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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici un joli recueil de nouvelles écrites dans les années 1970.
La première "herbes folles", ma préférée, conte l'histoire d'une jeune fille dont la fin sera tragique à l'image des ces herbes qui envahissent son quartier dévasté par la guerre.
"Oeils de biche", accessoires érotiques que rapporte un combattant, du Vietnam ; Alcool, magouilles mais aussi mal de vivre accompagnent ces soldats coréens.
"Les ambitions d'un champion de ssireum", nouvelle que j'ai beaucoup aimée , nous emmènent dans l'univers d'un champion de lutte, masseur, acteur porno, désenchanté, fidèle à un amour perdu.
Enfin, "la route de Sampo", nous fait cheminer vers Sampo, à travers la rencontre de deux paysans qui cherchent du travail et une prostituée. Une amitié nait pendant leur périple.
Hwang nous plonge dans des textes réalistes, empreints d'humanité et d'émotion.
Une belle lecture pour découvrir cet auteur coréen !
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« La route de Sampo », c'est quatre nouvelles écrites entre 1972 et 1974 de Hwang Sok-Yong et compilées par l'auteur lui-même. Quatre nouvelles radicalement différentes et indépendantes qui montrent à la fois l'âme coréenne mais aussi sa douleur et sa nostalgie. J'ai vraiment aimé ces histoires (plus que le précédent roman Monsieur Han) en y découvrant un mélange de poésie et de solitude (avec par moment une petite pointe d'humour, même au milieu de la guerre).

I / IV « Herbes Folles ».

Souvenirs d'enfance au milieu de la guerre fratricide qui a déchiré son pays, et tout un Peuple. Hwang Sok-Yong avait 7 ans au moment de ces évènements et difficile de ne pas y voir une page de sa biographie dans le rôle du petit garçon. Bienvenue chez les fous en Corée, cela pourrait être le sous-titre de cette nouvelle émouvante qui touche par la jeunesse de ses protagonistes. J'ai bien aimé !

II / IV « Oeils-de-biche ».

Retour du Vietnam de soldats coréens. La quille, arrivée au port et désillusion totale. Je m'y suis senti perdu comme un étranger, comme ce coréen rentré du combat sans avoir combattu qui semble avoir perdu sa place au sein de sa société. Un sentiment fort de solitude s'y dégage. Triste et morne, cette histoire de solitude est touchante et pourrait me ressembler ? J'ai bien aimé !

III / IV « Les Ambitions d'un Champion de Ssireum ».

Le ssireum est une forme de lutte coréenne, encore très populaire. La nouvelle, excellente et touchante, manie aussi bien l'humour et la dérision que le désenchantement et la désillusion de ce gars qui ni paysan, ni citadin, ni quoi que ce soit, ne trouve pas forcément sa place dans cette vie coréenne. J'ai adoré !

IV / IV « La route de Sampo ».

Émouvante et nostalgique, le plus beau témoignage, la plus belle nouvelle. Un road-book où deux inconnus partagent un bout de route ensemble, et découvrent l'industrialisation de leur pays, traversent la campagne en évoquant un idéal et une nostalgie d'antan. J'ai adoré !
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Kuroineko a fait une très sérieuse chronique de ce recueil de quatre nouvelles, chronique que je viens de lire après avoir terminé ma lecture.
Pour ma part, je suis légèrement désappointée, après avoir lu très récemment le vieux Jardin puis Toutes les choses de notre vie.
Sans doute est-ce dû à la forme, les nouvelles. La première, notamment, pour laquelle j'étais enthousiaste, m'a prise de court.
Puis, si le contexte historique (politique et social) est toujours très intéressant et l'on comprend que Hwang écrit aussi pour faire oeuvre de mémoire d'une Corée qui a été prostituée en quelque sorte, l'hyperréalisme de sa plume m'a mis mal à l'aise sans trop m'émouvoir.
Je livre ici mon ressenti, d'autres livres de Hwang m'attendent...
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Voici un petit recueil de nouvelles douces-amères parues entre 1972 et 1973.

La technique narrative adoptée par l'auteur privilégie la description objective, laisse parler les faits, écarte le commentaire.

