Dans ce tome 8 intitulé "Le Seldjouki", nous passons directement de l'hiver hongrois à l'été anatolien... Aymar et Olivier, toujours accompagnés de William et Hendrik qui jouent peu ou prou le rôle de comic relief, continuent de protéger un groupe de pèlerins en route vers la Terre Sainte. Sauf que tout le monde se retrouve involontairement au centre d'une partie de poker menteur entre les Francs, les Byzantins et les Turcs !
L'Empereur Alexis Comnène souhaite retourner sa veste en s'alliant avec le sultan Kılıç Arslan contre les Francs, qui ne sont pas dupes de la duplicité grecque et qui font tout pour faire capoter les négociations entre les deux camps. le Basileus attend la décision de Bahadin, qui lui attend le message de Sandjar, qui lui après moult tribulations fini entre les mains d'Aymar de Bois-Maury qui ne sait absolument rien de la situation, au contraire de Miltiadès qui lui semble en savoir long sur le sujet... Aymar protège du racisme meurtrier de ses coreligionnaires catholiques autant son guide grec et orthodoxe que son prisonnier turc et musulman, ce qui au bout du bout oblige l'un et l'autre à prendre des décisions qui mettent leurs valeurs morales à rude épreuves !
Cela aurait pu et aurait dû être une grande bande dessinée, entre l'action d'un "Blueberry" et la tragédie d'un "Alix". J'ai toujours pensé que les vastes espaces de l'Anatolie centrale se prêtent merveilleusement à un western antique ou à un western médiéval, et Hermann ne me fait pas mentir avec des paysages grandioses, magnifiquement colorisés et mis en scène. Ce qui ne va pas, c'est encore une fois une narration maladroite même si ici les défauts sont compensés par les qualités (genre la bataille finale où Aymar, William et Hendrik forme un dernier carré avec les croisés francs contre les musulmans) : le fameux message est un putain de McGuffin puisque qu'on ne sait pas d'où il vient et ce qu'il contient, et pour ne rien gâcher les deux personnages qui détiennent toutes les clés de l'intrigue ne se livrent pas puisqu'ils ne pipent pas un mot... Pourquoi Miltiadès se sacrifie pour Aymar ? OSEF ! Pourquoi Sandjar fait payer à autrui toute son incurie ? OSEF ! Par contre on s'est bien appesanti sur le moine fou qui pisse sur tout le monde (WTF ?), ou sur le pèlerin chercheur d'eau tué par erreur par les croisés Francs dans l'indifférence de ses assassins comme de ses compagnons (WTF ?). Sans doute encore un auteur belge victime du Syndrome Jean Dufaux...
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- Miltiadès, es-tu sûr de savoir de qui tu es ami ?
- Messire Hendrik !... S'il n'était la confiance que m'accorde le chevalier de Bois-Maury, je vous quitterais sans vergogne, car s'il est vrai que vouas grand mépris pour le Byzantin que je suis, je n'en vous pas moins au Franj que vous êtes !...
- J'ai mal ouï tes dernières paroles, Byzantin de merde !
Il arrive parfois que des amis accourent pour vous aider à reconquérir votre demeure et que vous en ayez de la gratitude. Las, il se peut aussi qu'une fois la chose faite, ils la trouvent à leur goût et vous servent moult raisons pour ne point vous la rendre... Il n'y a nulle joie de savoir autrui saisir vos terres et y commander à sa guise.
- Vous guide est-il bon ?
- Il est du pays d'ici. Son nom est Miltiadès.
- Un Byzantin ! Nous aussi, il nous vient d'en user !... Tantôt ami... Tantôt moins. Selon le bien qu'il peut ne tirer... Mais comme il vous en a déjà menés si loin, c'est qu'il est peut-être droit.
Pour moi, il n'est pas de vrai chrétien qui n'obéisse à Rome...