Citations sur Sur la mauvaise pente (20)
[...] Winter n’avait jamais perdu de temps à élaborer des théories sur le crime parfait, mais, pour une fois, il était prêt à faire une exception.
[...] Pas d’ADN. Pas de témoin. Ni vu ni connu. Tu sais comment ça s’appelle, ça ? Le crime parfait.
– Mais on ne sait même pas si ce type est mort, Paul.
– Exactement, répondit Winter, hilare. C’est ce que je viens de dire.
[...] – Et où est le corps ?
– Bonne question. On n’en a pas la moindre idée.
– Donc, on laisse tomber ?
– Oh, que non ! Bien sûr que non. On continue de chercher. On finira bien par y arriver, je le sais. Il y a plus intelligent que l’ADN en ce monde.
Elle a un gros faible pour tous les abandonnés, Rach. Les chats, les chiens, les gens, elle ne fait pas de différence. Du moment que le cœur bat, elle est preneuse.
Le défi des investigations aussi inhabituelles et aussi potentiellement complexes que Coppice était qu’elles pouvaient facilement vous bouffer la vie. Il fallait pouvoir décompresser. Prendre du recul. Recevoir un petit coup dans les côtes, un rappel que l’existence n’était pas faite que des dégâts causés par les patins des roues et des répercussions en termes d’heures supplémentaires de la gestion d’une brigade forte de trente hommes.
On avait d’ores et déjà établi que Duley était un animal politique, un activiste, impliqué dans un certain nombre d’actions d’extrême gauche. La Special Branch apporterait sa contribution, et Barrie avait invité un de leurs inspecteurs à la prochaine réunion. Aujourd’hui, on était jeudi. Barrie demandait qu’une chronologie des faits exacte et définitive fût établie avant le week-end. Cela permettrait à la brigade de retracer les contacts et les déplacements de Duley durant les jours et les heures précédant sa mort.
Barry commença la réunion en confirmant le transfert du registre d’enquête criminelle dans son bureau. Il enchaîna avec le résumé détaillé des progrès de l’opération à ce jour et une exploration des pistes possibles. La cellule du Renseignement, annonça-t-il, étudiait la moisson de documents saisis au domicile de Duley. Les noms des personnes figurant dans le carnet d’adresses de la victime avaient déjà été communiqués au sergent en charge de l’enquête de terrain, et des actions appropriées étaient imminentes. On avait d’ores et déjà établi que Duley était un animal politique, un activiste, impliqué dans un certain nombre d’actions d’extrême gauche.
- Patron ?
Proctor de nouveau. Il rappelait à Faraday qu’on avait retrouvé les deux baskets dans le tunnel.
- Des Reebok, dit-il. Les gars prennent un moulage des empreintes en ce moment.
- Parfait. Quoi d’autre ?
- Trop tôt pour le dire. La dactylotech fait des relevés sur la clôture. Elle n’est pas du genre à tirer des conclusions hâtives, mais la dernière fois que je l’ai vue, elle souriait.
- Mais rien de probant ?
- A part la carte de crédit et le carnet d’adresse du gars ? Non, patron.
Jerry Proctor téléphona à Faraday à 14 heures. Proctor exprimait rarement des sentiments aussi peu professionnels que l’enthousiasme, mais cette fois il tomba le masque.
- Marques de pneus récentes, annonça-t-il, sur le chemin qui mène à la voie ferrée. Il y a une sorte de creux où la pluie s’accumule. Un peu fangeux, il nous a fallu touiller, mais on a pu relever les traces des deux côtés, et aussi plusieurs traces de pas.
- Toutes identiques ?
- non. Je dirais une pointure 42, et une 39 ou 40.
Faraday hocha la tête, notant l’heure et les détails. Il avait plu le samedi soir, une averse soudaine. Il se souvenait de l’arc-en-ciel qui lui avait succédé, arc presque parfait au-dessus du port de Langstone.
Plus on est jeune, plus on doit être barje. La faute aux films, aux jeux vidéo, que sais-je, mais une bonne dérouillée, ça ne le fait plus.