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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman historique nous raconte le destin de Jeanne de Castille dite La Folle. Plus que folle, Catherine HERMARY-VIEILLE nous décrit le portrait d'une jeune fille sensible, passionnée et désespérement amoureuse d'un mari volage et manipulateur. Manipulée, elle le fut toute sa vie et par tous, sa mère, son père et son époux. Indifférente au pouvoir et à la politique, elle passe la plus grande partie de sa vie dans une extrême solitude et un cruel manque d'amour, qui la conduisent à cette "folie". Cela se lit comme en grand roman d'amour et de passion, sans aucune des lourdeurs que je reproche à certains romans historiques. Lecture émouvante et instructive.
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Tout d'abord, un grand merci aux éditions Archipoche et à Babelio pour l'envoi de ce roman !

J'apprécie beaucoup les romans historiques et je ne connaissais pas cette autrice, c'est donc déjà une belle découverte. Catherine Hermary-Vieille a réussi à me transporter au XVIème Siècle, sa plume agréable m'a permis de faire défiler les pages avec plaisir malgré une histoire de plus en plus pesante. Je reconnais avoir ressenti un sentiment de malaise grandissant à l'instar de Jeanne et de sa situation désespérée. Tant et si bien qu'à la fin de cet ouvrage je me sentais franchement mal et oppressée. (Y aurais-je mis trop de coeur ?)

Les premières pensées qui me viennent après avoir achevé ma lecture sont : Quelle vie ! Quelle tristesse et quelle détresse… J'ignorais tout de cette Jeanne la Folle (ou Juana la Loca), 1ère de Castille et la découverte de son histoire me laisse chamboulée.

Dès son plus jeune âge, elle est mise à l'écart, ou s'y met elle-même. Enfant assez secrète, renfermée, trop mystérieuse aux yeux de ses parents qui ne la comprennent pas. Ils pressentent déjà que tout n'ira pas comme ils le souhaitent avec la petite Jeanne. Bien trop émotive pour garder la tête froide comme sa mère, Isabelle la Catholique, Jeanne se laisse submerger, envahir par ses sentiments jusqu'à perdre pied. A 18 ans, elle se marie à Philippe de Habsbourg, dit Philippe le Beau, et signe de fait sa lente déchéance. Elle tombe immédiatement et irrémédiablement amoureuse de son mari, dont les moeurs légères ne cesseront de la torturer. Petit à petit, elle est coupée du monde, son mari l'éloigne d'abord de la sphère politique, et vu son peu d'intérêt naturel pour ce genre de questions, ce n'est que chose aisée, puis ne la supportant plus, il tente également de l'éloigner de lui, le plus possible. Jeanne se retrouve totalement dépendante de ce mari que l'on pourrait aujourd'hui qualifier de pervers narcissique, elle n'est pas même maîtresse de sa propre maison et n'élève pas non plus ses enfants, dont elle sera plus ou moins séparée également.

Finalement Jeanne ne vit que pour l'amour mais celui-ci se détournera sans cesse d'elle, son mari puis son père, Ferdinand d'Aragon, (ab)usent de sa faiblesse de sentiments pour la diriger tel un pantin. C'est triste d'avoir été reine d'autant de pays et de provinces et n'avoir été rien. Retenue prisonnière physiquement mais également repliée sur soi, étouffée par ses propres émotions, harcelée par ses démons, Jeanne souffre d'une réelle dépendance affective. Elle a cette nécessité de s'accrocher désespérément à l'amour mais les principaux hommes de sa vie en useront contre elle (son père, son mari puis son fils, le fameux Charles Quint). Les mains tendues se transforment en poignards, elle se retrouve totalement seule, démunie, tous conspirent autour d'elle, tous la persécutent et la regardent de travers, la jugent et la considèrent folle. L'isolement dans lequel elle est plongée tout le long de sa courte vie n'aura eu pour effet que d'accentuer sa détresse, d'amplifier sa mélancolie qui, aux yeux de tous, à l'époque, ne peut être considérée que comme l'expression de la folie pure.

