Il lui sembla qu'il avait autant de contrôle sur sa propre vie que l'un de ces flocons en avait sur sa destination finale… tomber, atterrir dans les buissons, sur l'herbe, ou dans la rue, fondre ou geler, être balayé, chassé, écrasé sous le pas des piétons. (p.172)
Que le renard bâtisse son terrier dans son foyer. Que la lumière s'efface de tes yeux et que jamais plus tu ne voies ce que tu aimes. Que la boisson la plus douce te soit la plus amère des coupes de chagrin...
Elle frotta encore une fois ses poignets contre le mur de parpaing. Mais les cordes étaient trop serrées, elles pénétraient dans la chair. Elle n'arrivait pas à leur faire toucher le mur.
Elle s'efforça de penser. Son seul espoir était de libérer Neil, de le faire sortir de cette pièce. S'il ouvrait la porte de l'intérieur, la bombe allait-elle exploser ?
La poignée de le porte des cabinets. Si Renard revenait, s'il la laissait retourner aux cabinets, elle pourrait peut-être forcer la poignée, la casser.
Que ferait-il d'eux quand il aurait l'argent ? Elle se sentait partir à la dérive. Le temps... combien de temps... le temps passait... était-ce le jour ou la nuit ?... le bruit sourd des trains... viens nous chercher, Steve... c'est de votre faute, mademoiselle Martin... c'est la question, mademoiselle Martin... il n'y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir... je t'aime, Sharon, tu m'as terriblement manqué... les grandes mains douces sur son visage...
Il avait lu des histoires sur de grands projets anéantis par une légère erreur.
Il y a près de deux cents ans, le philosophe français Voltaire écrivait: "Je ne propose pas sans doute l'encouragement du meurtre, mais le moyen de le punir sans un meurtre nouveau."
Il se raidit. Une voiture entrait dans le parking. Il recula derrière la bordure d’épicéas. C’était leur break. Il les regarda se garer près de l’entrée du restaurant. Le conducteur sortit et contourna la voiture pour aider sa femme à marcher sur le bitume glissant. Courbés contre le vent, accrochés l’un à l’autre, le pas maladroit, les Luft se hâtaient vers la porte du restaurant.
La Nuit du Renard est le premier roman thriller suspense que j'ai lu d'une telle intensité. Envie de tourner les pages et peur de ce que j'allais lire. Plusieurs fois, le souffle coupé. Fidèle à Mary Higgings Clark, je ne manque pas de lire chaque roman à sa sortie mais celui-ci reste à mon idée le meilleur.
A lire sans hésiter par tous les fans de thriller.
Là commençait la partie la plus dangereuse... Il n'y avait pas l'ombre d'une voiture de police banalisée. Il s'en serait aperçu; il était passé maître dans l'art de rôder sans avoir l'air suspect... Il avala nerveusement sa salive. Plus une seule lueur de phare ne venait du périphérique. Il devait agir vite... Derrière sa cagoule, Renard surveillait des yeux les alentours, l'oreille tendue. Rien ne signalait la présence de quelqu’un... Il fallait qu'il s'en aille. Il transpirait, des grosses gouttes qui trempaient son costume sous le pardessus, lui réchauffaient la plante des pieds malgré le vent âcre et glacé sur ses chevilles... Un sourire sinistre erra sur ses lèvres. (p.171, 172 et 173)
Un éclair aveuglant, une déflagration qui lui fit éclater les tympans, le propulsa dans l'éternité.
- Je penserai plutôt à cette vieille malédiction du Wexford. Vous la connaissez, peut être?
- Je ne crois pas.
- Je ne m'en souviens pas parfaitement, mais c'est à peu prés ceci : "Que le renard bâtisse son terrier dans ton foyer. Que la lumière s'efface de tes yeux et que jamais plus tu ne voies ce que tu aimes. Que la boisson la plus douce te soit la plus amère des coupes de chagrin..."