Quatrevingt-Treize

Ne jamais revenir sur les livres déjà lus !

Adolescent, je crois me souvenir avoir aimé la lecture de Quatre-vingt Treize de ce grand écrivain qu'est Victor Hugo. L'Histoire que j'adorais déjà, l'aventure, l'affrontement entre ces deux parents, l'un royaliste et l'autre républicain, dans un contexte simple car manichéen.

Seulement voilà, ça s'était avant. Avant que je poursuive des lectures différentes, éclectiques et surtout que je prenne de l'âge. Alors quand j'ai recommencé cette lecture, c'était un peu comme la madeleine de Proust. Malheureusement, le gâteau pour moi a été rance.

Soporifique, les envolées lyriques et subjectives du grand homme sur les Marat, Danton et Robespierre. Ridicule la caricature des Gentils, les Républicains, et des Méchants royalistes. Fatiguant le souci de lister l'ensemble des forêts de Bretagne ou le nom de tous les relais de poste entre Brest et Fougères. Trop théâtrales les dialogues. J'ai cru m'être trompé et lire Ruy Blas.

Si déçu que, finalement, je ne veux plus jamais relire un livre qui m'a marqué. Je conserverai ainsi le souvenir du bon moment.

Je n'aime pas cette écriture, grandiloquente et théâtrale.
Je n'aime pas cet art d'agencer les mots et les phrases avec solennité pour finalement ne faire que du vent.
Je n'aime pas ces hyperboles et ces formules à l'emporte-pièce.
Je n'aime pas ces sensibleries populistes qui cherchent à faire pleurer les mamans.
Je n'aime pas ces récits qui entremêlent personnages réels et fiction sans en marquer la frontière.
Je n'aime pas les auteurs qui cherchent à donner un sens métaphysique aux événements historiques.
Je n'aime pas 93 parce que c'est tout ça à la fois.
En fait je n'aime pas Victor Hugo.

Ça m'apprendra à lire les oeuvres mineures des auteurs les plus illustres.

Moyen