Je suis un peu étonnée d'être la première à écrire une critique sur ce livre qui gagne à mon avis à être connu.
Il ne semblera donc pas superflu d'en résumer les grandes lignes.
Sarah Lindbergh, Juive, est arrêtée en 1943 à Paris avec son mari et ses jumeaux tandis que son bébé, Hannah, est resté caché sur un toit. Après plusieurs semaines à Drancy, ils sont déportés au camp d'Auschwitz. Ils sont séparés. Ses jumeaux intéressent naturellement l'abominable Mengele. Elle aussi subi les supplices des expérimentations par un autre médecin boucher. Quant à Isaac, il se trouve dans un camp séparé et elle ignore tout de son sort…
Roman à deux voix, on suit alternativement le parcours de Joseph Meyer, un psychiatre SS en charge du projet GEIST 24 qui consiste à évaluer psychiquement les membres de la SS qui exerçaient au camp d'Auschwitz, du plus « sentimental » (à entendre par « faible » pour le programme nazi) au plus zélé. Avant cela, il participa à « la mise en oeuvre du programme d'euthanasie de l'Aktion T4 [ce qui] fut pour Joseph Meyer le début du renoncement au serment d'
Hippocrate. Sa fonction à Auschwitz avec le projet GEIST 24 en marqua la fin. »
Mais si Auschwitz a surtout fait ressortir le pire de l'humanité, il a aussi quelque fois fait naitre des sentiments honorables… l'être humain est le plus souvent fait d'ombres et de lumières, même si dans cet enfer, il n'existait pas que des opportunistes. Il en était de pures sadiques, dressés comme des chiens de combat par la Hitlerjugend.
Je n'en dis pas plus. Il me semble déjà que le premier chapitre gâche un peu l'intrigue vers la fin. Mais qu'importe, ce qui est « plaisant » dans ce livre (le terme parait déplacé étant donné le contexte extrêmement dur) c'est la narration de Sarah et la psychologie complexe du Dr Meyer.
Si ce n'est pas le meilleur livre sur le sujet, cela reste un bon livre dont on tourne les pages avec plaisir.