Mentir n'est pas trahir,
Angela Huth
Comment expliquer rationnellement le charme qu'a opéré sur moi ce roman ? Je l'ai lu en une journée, je ne parvenais pas à quitter le trio de personnages…qu'allait-il leur arriver ? Quelle fin plus ou moins originale l'auteur allait-elle inventer ?
Car il faut dire que l'intrigue est plutôt mince :
un homme marié (Gladwyn), simplement heureux avec sa femme surnommée Blithe et son fils Tom se félicite de sa vie rassurante. La vie s'écoule doucement, les jours se succèdent et se ressemblent, Gladwyn aime sa petite famille, la normalité, le quotidien et l'ordinaire. Il y a bien quelques failles dans son bonheur (sa femme refuse d'aller vivre à la campagne), certes, mais Gladwyn s'en accommode. Un jour, cet anglais bien sous tous rapports tombe amoureux – sans le vouloir, presque !-d'une autre jeune femme, Lara. Lara vit seule, à la campagne (elle aime les charmes de la campagne, elle !), isolée- un voisin, Laurie, vient de temps en temps troubler sa solitude de créatrice. Gladwyn n'envisage ni de quitter sa femme ni de quitter Lara. le dilemme s'installe…Gladwyn commence une double vie faite de mensonges. Ca paraît si simple, finalement de mentir…
Alors, oui, l'intrigue est mince et vieille comme le monde, seulement les tourments de chacun des trois personnages sont si finement pensés, si finement décrits, si finement amenés que le lecteur NE PEUT PLUS lâcher cette histoire ! L'atmosphère est si britannique, si ouatée, si discrète…si grinçante, en fait !
Gladwyn est comme poussé par cette liaison extra-conjugale, il s'enferre presque malgré lui, déteste l'homme qu'il devient : un traitre.
Le grain de folie dans l'existence de Gladwyn amené par Lara est finalement un germe de malheur qui pousse, grandit, s'épanouit jusqu'au dénouement final, plutôt surprenant !