs, qui nous créerait aujourd’hui beaucoup moins d'ennuis. [...] Je ne sais d'ailleurs pas, dit-il en retournant s'asseoir, si on les maitrisera un jour vraiment. Là où nous allons, la vape est omniprésente.
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L’amitié, l’inimitié, ce sont des choses qui dépassent notre entendement. Je me suis posé la question, moi aussi. Mais j’ai abandonné. Après tout, nous éveillons parfois chez les autres une sympathie que nous ne nous expliquons pas et dont nous profitons en toute simplicité. Il n’y a donc pas de raison pour que l’antipathie soit différente.
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Les jours suivants emplirent Anatole Gerfon d’une grande satisfaction. Le travail ne manquait pas, puisqu’il se retrouvait seul pour servir les clients et s’occuper des fleurs, mais il s’acquittait de ses tâches avec tranquillité. Briser la vie de cette jeune femme l’avait empli d’un sentiment d’accomplissement qu’il n’avait encore jamais éprouvé. Comme si la destruction de ses espoirs futiles n’en avait laissé qu’un tas de ruines, qu’il pouvait gravir et du haut desquelles il contemplait le monde d’une autre hauteur. Il aurait pu en concevoir de la honte, mais ce n’était pas dans son tempérament. Il repensa souvent à ces dernières minutes passées ensemble et à la manière dont il avait mis en scène leur séparation. Durant quelques semaines, il se sentit agréablement complet. Lui qui n’avait jamais eu l’impression de sortir du lot, qui avait choisi de vendre des fleurs pour pallier le manque de couleurs de ce qu’il était, se sentait pour la première fois satisfait de sa vie.
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