Ecrit en 1932, ce roman est incroyable de modernité.
Il envisage un monde futur dans lequel les sentiments sont bannis, où les enfants sont le fruit de manipulations en laboratoire, où les classes sociales sont pré-déterminées évitant ainsi toute rébellion.
Bien sûr,
il existe une grande vacuité intellectuelle, compensée par la distribution de Soma, la pilule de l'oubli.
La première partie est palpitante puisqu'elle décrit avec nombre de détails toutes les caractéristiques de ce monde parfait.
La seconde est un peu longue, elle emmène un couple dans une réserve où survivent des sauvages qui se reproduisent et semblent avoir une forme de spiritualité.
La dernière partie est beaucoup plus philosophique, abordant les sujets du bonheur et de la religion.
Cette construction classique m'a pesée même si elle correspond très bien à la recherche de démonstration de l'auteur.
Un mot sur la traduction. Celle-ci a représentée une gageure car le texte repose sur la culture britannique, principalement anglaise, le titre lui-même étant issu de
la Tempête de
William Shakespeare. Dans la forme également, certaines références échappent au lecteur non anglophone bien que j'ai eu la chance de lire une édition avec beaucoup de notes explicatives. La compréhension reste entière malgré tout car la littérature française a elle aussi son meilleur des mondes avec Candide.
Néanmoins, j'imagine que beaucoup de richesses linguistiques sont perdues pour ceux qui ne lisent pas en VO.
Un classique du trio gagnant des dystopies dont font partie
1984 de
George Orwell et Farenheit 451 de
Ray Bradbury