J'ai souvent eu envie de secouer Jeanne, j'ai été agacée par son manque d'amour propre et de fierté, sa naïveté, qui lui ont fait courber l'échine à maintes reprises, aveuglément manipulée par les êtres qui lui étaient chers, sa propre famille. Mais y avait-il seulement cette notion de famille à cette époque lorsqu'il était question uniquement de jeux de pouvoir ? A de rares occasions, Jeanne a su asseoir son autorité et se montrer digne, mais son mari, impitoyable, ne supportant pas l'affront qu'elle représentait, la considérant au fil du temps plus comme une ennemie qu'une femme fidèle, ne lui a jamais laissé le loisir de s'exprimer et de briller, préférant briser tout acte de “rébellion”.

Ce roman retrace ainsi la tragique destinée d'une femme dont la plus grande faiblesse aura été le souhait idyllique d'aimer et d'être aimée.

“Aimer à perdre la raison”... Chantait Jean Ferrat.

Challenge Pavé 2021
Challenge Multi-Défis 2021
Challenge ABC 2021-2022
Masse Critique Littérature Septembre 2021
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Le roman historique fait partie de mes genres préférés. Je n'ai pas été déçue de cette lecture.

L'autrice nous plonge au début des années 1500, au coeur d'intrigues politiques européennes. On peut ainsi côtoyer Christophe Colomb, le futur Henri VIII d'Angleterre, Isabelle de Castille ... Cette dernière est la mère de Jeanne, personnage principal de ce roman, dite Jeanne la Folle. Mais l'était-elle vraiment?

Comme le dira sa mère, Jeanne aura la maladie d'amour, cette folie pourrait la conduire à sa perte, et toute l'Espagne avec elle.

Le parcours de Jeanne m'a beaucoup émue. Fille des Illustres Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon , elle n'est pas la préférée de la friterie. Sa mère a pour principales préoccupations la grandeur de l'Espagne et la foi catholique, là où Jeanne aurait tant eu besoin d'affection. Son frère et sa soeur ainés lui sont préférés. Elle aura également deux autres soeurs plus jeunes.

Elle sera mariée à Philippe, archiduc de Flandres ( lignée des Habsourg) dit Philippe le beau. Elle sera amoureuse de son mari à l'instant même de leur rencontre. Cependant les moeurs en Espagne, ne sont pas ceux de Flandres, ces derniers étant bien plus libertins. Son mari la trompera très vite et très régulièrement. Elle feindra de l'ignorer, l'aimant passionnément. Son amour devient vite envahissant, sa jalousie, excessive. Ce que ne supporte pas son mari. Ce dernier, très sur de sa personne et manipulateur, l'isolera peu à peu de son entourage.

Il faut dire que Jeanne n'a aucunement l'envie de régner , ni même de gérer sa maison. Jeanne n'était pas faite pour cela, contrairement à sa soeur Catherine, qui sera l'épouse de deux rois Tudor ( Arthur et Henri VIII) Elle s'en remet entièrement à son époux, au grand désespoir de ses parents, qui comptait sur elle pour appuyer les intérêts espagnols contre les français, leur ennemi.

Bref. Jeanne n'est finalement qu'un pion sur l'échiquier politique européen. D'abord abandonnée par son père ( qui ne viendra pas lui dire au revoir le jour de son départ en vue de ses noces), trahie par son mari, Jeanne est très seule et commence à ouvrir les yeux.

De jeune fille naïve, oisive, seulement vouée à l'amour de son mari, elle finira par sombrer dans la haine, consciente enfin d'être manipulée de toute part. D'autant qu'elle devient un enjeu International: après le décès de son frère et sa soeur en couche, elle devient l'héritière du trône d'Espagne, ce que convoite ardemment son mari et son père dont les intérêts divergent.

