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4,01

sur 457 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelques parties un peu longue notamment au début de l'histoire mais ensuite, j'ai été prise dans le livre et l'atmosphère du roman.
Le contexte historique est très détaillé et on est immergé dans cette période noire de la Grèce.
Une belle galerie de personnage.
J'ai apprécié !
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Je confesse volontiers être tout à fait partial lorsqu'il s'agit de la Grèce. J'éprouve pour ce pays un attachement immodéré.

Nous sommes nombreux à apprécier ses eaux turquoises, la chaleur de ses étés méditerranéens, la cuisine légère et maritime de ses modestes restaurants nichés face aux minuscules mais innombrables ports qui parsèment ses côtes comme ses îles, la beauté de ses paysages de montagnes escarpées qui dominent la mer dans laquelle elles se précipitent en isolant de toutes petites criques inaccessibles sans bateau et, surtout, la gentillesse et l'hospitalité de ses habitants pour qui sait éviter Mikonos au mois d'août ou ses pareilles.

Nous sommes moins nombreux à connaître l'histoire de ce pays et Victoria Hislop nous offre une occasion ludique d'en apprendre un peu plus dans un livre facile à lire. L'auteure, britannique, a déjà publié plusieurs best-sellers dont deux m'ont bien plu (« L'île des oubliés » consacré à une colonie de lépreux et « Le Fil des souvenirs » qui retrace l'histoire moderne de Thessalonique). Dans « Ceux qu'on aime », à travers la saga d'une famille aussi déchirée que l'a été au cours du XXe siècle ce pays, elle nous en fait suivre les tourments à partir des années 30. La dictature d'avant guerre, la surprenante résistance des Grecs à l'invasion italienne qui échoue, l'intervention de la Wehrmacht, la sauvagerie de l'occupation nazie, qui n'a rien à envier à celle de la Pologne, la libération qui n'en est pas une, la terrible guerre civile qui suit et puis la démocratie corrompue, le coup d'État militaire et la dictature des colonels ont bien participé à façonner la Grèce moderne.

Notre terre de vacances est donc aussi une terre de souffrance. Mais Victoria Hislop et ses attachants personnages nous accompagnent à travers cette interminable tragédie avec une philosophie bien hellénique, sans sombrer dans le pessimisme ni perdre l'espoir. Et le lecteur comprend que l'histoire dramatique de la Grèce, au cours de la période décrite comme avant ou après, a renforcé ce pays et rassemblé ses habitants autour des valeurs traditionnelles communes qui y sont toujours prédominantes.

L'auteure n'insiste pas beaucoup sur la responsabilité historique de la Grande-Bretagne, et de Winston Churchill en particulier, dans la genèse de la guerre civile et sa version de l'histoire est très consensuelle. Elle veille à conserver une neutralité inhérente à l'écriture d'un best-seller. Mais elle nous ouvre une porte sur l'Histoire de la Grèce que d'aucuns approfondiront ailleurs.

