Trains étroitement surveillés

Chapeau bas pour ce premier album de l'écrivain tchèque Hrabal (1914-1997). Dans une nouvelle d'à peine 70 pages, il capte parfaitement l'atmosphère oppressante de la fin de la guerre, en 1945 en Tchécoslovaquie occupée. Il faut un certain temps avant de rassembler les différentes intrigues, une belle référence formelle aux pistes entrelacées dans la gare de triage où Milos Hrma, 22 ans, est un signaleur et où les trains des Allemands filent comme des ombres diaboliques. Son monologue fiévreux, aux accents ironiques et absurdes, associe avec désinvolture son passage à l'âge adulte (il vient de faire une tentative de suicide ratée) avec l'héroïsme de la résistance contre les nazis. Hrabal ne tombe jamais dans la rhétorique bon marché, au contraire, l'atmosphère sombre et oppressante de cette histoire très condensée vous colle aux côtes longtemps.

Deux trames se croisent sur fond de guerre. La lecture est divertissante avec des épisodes originaux, des personnages atypiques et les 120 pages se dévorent avec une rapidité extrême.