Nous verrons comment Jeanne sombrera dans une forme de folie. Sa vie aura été d'une telle tristesse, d'une telle humiliation ... L'un de ses fils deviendra la futur Charles Quint, le plus grand monarque de cette période de l'histoire, avec un territoire immense où s'exercera sa royauté.

Qu'est-ce qui poussera son père, puis son fils à la maintenir ainsi isolée du monde ? Je vous laisse le soin de lire ce roman pour le savoir.

J'ai adoré ma lecture, mon coeur se serrant pour cette reine trop sensible pour ce monde. J'ai seulement regretté le manque d'indication chronologique, étant parfois un peu perdue dans l'avancée de l'histoire et des personnages clés. Ce sera mon seul bémol.
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J'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, très richement documenté, et qui remet en question le surnom de « folle » qu'a pu voir Jeanne Ière de Castille apposé à son prénom au fil des siècles.

Je connaissais vaguement le destin de Jeanne Ière avant d'entamer ma lecture; je connaissais davantage sa soeur Catherine d'Aragon, mais j'avais tout de même bien en tête l'époque et toute la géopolitique en cours. Sans cela, j'aurais facilement pu me perdre parmi tous les personnages de ce roman. Mon conseil quand on commence un roman de Catherine Hermary-Vieille, c'est de connaitre un minimum les personnages et l'époque, sans quoi on peut se perdre parmi les multiples détails et personnages qu'elle décrit. On sent par là que l'autrice est historienne et romancière, réussissant à nous dépeindre avec beaucoup de détails le destin d'un personnage tout en le replaçant dans un contexte fictionnel à coups de dialogues. L'exercice, entre biographie et roman, est périlleux mais parfaitement maîtrisé !

J'en ai appris énormément sur Jeanne Ière, dont je le réalise maintenant, j'avais une vision assez tronquée. Dans ce roman, l'autrice la décrit davantage comme une femme trahie et malheureuse que comme une « folle ». Jeanne, c'est une femme trahie par toutes les personnes qu'elle a pu rencontrer, de ses parents à son mari, jusqu'à ses propres enfants : comment ne pas sombrer dans la dépression et une sorte de folie ? Comment ne pas se réfugier dans l'illusion et la solitude plutôt que d'affronter toutes ces trahisons ? C'est cela que nous explique l'autrice, et réhabilite d'un côté la mémoire de cette femme fragile, et trop romantique pour le rôle qu'on a voulu lui confier.

Un autre petit bémol par rapport à ma lecture, en plus de la multiplicité des personnages, ce sont les longueurs. le roman couvre des décennies, et il faut avouer que certaines scènes sont longues, et se répètent régulièrement. Ce n'est pas le roman le plus haletant du monde, il ne prétend d'ailleurs pas l'être, mais je pense que sur les 500 pages qu'il contient, quelques coupes auraient pu lui apporter plus de rythme sans nuire au propos. Je regrette également que l'autrice n'ait pas inséré plus d'indications sur l'année qui était traitée, je me suis parfois perdue dans la chronologie des scènes.