Pour ma part j'ai lu les trois tomes de « La Grèce et les Balkans » d'Olivier Delorme mais il faut reconnaître que la facture en est un peu universitaire. La lecture en est donc aussi aisée que l'ascension du Mont Olympe en pleine journée d'un été caniculaire... Un enrichissement indiscutable mais franchement ardu. Ne pas oublier de se munir d'une bouteille d'eau. Si quelqu'un a plus facile à lire, même sur une période plus restreinte de l'histoire du pays, je suis preneur.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Eh bien voilà...je termine ce roman de Victoria Hislop qui m'a fait voyager en Grèce, mais pas à la meilleure période.
J'ai suivi l'histoire de Themis, des années 40 à nos jours, avec ses convictions politiques. Une femme courageuse qui luttera pour ses idéaux mais aussi pour sa famille.
Un beau roman, dur, poignant et très touchant.
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Le roman commence dans un appartement d'Athènes en 2016. Themis vient d'y fêter avec sa famille ses 90 ans.
Alors que tout le monde s'est retiré et qu'elle reste seule avec deux de ses petits-enfants pour ranger l'appartement, elle décide de lever le voile sur son passé, et en particulier sur sa jeunesse et sa vie de jeune femme, d'autant plus que c'est le seul patrimoine qu'elle peut leur transmettre et qu'elle a été ébranlée la veille d'apprendre que le parti d'extrême-droite avait manifesté.
Le lecteur plonge alors dans le passé, tout d'abord dans les années 30 et l'enfance de Themis à Athènes, alors que sa mère s'épuise à s'occuper de ses quatre enfants, tandis que son mari prend la mer plusieurs mois d'affilée pour gagner leur pain. Puis la mère, dépressive, est placée en asile et les enfants sont alors élevés par Kyria Koralis leur grand-mère paternelle.
Dès années après, alors qu'ils ont grandi et que la Grèce fait face à de violentes tensions, suite au retrait des troupes allemandes qui occupaient le pays pendant la Seconde Guerre Mondiale, la famille se déchire entre ceux qui soutiennent les Allemands et ceux qui résistent.
Themis est la petite dernière et observe les grands tout en se forgeant sa propre opinion.
Devenue presque adulte, elle va décider de suivre l'exemple de Panos, un de ses frères...et de résister d'abord dans l'ombre puis en s'engageant elle-aussi dans l'armée communiste.
Themis est prête à tout au nom de la liberté ! Elle a eu le temps de faire ses choix en entendant Panos se disputer avec Thanasis le frère aîné, qui lui est violemment opposé aux communistes, et engagé dans la police. Quand à Margarita, la soeur aînée, elle est tombée amoureuse d'un allemand pendant l'occupation, et a décidé de les quitter pour partir le rejoindre.
En Grèce, la guerre civile éclate et de nombreux drames des deux côtés rendent le pays exsangue.
Arrêtée et emprisonnée, la jeune Themis devra affronter la violence des hommes dans un camp de détention à ciel ouvert sur l'île de Makronissos. Puis elle sera transférée sur l'île de Trikeli. Là, elle va se lier d'amitié avec Aliki qui comme elle, ne veut pas signer la "dilosi", la lettre de repentance, le sésame qui leur permettrait pourtant de rentrer chez elles. Mais pour cela, il faudrait que ces jeunes femmes rebelles renient leurs convictions et elles ne veulent pas se résigner...
Jusqu'où iront-elles pour défendre leurs idées ?
Lorsque les superbes et réalistes dessins d'Aliki qu'elle avait pourtant bien cachés, sont découverts, elle est immédiatement condamnée à mort : il ne faut pas que le monde entier découvre les conditions de détention inhumaines des prisonnières politiques.
Mais avant que la sentence soit exécutée, Themis lui fera une promesse qui influencera toute sa vie future...

Voici un roman passionnant, qui nous fait entrer dans la vie quotidienne d'une famille grecque, ses tourments, ses secrets, ses engagements politiques et humains, ses divisions. Ce qui est intéressant c'est de voir évoluer les différents membres de la famille, enfin ceux qui restent, et de voir comment ils deviennent plus humains, plus proches les uns des autres au fil du temps et des deuils.
Je ne me suis pas ennuyée une seconde. Il faut dire que cette lecture m'a permis de mieux connaître un pays dont j'ignorai beaucoup d'éléments de l'histoire récente, à ma grande honte.
L'auteur nous invite à prendre le temps d'entrer dans cette famille, de faire connaissance avec ses différents protagonistes, de comprendre ce qui les relie et les déchire. Il y a la différence de milieu social des parents, la politique, les opinions divergentes et ensuite leurs engagements. Mais, il y a surtout ce lien particulier créé par une grand-mère aimante qui remplacera la mère malade et fera tout pour accepter ses petits-enfants tels qu'ils sont, et les rendre le plus heureux possible malgré ce qu'elle devra endurer.
Le roman traverse les années à des vitesses différentes, s'appuyant davantage sur les faits marquants pour la famille comme les deuils, les disputes et surtout sur l'engagement et les années d'emprisonnement de Themis. C'est elle l'héroïne du roman et le lecteur ne peut qu'être touché par son courage et sa détermination.
Les personnages sont attachants qu'on les aime ou pas et même Thanasis finit par nous émouvoir tant on le voit évoluer au cours de l'histoire et montrer ses faiblesses. C'est justement ce qui est troublant dans ce roman : il n'y a pas d'un côté les gentils et de l'autre les méchants. Chacun en vient à douter, remet en question ses choix...
Mais au-delà de l'histoire de cette famille sur trois générations, le lecteur suit des décennies de l'Histoire de la Grèce. Comme je vous l'ai dit, le roman démarre durant l'enfance de Themis dans les années 30, on suit de près les tensions familiales et son amitié avec la petite Fotini, immigrée arrivée depuis peu dans le pays, puis c'est l'occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale, la guerre civile de 1946 à 1949, et la dictature des Colonels de 1967 à 1974.
Le titre est un hommage au poète communiste grec, résistant, emprisonné dans les camps de rééducation... Yannis Ritsos.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Dans son dernier ouvrage, Victoria Hislop a une nouvelle fois choisi la Grèce comme décor pour cette saga familiale et historique riche en émotions.

