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Citations sur Lettres d'amour d'un soldat de vingt ans (25)

AVANT-HIER c’était l’anniversaire de notre amour !
Je ne me souviens plus de cette première nuit.
Je me souviens du bar, du boulevard, du baiser. Après nous avons marché. Je me souviens que je ne t’ai pas aimée, durant notre nuit. J’ai commencé à t’aimer lorsqu’au matin je t’ai vue partir. Là, je me rappelle notre gêne.
Je crois que mon premier sentiment était de vous avoir blessée. Et le respect qui m’est venu pour vous, c’était le commencement de l’amour.
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Vous me connaissez : un piano Steinway, les mains qui commencent à s'agiter, une fringale ! une débauche ! j'en ai trempé ma belle chemise bleue. Les Allemands, ça les rendait fous, y voulaient plus me lâcher ! J'ai fait du Higelin-sous-Fats-Waller-sous-Garner-sous-Jazz-moderne ! Faut me pardonner, c'est tout ce que je sais faire (ô rage, ô désespoir !), j'étais emballé. Le vieux style, c'est toujours très marrant, très sympathique. Ça a une odeur de phonographe à manivelle, terrible ! On était tous très contents de jouer ces vieux trucs : Saint Louis blues, When the saints go marchin'in, Struttin' with some barbecue (Sidney Bechet), Aint misbehavin' (F. Waller), Hey-ba-ba-re-bop (un morceau très swing de Lionel Hampton). Je te dis les titres parce qu'ils "sonnent" bien et qu'on n'a pas manqué de les faire "sonner".
Après, j'ai chanté le blues. Traditionnel, primitif ou moderne, c'est ce qu'il y a de plus beau dans le jazz. Le blues, c'est la joie, la tristesse de l'homme, ses "histoires". C'est l'âme, le soleil noir du jazz.
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Comme je saurai vous aimer ce soir, calmement, avec cette religion de l'amour qui est en nous. Nous connaissons maintenant cette plénitude, cette jouissance des corps amoureux, comme un océan immense, ce désir si large, cette lumière épanouie.
MA FLAMME, MON SOLEIL TENDRE, ce soir, chaud... demain ?
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Mon amour

Il y a une source de soleil, ruisselante, qui éclaboussera votre corps de lumière.
L’étoffe lourde et soyeuse de ses rayons ardents qui enrobera votre éblouissante nudité.
Il y aura vos regards humides, troubles comme l’étang, étincelants de clarté noire
votre chevelure affolée de lueurs, votre chevelure comme l’olivier en flammes
votre bouche écarlate, affamée, entrouverte sur la morsure à fleur de dents
et ce sourire obsédant d’enfant tourmenté
cette brûlure fulgurante du plaisir, qui vous déchire la peau et vous dévore les membres…

Je serai là
vous irez vers moi avec votre mal d’infini, votre soif inaltérable
vous viendrez à moi, immobile, le corps vigoureux soclé à la terre
plante vorace, sauvage, avec cette plaie vivante entre les cuisses, à feu et à sang d’amour
Il faut que je sois calme, que je sois un courant d’eaux profondes, que je sois l’océan quand il retient ses vagues…
Alors, seulement, je saurai vous aimer [...]
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Il y aura une pluie de larges gouttes attiédies qui enlacera votre corps en feu, vous écarterez les membres pour vous offrir tout entière à la jouissance de son tendre ruissellement
Au contact de votre peau, cette pluie s’échauffe, se fait brûlante, alors
je serai un aigle foudroyé par l’orage
je tombe à vos genoux
les ailes de mes mains encerclent vos hanches
mes lèvres effleurent vos pieds nus adorables, tissent un voile de frissons tout au long de vos jambes, puis asséchées de désir, se précipitent avec volupté sur le divin calice que votre féminité leur tend [...]
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On fait du jazz « New Orleans » maintenant, à la caserne, le soir. J’ai réussi à « embarquer cinq copains avec moi. On prend nos instruments et on va jouer dans le couloir. Tous les vieux thèmes connus. Les autres bidasses sortent de leurs piaules et viennent écouter nos petits concerts improvisés, ça nous fait passer un bon moment de rigolade. On est même allés jouer aux « chiottes », chacun dans un compartiment. De temps à autre, on tirait la chasse d’eau ; ça vous avait un petit côté « concert à la grande cascade » du plus grand chic (odeurs mises à part !!!). L’acoustique est, par ailleurs, excellente dans ce genre de lieu.
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Les murs ça n'effraie que ceux qui restent plantés devant ! Même si on s'écorche en grimpant, même si on se blesse en retombant... on se repose, on attend que le souffle revienne pour la prochaine escalade. Mais ne rien entreprendre parce que le mur semble trop haut, se dire qu'on n'y arrivera jamais, autant se flinguer.
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Algérie, jeudi 2 août 1962.

