Solomon Kane, tome 1 : Les Collines des Morts

Il y a quelques années, je m'étais décidé à entreprendre de lire les fameuses aventures de Conan le barbare, dont l'adaptation cinématographique était pour moi culte, et dont on présente souvent l'auteur, Robert E. Howard, comme le pionnier de la fantasy, puisque légèrement antérieur à Tolkien.
Autant le dire, j'avais été déçu au point de ne pas aller au bout.
À l'occasion d'une promo, j'ai décidé de "laisser une deuxième chance" à Howard (je mets des guillemets, car clairement, là où il est, il s'en fout) en m'intéressant à Solomon Kane, l'autre héros de Howard adapté au cinéma, avec sa silhouette bien connue de puritain du XVIIe siècle au chapeau à larges bords, à la rapière, au mousquet et aux deux pistolets.
En dehors de quelques belles descriptions qui ont le mérite de créer une ambiance, j'ai eu encore une fois l'impression de me retrouver au milieu d'un dessin-animé ou d'un jeu vidéo un peu simpliste, avec des nouvelles au scénario enfantin (rencontrer le monstre, traquer le monstre, tuer le monstre), des deus ex machina en pagaille permettant au héros de s'en sortir miraculeusement quand on le croit perdu, des expressions tellement usées et caricaturales qu'elles en deviennent presque des gimmicks ("l'idée de fuir ne lui effleura pas l'esprit" ; "il n'avait jamais fui devant l'adversaire" ; "il allait mourir, mais cette idée ne l'effrayait en rien"...), et surtout, surtout, le racisme obsessionnel que Howard partageait avec son grand ami (de correspondance) Lovecraft. "Celui qui était assis sur la droite était un Noir énorme et disgracieux, une masse colossale et répugnante de chair et de muscles noirs. Ses petits yeux porcins clignaient au-dessus de joues marquées par la débauche. Ses énormes lèvres écarlates et molles étaient pincées avec une arrogance charnelle."
Tout ce qui est noir est immonde, répugnant, grotesque, disgracieux, infâme, etc. Paye ton sous-perlatif.
Et le problème, c'est que Solomon Kane, comme par hasard, va souvent chasser en Afrique.
Bref, c'est toujours non en ce qui me concerne.

Petite lecture détente que ces nouvelles de Howard, qui mettent en scène un héros qui évolue dans un monde plus ou moins historique (début XVIIe siècle en gros), ce qui détonne avec l'Heroic Fantasy des Conan et autres Kull.
Solomon Kane joue de l'épée, mais à l'occasion il se sert aussi d'un mousquet !
Les deux premières nouvelles mettent directement dans le bain, j'ai retrouvé la prose flamboyante de Howard pour mon plus grand bonheur.

Ce livre est composé de plusieurs nouvelles et courts récits mettant en scène le personnage de Solomon Kane, vagabond puritain anglais. Ses aventures le confrontent aux forces du mal, qu'elles prennent la forme de spectres, magie noire ou vaudou, vampires et autres joyeusetés. Les récits vont souvent à l'essentiel, avantage du format, et sont très intéressantes à lire, avec un personnage principal doté d'un certain charisme, à défaut de nous être vraiment sympathique.