Découvert chez ma grand-mère, j'ai été très heureuse de lire cet ouvrage qui l'a tant marqué !
Malgré quelques remarques prouvant la publication datée, j'ai grandement apprécié découvrir cette expédition par le biais de témoignages et des photographies rapportés.
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Certes, les réalités de notre civilisation ne laissent plus guère de champ au rêve : on ne s'aventure plus, on voyage. L'aventure au sens romantique ne survit plus que dans l'esprit vagabond des enfants. Tout est repéré désormais. On ne part plus pour les Indes chercher des épices rares avec l'espoir secret de découvrir après de loings mois de navigation quelque Amérique inconnue.
On part d'Orly pour New-Delhi.
On arrive deux jours après.
On peut encore dire qu'on voyage. Bientôt on dira qu'on se déplace.
A l'arrivée, un hôtel confortable, votre nom sur la porte d'une chambre. Est-il inconfortable, il n'en apparaît pas pour autant pittoresque, mais désagréable et vous n'écrivez plus d'églogue, vous changez d'hôtel. Et vous avez raison, car la poésie de l'aventure ne tient plus à l'inconfort de l'auberge.
L'aventure n'est-elle donc plus qu'un mot en liberté provisoire dans un dictionnaire bientôt périmé ?
Je crois que l'enfant à raison de rêver. Et le rêve de l'enfant se réalise si l'homme n'a pas désappris les jeux de sa jeunesse. Au cours d'un voyage organisé incroyablement organisé, où tout est prévu, pesé, prémédité, voilà qu'au détour d'un chemin, un jour, il y a l'aventure.
La raréfaction de l'oxygène diminue les forces des grimpeurs, altère leur vitalité, émousse et même supprime le désir de la lutte. Seules subsistent, chez les meilleurs, la volonté et la foi.
Annapurna ! Plus encore qu'un triomphe sur la nature, c'est une victoire sur soi. Comment montrer, avec plus de force, que le destin de l'homme, c'est bien le dépassement de lui-même.
Issu de l'école Louis Lumière, Jean-Jacques Languepin se forme au métier de réalisateur lors du tournage de Karakoram (1937) de Marcel Ichac. Suite à cette expérience, il va réaliser des films éloignés des thématiques néo-coloniale et nationaliste, comme Terre de glace (1948) et Groenland : vingt mille lieues sur les glaces (1952), sous la houlette de l'explorateur Paul-Emile Victor. À travers ses films, « il cherche à être un acteur des pays en reconstruction, au sortir de la Seconde Guerre mondiale ».
Son cinéma se veut à la fois curieux et bienveillant sur le monde de l'extérieur, à la manière du cinéaste anglais John Noël. Son rôle de cadreur est à dénoter dans le film À l'assaut de l'Himalaya, où il alterne des plans serrés et des plans larges de paysages montagneux. L'ascension est racontée dans son ouvrage Himalaya, passion cruelle (1955) où figure notamment un poème testament de Roger Duplat, alpiniste disparu au cours de l'expédition.
Retrouvez sur notre webmagazine Balises, le dossier "Le documentaire part à l'aventure" :
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