AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lulu8723


Félicité HERZOG. Un héros.

En une petite journée, j'ai lu le roman autobiographique que Félicité hERZOG consacre à son père, Maurice HERZOG, héros et grand vainqueur de l'Annapurna en 1950. Suite à cette victoire, ce dernier sera le premier ministre de la Jeunesse et des Sports sous le mandat du Général de GAULLE, Président de la République. Elle nous dépeint son géniteur et brise la carapace de ce héros. Il y a à peine un mois, j'ai lu le récit consacré à sa mère, Marie-Pierre COSSE-DE- BRISSAC, alliée aux SCHNEIDER, les sidérurgistes, « Une brève libération ».

Maurice HERZOG n'est pas le père parfait. c'est un homme volontaire, fortement imbu de lui-même, et qui présente plusieurs facettes. Un bel homme, cavaleur et qui dès le lendemain de ses noces, entame une double vie. Plusieurs femmes partageront sa couche, ayant même des enfants et il divorcera peu après la naissance de son fils, Laurent, le frère de Félicité. Cet homme, élevé sur un piédestal, suite à son ascension d'un haut sommet de l'Himalaya connaîtra les ors de la république.. Par contre, au cours de l'enfance, de l'adolescence de ses enfants, il brillera par son absence, laissant la garde, l'éducation de ses enfants à son ex-épouse.

Laurent, enfant surdoué, élevé de façon militaire afin de succéder à son père, ne peut y parvenir. C'est un être sensible, très perturbé par son éducation, qui traîne une volonté de fer afin de réussir pour donner toutes satisfactions à ce père héros, fantasque, hypocrite… Ce jeune homme va être victime de crises de paranoïa à répétitions, de bouffées délirantes. Interné, il se jettera d'un pont pour mettre fin à ses jours, ayant entendu une voix lui ordonner cette action... Sa chute sur un camion lui sauvera la vie. Il sera enfermé en asile psychiatrique puis rendu à sa famille et décédera dans la propriété des grands-parents à l'âge de 25 ans d'une mauvaise chute dans un escalier…

Pour Félicité, ce père n'a pas une conduite exemplaire. Comment un père peut-il dire à sa fille : « Tu verras, ma petite, comme toutes les femmes, c'est cela que tu aimeras, un sexe dur qui te fera bien jouir. ». Ce père qui photographie sa fille, comme Hamilton, un peu incestueux ne prend que rarement des nouvelles de ses enfants. Comment se conduit-il dans la nouvelle famille qu'il a composé ? de conquêtes en conquêtes, c'est un père inexistant. Aussi Félicité déclare : «  S'il y avait alors eu un marché d'occasion des pères, je l'aurais cédé pour un franc symbolique » ( page 185).

Porté aux nues grâce à un évènement sportif de haut niveau, cet homme n'est pas vertueux. Je comprends le raisonnement et l'attitude de Félicité et de Laurent, face à ce véritable despote. C'est un père absent et démissionnaire. Les enfants sont livrés à leur libre arbitre. Leur mère s'implique fortement dans son travail au ministère. Félicité est horrifié par les relations qui unissent son père à Jean-Marie le PEN. Cette jeune femme renverse le héros et nous offre un portrait pathétique de celui qui fut un grand héros ; elle émet même de fortes présomptions sur son rôle lors de son escalade. Elle doute de son honnêteté face à ses compagnons de cordée, dont Louis LACHENAL, Gaston REBUFFAT, etc....

Merci Félicité pour ce récit plus ou moins autobiographique ; au travers de ce livre, vous rendez un bel hommage à votre frère trop tôt disparu. Vous dissipez des brumes enveloppant l'aura de votre père et accompagnez d'amour votre mère. Je n'ai donc pas lu dans l'ordre vos deux oeuvres mais je n'ai aucun regret et cela importe peu. Bien au contraire, je connaissais déjà votre maman grâce à « Une brève libération ». Je recommande la lecture de ces deux histoires, toutes les deux, basées sur des faits réels.
( 06/11/2022).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}