Ce roman n'est pas un coup de coeur, mais il m'a plongé en plein coeur de l'Espagne du XVIème siècle, et du destin de Jeanne, aujourd'hui totalement oubliée ou rabaissée dans les livres d'Histoire avec ce surnom de « folle » qu'on lui colle. Catherine Hermary-Vieille lui redonne sa place dans l'Histoire, celle d'une femme passionnée, excessive, romantique, et surtout déçue et trahie. Un très bon moment de lecture !
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Chère Jeanne de Castille, comme c'est étrange de m'adresser à l'héritière d'un si grand empire ! J'ai avec toi découvert l'Espagne des années 1509, comme il devait être magnifique. Nous suivons ta mère la reine de Castille et ton père roi de Castille et d'Aragon. Quand vient l'heure pour toi de découvrir ton futur mari, tu es enchantée même impatiente d'enfin le voir en vrai. J'ai vite compris que la politique et la gestion ne t'intéressaient pas outre mesure, tu n'avais que Philippe Lebeau en tête. Alors quand vient enfin la rencontre tu tombes follement amoureuse de lui, c'est ton mari et tu lui donneras un amour sans limite. Comment te dire Jeanne? Tu dois me maudire là où tu es, mais j'ai détesté cet homme, j'ai tellement eu pitié pour toi qui était si folle de lui alors que lui n'avait pour toi que suffisance et intérêt personnel. Cette descente aux enfers se fera lentement, même sournoisement pour toi, et tu ne verras rien, car, l'amour t'aveugle tant. Ton histoire est si intéressante et enrichissante mais tellement triste je trouve, de voir comme ces gens se sont servies de toi et de voir comment tu finis. Alors moi, tout au long de ma lecture je me suis demandé pourquoi tu serais enfermée dans cette citadelle, pourquoi tant de secret autour de toi. Puis, j'ai compris et ça a été malheureux de voir que finalement ta malédiction à toi, été d'aimer. J'espère qu'aujourd'hui tu reposes en paix et qu'enfin tu as trouvé le repos que tu as si bien mérité. Bien à toi, douceurplume.
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Jeanne de Castille, fille d'Isabelle la Catholique et de Ferdinand d'Aragon, épouse Philippe le Beau, souverain des Flandres. Dès qu'elle le rencontre, Jeanne est complètement éprise de son mari et l'aime d'un amour fou. Mais son destin sera bien sombre entre les tromperies de son époux, l'affrontement entre son père et Philippe pour le trône d'Espagne et les multiples trahisons et manipulations.

Étant amatrice de romans historiques, j'ai beaucoup apprécié celui-ci qui met en lumière le destin de Jeanne de Castille, aussi appelée Jeanne la folle, ainsi qu'une partie de l'histoire espagnole. Ne connaissant que peu de choses de cette période, j'ai trouvé ce récit très intéressant !

L'autrice dresse le portrait de Jeanne et de cet amour non réciproque mais aussi de sa relation avec son père Ferdinand, pour qui elle ressent une admiration sans faille mais reçoit si peu en retour. Peu intéressée par la politique, Jeanne se met en retrait au profit de son mari lorsqu'à la mort de sa mère, elle devient reine de Castille. Face à un époux qui cumule les conquêtes, Jeanne est prise d'une jalousie maladive qui la fera peu à peu sombrer dans la folie, dont se serviront Philippe et Ferdinand pour tenter de prendre le pouvoir en la manipulant.

Malgré certains passages qui m'ont un peu perdus par moments, c'est un roman très riche en faits historiques et qui se lit très bien !
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J'affectionne les romans historiques, il y a bien longtemps que je n'en avais pas lu !
L'histoire de Jeanne de Castille que nous raconte Catherine Hermary-Vieille avec brio est très intéressante. Même une reine pouvait être maltraitée à cette époque, vers 1500, si elle ne voulait pas obéir à ses parents, son mari.
Jeanne est en quête d'amour. Son père est plus préoccupé par ses maîtresses que par sa vie de famille. Lorsque ses parents lui choisissent Philippe le Beau, souverain des Flandres, Jeanne tombe immédiatement amoureuse de ce beau jeune homme. Malheureusement, cet amour ne sera pas payé de retour. Comme son père, Philippe mènera une vie de débauche et de plaisirs avec des femmes de petite vertu. Quand Jeanne veut s'opposer à son mari, celui-ci n'aura de cesse de se débarrasser d'elle. Il intriguera pour régner sur le royaume de Castille dont elle héritera et même ses parents, voudront l'enfermer car elle ne veut pas leur obéir. Elle perdra tout, y compris ses enfants, ce que je trouve particulièrement révoltant.
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