Au fil de plusieurs décennies, nous découvrons ainsi la vie de Themis, une femme prête à tout pour défendre sa liberté et celle de son pays. Son histoire personnelle est intimement mêlée à celle de la Grèce, notamment lors des années sombres traversées par le pays, des périodes tragiques encore souvent méconnues. Nulle crainte à avoir toutefois, il ne s'agit pas d'une leçon d'histoire, mais plutôt d'une magistrale leçon de courage et d'abnégation qui ne laissera pas le lecteur indifférent.

Alors qu'elle fête ses 90 ans, Themis décide de se confier à deux de ses petits-enfants et de leur révéler ce qu'a été sa vie pleine de passion, de danger mais également de joie. Ils découvrent ainsi qu'elle est loin d'être la « yaya » sans histoire qu'ils croyaient connaître.

Élevée par sa grand-mère maternelle avec ses 2 frères et sa soeur, elle grandit dans une famille où règne souvent la discorde. À mesure que le pays traverse d'incessantes crises politiques et économiques, l'écart se creuse entre Themis et son frère rebelle Panos d'un côté, et Thanassis et Margarita de l'autre. Enfant docile et effacée, tout semble changer lorsque sa meilleure amie Fotini est retrouvée morte, très probablement de faim, dans la rue. Les Allemands occupent alors la Grèce et les pénuries et les rationnements font de nombreuses victimes. En quelques mois, ce sont ainsi plus de 50 000 âmes qui perdront la vie à Athènes à cause de la malnutrition.

À seize ans, après la mort tragique de son amie, Themis est pour la première fois frappée par la futilité de la vie. Elle se désintéresse alors des études qui les avaient toutes les deux tant passionnées et, encouragée par son frère Panos, elle commence à aider l'opposition discrète à l'occupant. Quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, elle part rejoindre les troupes communistes pour être formée à leur tactique de guérilla contre l'armée du gouvernement. Les convictions qu'elle nourrissait depuis très jeune sont plus fortes que jamais lorsqu'elle prête serment à l'armée communiste. Elle va ensuite combattre durement et sera amenée à utiliser son arme et à tuer, sans pour autant jamais remettre en cause sa décision.

Les chapitres décrivant ses années de capture sont sans doute les plus difficiles à lire. Emprisonnée avec des centaines d'autres femmes sur les îles de Makronissos et de Trikeri, elle doit tout endurer : torture, humiliation, brutalité, privation, maladie. Themis et ses codétenues vivent un enfer et le lecteur vit leur drame au plus près, partageant leurs peines et leurs trop rares moments de joie. Après l'exécution d'une autre détenue, Aliki, avec qui elle s'était liée d'une profonde amitié, elle décide que l'heure est venue pour elle de signer sa déclaration de repentir (« dílosi »), une véritable trahison aux yeux de ses camarades d'exil. Il y va de sa survie et de celle de ses proches, mais cette décision la hantera pendant des années, voire le reste de sa vie.

La seconde partie du livre est un peu plus apaisée, même si le passé douloureux n'est jamais très loin. De retour auprès des siens, Themis fonde une famille à laquelle elle choisit de désormais consacrer sa vie. Craignant à tout moment que son passé de communiste, et surtout sa déclaration de repentir conservée par les services secrets ne soient dévoilés, elle choisit de taire son passé, y compris à son mari Georgios.

La situation politique de la Grèce est toujours aussi tourmentée et l'histoire semble se répéter lorsque l'un de ses fils décide de rejoindre un mouvement communiste clandestin après le putsch militaire de 1967. Elle est alors replongée dans les années noires de sa jeunesse et doit à nouveau affronter des moments indicibles. Ce n'est que bien des années plus tard, devenue elle-même matriarche comme jadis sa grand-mère, qu'elle semble retrouver un peu de sérénité entourée des siens.

Ayant lu la première partie du livre en anglais, en attendant de recevoir la version française dans le cadre de la Masse critique de Babelio, je tenais à mentionner la fidélité et la qualité de la traduction. Le texte français est très agréable à lire et il encapsule parfaitement les sentiments et les émotions que Victoria Hislop veut, comme dans chacun de ses livres, faire partager à ses lecteurs.

En plus d'être une belle saga familiale, Ceux qu'on aime est aussi un hommage à tous les combattants et rebelles grecs qui ont risqué ou donné leur vie pour que leur pays soit libre. Ce livre, dans la même veine que l'Île des oubliés, ravira une nouvelle fois les lecteurs de Victoria Hislop.







