Citations sur L'Assassin royal, tome 9 : Les Secrets de Castelcerf (22)
L’amour-propre est un des points les plus sensibles de l'homme.
Trop tard pour les excuses, fis-je d'un ton grave. Je vous ai déjà pardonné.
"Du beurre pour le chat."
"Je n'ai aucune raison de me prêter à tes caprices."
"Si. Je suis le chat."
Devant cette suprême assurance, je ne pus que beurrer un bout de pain et le lui donner. Je m'attendais à ce qu'il l'emporte pour le manger, mais non : il me fit l'honneur de me laisser tenir le croûton pendant qu'il le léchait avec application. Encore.
Reconnaître qu'on est l'auteur de son propre isolement n'y porte pas remède, mais c'est un premier pas vers la constatation que son sort n'est pas inéluctable et que le choix qu'on a fait n'est pas irrévocable.
- Mais changer prouve qu'on est toujours vivant ; c'est souvent l'aune qui nous permet de mesurer notre tolérance à l'égard des autres peuples. Sommes-nous capables d'accepter leur langage, leurs coutumes, leurs habitudes vestimentaires, leur cuisine, et de les intégrer à notre vie ? Si oui, nous pouvons alors former des liens qui réduisent les risques d'affrontement ; sinon, si nous nous crispons sur la croyance qu'il faut s'en tenir strictement à la tradition, nous devons nous battre pour préserver ce que nous sommes, ou bien périr.
Et, semblables à du goudron qui fige, mes sentiments envers le fou se refroidirent et durcirent.
Quand je revois ma vie, fou, j'ai parfois le sentiment que c'est dans les moments ou je me sentais le plus sur de moi que j'ai commis mes erreurs les plus graves.
« Pourtant, tu n’as jamais envisagé de lui apprendre que tu avais survécu ? Que tu étais toujours en vie ? »
Je secouai la tête. « Non, pour le motif que je viens de mentionner : elle n’a aucune prudence. Non seulement elle crierait la nouvelle sur tous les toits, mais elle menacerait sans doute de bastonnade ceux qui refuseraient de partager sa joie – cela après m’avoir passé un copieux savon, naturellement.
-Naturellement. »
Nous souriions tous les deux, de ce sourire doux-amer qui mont aux lèvres quand on imagine une scène à laquelle le cœur aspire mais que la raison redoute.
"Ce qu'un homme peut imaginer, il peut l'acheter à Terrilville."
Peut-être les dieux nous punissent-ils en nous plaçant face à nos propres erreurs et en nous obligeant à voir nos enfants tomber dans les pièges qui nous ont laissés nous-mêmes estropiés.