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Citations sur La belle jeunesse (5)

La démence.
Faire semblant d'être fou n'est pas une chose simple, mais on peut y arriver pour peu qu'on ait assez de courage et de caractère. Simuler la manie de persécution semble être le plus facile, cela prend toutefois du temps. Il faut se rendre dans le commissariat de police le plus proche et demander une autorisation de port d'arme. Lorsque les policiers nous demanderont dans quel but il nous faut un pistolet à quinze coups de la marque FN, nous répondrons que depuis plusieurs jours nous sommes poursuivis par un individu portant un manteau de cuir et lunettes noires, avec une canne à la main ; nous laisserons entendre qu'une lame est dissimulée dans la canne. Les fonctionnaires de police nous jetterons dehors bien sûr. Quelques jours plus tard, nous y retournerons. Nous raconterons de nouveau la même chose ; cette fois, nous sommes poursuivis par un individu avec un porte-documents à la main ; nous laisserons entendre qu'une bombe à retardement s'y trouve […]. On nous jettera dehors une nouvelle fois avec un coup de pied au cul. Ce qui compte néanmoins, c'est qu'on saura au commissariat que nous nous sommes présentés deux fois – peut-être trois, quatre.
Au début, il ne faut aller chez le médecin sous aucun prétexte : on est fou, mais on ne se rend pas compte qu'on est malade et on croit fermement être persécuté pour des raisons politiques. Lorsque nos amis nous suggéreront d'aller voir un psychiatre, nous refuserons fermement en simulant même de légères attaques de fureur. […]
Lorsqu'on simule la manie de persécution, il faut se rappeler que refuser de s'alimenter – par crainte d'empoisonnement bien sûr – peut être d'un grand secours. Ni les incitations délicates des médecins ni le fait que chaque cuillerée est préalablement goûtée par l'infirmier avant de finir dans notre gosier ne doivent nous ébranler. Il faut hurler, se démener, cracher. Au bout de quelques jours, on nous fera des intraveineuses.
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En Israël, j'ai habité avec les pires épaves mais, là-bas, je n'ai jamais rencontré de personnes aussi désespérées, féroces et malheureuses qu'en Pologne.
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Ce qui compte, c’est que mille jours pourraient passer dans ta vie sans que tu puisses écrire une seule page. Si mon œuvre littéraire m’autorisait à donner des conseils aux jeunes, je leur dirais : chacun de vous devrait travailler pendant quelques temps pour la police secrète afin de peaufiner son style et aiguiser sa pensée. il faut écrire les livres comme on écrit une dénonciation, en ne perdant pas de vue qu’une délation stupide peut surtout conduire à notre propre ruine.


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J'aime penser à ce que je projette d'écrire. Tout me semble alors aller de soi. Quand je me mets à écrire, cela se complique. Le pire, c'est de relire ce qu'on a déjà écrit et publié : ce qui saute aux yeux, c'est qu'on a gâché le sujet et, alors seulement, on voit comme il faudrait l'écrire.
Plusieurs fois, Arthur Sandauer m'a déconseillé de publier certaines nouvelles dont il avait lu le manuscrit. Je ne pense pas qu'il ait eu raison. Aussi longtemps qu'une nouvelle reste enfermée dans un tiroir, il est impossible de se rendre compte des erreurs qu'on a faites. Il faut la publier et en avoir honte. C'est la seule possibilité d'apprendre quelque chose qui nous servira à l'avenir. Si une telle possibilité existe vraiment.
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En toute logique, peu de peuples ont autant d’atouts pour faire de la bonne littérature que nous, les Polonais. Nous avons tout : malheurs, meurtres politiques, occupations sempiternelles ; dénonciations, misère, désespoir, alcoolisme - que nous faut-il de plus, bon Dieu ?
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