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Critique de Henri-l-oiseleur


Voilà un récit qui doit sa notoriété à l'école et à son succès parmi les professeurs de lettres, dont Richard Millet a si bien parlé dans sa chronique "Matières Littéraires". Il cadre en effet parfaitement avec la notion scolaire actuelle de littérature engagée. Un narrateur condamné à mort, dont Hugo imagine les affres de l'angoisse qu'il traverse en attendant son exécution. L'engagement, on le voit, se fait à travers une fiction romanesque, car le Hugo de 1829 n'a pas encore l'expérience de la visite aux prisonniers et du long combat politique contre la peine de mort qui sera le sien plus tard. Donc, pour sa fiction, Hugo a recours aux procédés du Romantisme "noir", mis à la mode par les romans gothiques et horrifiques anglais qui s'arrachaient en librairie à son époque : succès garanti. Mais comme une oeuvre engagée ne doit pas "seulement" distraire (c'est même un peu mal vu), l'auteur la fait précéder d'une longue préface explicative, sous la forme d'un essai, écrite en 1832.
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Voilà donc réunis les ingrédients du cocktail Hugo, qui fera sa fortune tout au long de sa vie : un combat de politicien pour la morale et la justice, qui le fait connaître des cercles progressistes ; une fiction littéraire assez éloignée, souvent, de la réalité concrète : Hugo voit le monde à travers son immense culture littéraire (ainsi, ses bagnards sortent de Dante, pas des vraies galères, dans les Misérables, et son condamné à mort est assez peu réaliste et convaincant) ; des préfaces, des essais, des textes d'idées assez simples, faciles à comprendre et qui ne vont jamais plus loin que les bons sentiments. Il suscite l'enthousiasme aujourd'hui comme hier. Quant aux victimes de ce condamné à mort, nulles nouvelles, comme d'habitude.
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