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Citations sur Plaidoyer pour Eros (24)

Ces espaces mentaux composent de nos vies intérieures une carte plus complète que n'importe quelle "vraie" carte, en traçant d'ici et de là les limites qui façonnent aussi ce que nous voyons au présent. Ma géographie personnelle, de même que celle de la plupart des gens, exclut d'immenses parties du monde.

Yonder
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Quand on lit, on voit. Les images ne sont pas fabriquées dans l'effort. Elles se contentent d'apparaître au fur et à mesure qu'on découvre le texte, et il est rare qu'on les mette en question. Les images évoquées suffisent à vous pousser en avant.
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Les lieux de la lecture sont situés dans une sorte de yonder, un monde qui n'est ni ici ni là-bas mais fabriqué de bribes d'expériences en tous genres, réelles et imaginaires, deux catégories qu'il devient d'autant plus difficile de différencier lorsqu'on y réfléchit davantage.

Yonder
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Je vois ce que je n'ai pas vu. Je fais l'expérience de ce qui se trouve au dehors de ma propre expérience. C'est en cela qu'est magique la lecture de romans. C'est ainsi que se résout le problème de l'illusion. Je prends un livre sur l'étagère. Je l'ouvre et je me mets à lire, et ce que je découvre entre ces pages est réel.

Les lunettes de Gatsby
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A toute histoire, on donne l'un ou l'autre fondement mental. L'expression ''je vois" pour "je comprends" n'est guère fortuite. Nous suppléons toujours par des images à ce que nous entendons.

Yonder
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Quelque fois un bref échange avec un inconnu nous marque à jamais, non parce qu'il est profond mais parce qu'il est d'une vivacité peu ordinaire. Il y a plus de vingt ans, j'ai vu un homme étendu sur le trottoir à l'angle de Broadway et de la 105e rue. Je lui aurai donné dans les soixante ans, mais il était peut-être plus jeune. Pas rasé, sale et déguenillé, il était couché sur le côté dans une stupeur apparente, une main serrée autour d'une bouteille dans un sac en papier déchiré et froissé. Au moment où je passais à côté de lui, il se redressa soudain sur un coude et me lança : "Eh beauté, tu veux dîner avec moi?" Sa question était si sonore, si directe que je m'arrêtai. En baissant les yeux vers l'homme à mes pieds, je répondis : "Merci beaucoup pour l'invitation mais je ne suis pas libre ce soir". Sans un instant d'hésitation, il me sourit, éleva sa bouteille comme pour porter un toast et demanda : "Et à midi?".
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Une bibliothèque est certes un endroit réel, mais c'est également un endroit irréel. Ce qui s'y passe est avant tout silencieux. Je crois que, dans les bibliothèques, j'ai toujours aimé les chuchotements, le silence imposé par les bibliothécaires, et l'impression d'être seule au cœur de la multitude.
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Un événement imaginé avec force peut susciter les mêmes émotions qu'un événement réel. Peu d'artistes diraient le contraire, et pourtant il existe assurément des gens qui trouveraient étrange qu'une fiction, si elle est imaginée en détails, puisse provoquer quelque chose de parallèle aux perturbations d'une maladie mentale. La dissolution dans l'art est préférable à la dissolution dans la folie, mais ce que Freud appelait "sublimation " n'est autre que la transformation des drames, craintes et blessures intimes en une oeuvre d'art extérieure au corps de l'artiste.

Charles Dickens et le fragment morbide
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Mais peut-on jamais mettre à nu quelqu'un ou quelque chose? Pouvons-nous jamais découvrir la réalité cachée sous les significations sue nous attribuons aux gens et aux choses? Je ne le pense pas. Et je crois que Fitzgerald ne le pensait pas non plus. Son livre médite sur lanécessité de la fiction, non seulement pour ses mensonges mais aussi pour ses vérités. Le jeu entre le matériel et l'immatériel dans Gatsby le Magnifique n'est pas simple, il se joue par énigmes. Le conte de fées contient la vallée des cendres aussi bien que le château au bord de la mer, la masse pesante du cadavre comme les gens charmants emportés par le vent. Et qu'est ce qui est le plus réel? La mort est-elle plus vraie que la vie? Les rêves ne font-ils pas partie de la vie tout autant que l'éveil? Le livre va au coeur même du problème de la fiction en soutenant que la fiction est nécessaire àl a vie - non seulement dans les livres, mais aussi dans les rêves, ces rêves qui cadrent l'univers et lui donnent un sens.

Les lunettes de Gatsby
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Tel est mon plaidoyer pour Eros, un appel à ne pas oublier l'ambiguïté et le mystère, à reconnaître dans les affaires du coeur une constante incertitude.

Plaidoyer pour Eros, 1996
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