Hier matin, le jour de l'anniversaire de notre Amour, j'ai reçu votre dernière lettre.
Moi aussi, ça sera ma dernière lettre.
Depuis hier, il y a trop de pensées qui m'ont retourné la tête et le coeur. J'ai pensé d'abord ne plus vous écrire parce que je ne trouvais pas les mots. Ce n'est pas la peine de vous dire ce que je ressens, vous le savez bien. Ce n'est pas la peine de l'étaler, dans très longtemps ça s'effacera.
Je commence à comprendre que les joies ne sont pas éternelles, les peines non plus. On croit pouvoir manier la vie à sa guise, on croit pouvoir décider du bonheur qu'on veut, mais la vie ne s'achète pas. Elle nous donne notre part de joies pour notre part de peines, c'est le sort commun pour tous. On est trop exigeant de bonheur, plus on en reçoit, plus on en attend, mais le destin est plus juste que nous : il donne à chacun ce qu'il mérite, pas plus ni moins.
Pour la seconde fois, je rencontre la vraie douleur. La première, c'était la perte d'un ami, la seconde, c'est la perte de l'amour. Il y aura encore beaucoup d'autres peines, d'autres joies, petites ou fortes.
Vous me dites "pardonnez-moi!".
Je n'ai pas à vous pardonner, aimer ce n'est pas une faute.
Vous m'avez donné deux années de bonheur, deux années d'amour, personne, aucune femme, ne m'a jamais offert tant de bonheur et la richesse d'un tel amour.
J'ai été profondément heureux, cela vaut bien la peine que j'éprouve aujourd'hui. (...)
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9 novembre 1961

AMOUR... Amour... Amour,

Il y a des jours où on deviendrait fou! Je souffre chaque fois plus.
Si je te revois, je déserte... Je m'en fous, du reste. Il y a toi, toujours toi, tout est pâle à côté, tout me ramène à toi!
J'aurais dû te quitter quand il en était encore temps. Quand on vous retire à moi, on me prend la vie.
Je n'ose pas regarder vos photos. Je n'ose plus penser à vous. Pardonne-moi, aujourd'hui, d'être faible. Oui, je veux vivre seul... Mais est-ce qu'on pourrait appeler cela vivre?... Dans cette chambre, lorsque vous êtes venue, lorsque je vous caressais - immobile - une émotion m'est venue qui ne m'a plus quitté depuis, qui m'a bouleversé, m'a rempli de vous comme si vous vous étiez donnée de toutes les fibres de votre être.
Vous ne pouvez savoir l'amour, ce soleil, que vous m'avez offert. Ca dépasse tellement tout ce que j'imaginais demander à la vie. Je me sens lié à vous par une passion qui me déborde. Je n'arrive plus à me faire une idée de cet amour. Je me sens noyé dans lui.
Quand je vous ai quittée, ce n'était pas le froid qui me faisait trembler : je me suis soudain senti privé de vous, arraché à cette chaleur trop intense. J'ai claqué des dents toute la nuit. J'étais glacé de l'intérieur. Jamais je n'ai éprouvé tant de désarroi de votre départ.
Je sais que votre corps est à moi comme le mien est à vous, que vous existez par moi comme j'existe par vous, et que cet amour est aussi fort que vrai. "Votre Frimousse"
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La liberté, c'est ce qu'il y a de plus beau dans les gestes et les mots d'un être humain.
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