(...) Nous n'enseignons pas dans nos écoles la façon dont nous avons testé la solution finale de Hitler contre vos peuples. Regrouper tout le monde, tuer tout ceux qui essayent de s'évader, chasser le bétail, laisser les indiens crever de faim. Nous devrions avoir un chapitre pour décrire ça, dans tous nos manuels.
A ce qu'on m'a dit, vous les Navajos, vous dites que la façon de repérer les sorciers, les gens qui sont mauvais, consiste à chercher ceux qui possèdent plus que le nécessaire et dont les proches ont faim.
Une couche de neige hivernale précoce suffisait pour garantir aux rayons du soleil un reflet scintillant.
Et bien, la tradition navajo, du moins telle qu'on me l'a enseigné dans mon clan, ne désigne pas aussi clairement le pouvoir de la création, ni de la manière et l'ordre qui y ont préludé. Nous croyons que nous avons d'abord existé dans une succession de mondes antérieurs, mais pas exactement sous la forme d'être humains de chair et de sang. Nous étions plus proches de concepts, un peu comme une idée de ce que nous allions devenir en fin de compte. Quoi qu'il en soit, dans notre premier monde, nous commettons des actes répréhensibles. Le Créateur le détruit alors et nous nous échappons dans un deuxième monde. Ces premiers humains....
Le dineh enseigne à ses membres que pour connaître le hozho, la paix et l'harmonie, ils doivent apprendre à pardonner, une variation du principe que prêchent les chrétiens belagaana dans leur Notre Père, mais qu'ils semblent beaucoup trop souvent omettre de respecter. Et la couverture n'encourageait assurément pas cet oubli des offenses du passé. Elle perpétuait le souvenirs des pires cruautés jamais infligées aux Navajos : la Longue Marche, la captivité, la misère, l'épouvantail bilan en vies humaines qui leur avait été imposé par l'irrépressible et féroce soif d'or et d'argent de la culture blanche...
- Ah, oui. La magique, mystique couverture tissée pour commémorer le retour du Dineh de son lieu de déportation, à Bosque Redondo. Pleine de trucs et de machins qui avaient pour but d'évoquer les conditions de souffrance et de famine dans lesquelles s'étaient déroulées la captivité de la tribu et la Longue Marche pour rentrer au pays. Elle aurait été commencée dans les années 1860, achevée beaucoup plus tard. C'est cela ?