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Victoria Hislop nous emmène ici dans la tourmente des années de guerres mondiale et civile en Grèce.
Nous suivons la vie de Themis, combattante communiste dans cette Grèce mouvementée.
Mais chaque membre de cette famille va prendre un chemin différents et vivre cette guerre civile de à sa façon.
Un pan de l'histoire de ce pays assez méconnu et très intéressant.
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Une épopée familiale sur fond de roman historique qui ne laisse pas indifférent !

🇬🇷Je dois dire que je ne connaissais pas l'histoire politique de la Grèce, et je ne savais pas du tout quels avaient été les tenants et les aboutissants de la seconde guerre mondiale au sein de ce pays.

🌹Ici l'auteure nous livre une histoire touchante à travers le personnage de Thémis: une femme pleine de conviction, de ténacité, d'envie de liberté et d'envie de vivre. Une femme confrontée non pas à la guerre mais AUX guerres puisque au delà de la seconde guerre mondiale il est aussi question de la guerre civile qui s'en est découlée. Et, tout aussi violente, à une guerre familiale dans laquelle les divergences d'opinions politiques vont conduire au pire.

🌺Malgré quelques longueurs nécessaires à la compréhension de ce contexte politicio-social, je me suis rapidement immergée dans ce récit et attachée aux personnages. le fait qu'il s'agisse d'un roman basé sur des faits réels renforce grandement cette empathie que l'on peut développer envers les personnages.

🌷On ferme le livre en saluant la volonté de Thémis pour trouver le chemin de la résilience, même s'il laisse quand même un goût d'amertume non dissimulé.
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Ce roman nous plonge dans la Grèce chère au coeur de l'auteur, pendant ses heures tourmentées post-seconde guerre mondiale.
Nous suivons le destin de Themis, qui embrasse la cause communiste et qui, alors qu'elle est exilée sur l'île de Makronisos, devra renier ses convictions profondes. S'ensuit une vie de renoncement politique dans un cadre familial apaisé mais alourdi par le secret.
C'est une lecture passionnante sur un pan de l'histoire grecque que je ne connaissais pas.
J'avais beaucoup aimé L'Ile des oubliés, et moins Une dernière danse et le fil des souvenirs. J'ai retrouvé ici avec grand plaisir une belle plume que j'avais beaucoup appréciée, couplée à un grand souffle romanesque. Un régal!
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Un très beau roman historique et familial qui vous touche en plein coeur. ❤️

Ce roman est une odyssée familiale qui débute à Athènes pendant les années 1930 jusqu'en 2016 avec pour personnage personnage principale, la jeune Themis Koralis. ⠀

Durant son enfance survient l'arrivée du fascisme et du nazisme en Grèce qui provoque une famine du peuple et une pauvreté importante. Puis, pendant son adolescence alors qu'elle est déscolarisée, la montée du communisme commence. Les Athéniens pensent retrouver leurs liberté d'antan en se rebellant contre le pouvoir en place. Un combat long et difficile qui provoquera entre Themis et sa famille de nombreux conflits familiaux & politiques.   ⠀

Arrêtée et envoyée sur l'île de Makronissos pour avoir été enrôlée au sein du mouvement communiste en 1948, Themis fait la rencontre de deux personnes qui changeront le cours de sa vie à jamais. ⠀

C'est pourquoi en 2016, lors d'une réunion familiale, Themis comprends qu'il est temps pour elle de lever le voile sur son passé et de raconter sa véritable histoire à ses petits-enfants.⠀

Le style et la passion de Victoria Hislop pour la Grèce se ressent dans chaque page de l'histoire. "Ceux qu'on aime" est un roman que je verrais très bien adapté au cinéma!⠀
Quelques longueurs peuvent se ressentir à certains moments, mais quand l'histoire prend un certain tournant je me suis retrouvée passionnée par chaque pages et fait historique peu connu.⠀

Je recommande ce roman pour les lecteurs qui comme moi aime les romans émouvants mêlant secrets familial, romances et faits historiques.  ⠀
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Thémis, athénienne, au soir de sa vie livre le récit de son existence à ses petits-enfants... Une fresque sensible, foisonnante de détails historiques nous est ainsi contée. On découvre l'histoire de la Grèce depuis 1929 à aujourd'hui à travers des personnages inoubliables. C'est limpide et terrible, on croirait une tragédie antique...
Je suis heureuse de comprendre mieux l'histoire de ce beau pays, merci Mme Hislop de partager votre passion.
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