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Critique de Darkcook


Magistral. Un an et demi que je n'avais plus rien lu du Maître Victor Hugo, le moment où j'allais reprendre une de ses oeuvres sacrées se faisait attendre... J'ai choisi ce célèbre réquisitoire plutôt qu'un de ses grands romans, je voulais combler une lacune, et il s'est trouvé que le sujet était malheureusement d'actualité. Malgré mon héritage hugolien, profondément social, des lectures conservatrices, surtout dans le polar (Ellroy, Dantec...) ont élargi mes horizons en deux ans, et je dois avouer qu'au début du Dernier jour d'un condamné, je me retrouvais moins derrière Victor et sa cause qu'à l'accoutumée, habitué de la justice immanente dans le roman noir. Mais c'était sans compter la montée émotionnelle qui allait démarrer dès que la nouvelle du jour J est annoncée à notre malheureux. Sur quelques dizaines de pages, on vit une bouleversante traversée du centre de Paris, cher à Hugo avec évidemment, Notre-Dame qui trône, acheminement terrifiant vers la Mort.

La réussite de ce plaidoyer vient de son protagoniste, éminemment romantique, avide de sensations, qui aime la vie, et tous les petits plaisirs qu'elle offre au quotidien. À une époque comme celle d'aujourd'hui, en perte de repères, un tel personnage, un tel état d'esprit est salvateur. le salut est dans les passions et le XXIème siècle gris gagnerait à un retour au romantisme, à la place qu'il donne à l'art et au sublime, à saisir chaque jour le moindre brin d'herbe et souffle du vent.

Je voudrais finir par noter la mini-pièce qui ouvre le texte "Une comédie à propos d'une tragédie", tout bonnement hilarante, où une communauté de médiocres divers et variés (le philosophe est particulièrement drôle et représentatif de ce qui oppose diamétralement, pour moi, philosophie et littérature) lynche le texte d'Hugo et s'outre de la violence du propos... Hugo a toujours aimé se dresser avec maestria contre de faux opposants (cf. Les Contemplations, "Réponse à un acte d'accusation"), et c'est encore plus jouissif quand ceux-ci sont scandalisés de la boue et du sang que la vérité renverse sur leurs pieds et leurs yeux.
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