La route vers Sampo est empruntée par deux ouvriers journaliers qui ne se connaissent pas, suite à la fermeture du chantier pour l'hiver. L'un a filé à l'anglaise en prenant soin d'oublier de payer la note de la pension et ne sait où aller. L'autre retourne à Sampo, son île natale qu'il n'a plus vue depuis 10 ans, à 100 km de là. En chemin ils rencontrent une prostituée, elle aussi en fuite et qu'ils ne vont pas dénoncer.

Ils font simplement un bout de chemin ensemble et une amitié se crée entre les deux hommes. Ils sont paumés et ne peuvent pas rentrer chez eux. Ils ne sont plus des paysans, ils ont quitté leur terre pour les chantiers de construction il y a belle lurette.

Les trois histoires qui complètent ce livre évoquent des épisodes clés de l'histoire de la Corée : un enfant pris dans la tourmente de la guerre civile dans les années 1950, la désespérance d'un soldat coréen enrôlé dans la guerre du Vietnam, les désillusions d'un paysan qui déserte les campagnes pour les mirages de la ville dans les années 1970.

Ces histoires sont aussi biographiques car l'auteur a passé sa petite enfance à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord, et a pris part à la guerre du Vietnam. Il est retourné à Pyongyang en 1989 pour y représenter l'Association des artistes de Corée du Sud dans un congrès organisé par les écrivains de la RPD Corée. Il voulait forcer le destin et prouver que le dialogue était possible entre les gens du Nord et du Sud puisqu'ils parlent la même langue et partagent le même héritage culturel. Cet écart de conduite lui a valu plusieurs années d'exil et, à son retour à Séoul, une condamnation à 7 ans de prison.

A découvrir.
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Sok-Yong Hwang est un auteur très populaiore en Corée du Sud. C'est aussi un auteur contestataire qui a connu l'exil et la prison pour s'être rendu en Corée du Nord. Son oeuvre dresse un portrait lucide et rude de la réalité de la Corée, depuis la partition jusqu'à la modernité atteinte à marche forcée.
Ce court recueil comprend 4 récits, tous écrits dans les années 70, qui témoigne de cette Corée en pleine mutation.
"Herbes Folles", la plus autobiographique des récits proposés ici, raconte, à travers les yeux d'un enfant, la rupture sociétale qui a précédé la scission.
"Oeils de biche" suit la nuit blanche et fiévreuse d'un lieutenant de l'armée coréenne attendant la quille après avoir participé à la guerre du viet-Nam. J'ignorais d'ailleurs complètement que les troupes sud-coréenne avaient participé à cette guerre, au côté des américains.
"Les ambitions d'un champion de ssireum", sans doute la nouvelle la plus tragique, suit les désillusions d'un jeune fils de pêcheur qui se rêve un avenir meilleur.
"La route de Sampo", qui donne son titre à ce recueil, s'attache à 2 ouvriers qui viennent de finir un chantier et se retrouvent en plein hiver à cheminer sans réel but.
Le style de Sok-Yong Hwang est parfois assez sec. Il ressort de ces récits un sentiment étrange d'inhumanité. Les personnages semblent tous être quelque part destiné à être broyés s'ils ne peuvent se conformer à une société en pleine mutation.
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Ces quatre nouvelles de l'écrivain coréen Hwang Sok-Yong traitent toutes, au-delà de la trame narrative propre à chacune, de la fracture de la société coréenne dans les années 70, une société scindée en deux après la guerre fratricide, et au sud une société qui connait une mutation sans précédent, laissant au bord de la route toute une frange de la population. Ces histoires mettent en avant un désarroi certain, mais aussi une solidarité au milieu du désordre.
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Une littérature de cicatrices

Auteur engagé incontournable en Corée, emprisonné pour ses idées politiques, Hwang Sok-yong lutte contre la dictature et pour la réconciliation des deux Corée. Sa littérature, prolongement de son engagement, témoigne du déchirement dont son pays est marqué et des conditions de vie des plus pauvres.

Son recueil La route de Sampo comprend 4 nouvelles se complétant les unes aux autres, pour former un portrait plus large de la société coréenne de la dernière moitié du 20ème siècle. Un enfant, un soldat, un gigolo, un travailleur vagabond… A travers ces voix, d'une écriture limpide et sans commentaire, Hwang Sok-yong raconte des souvenirs d'enfance, le retour à la vie après la guerre du Vietnam ou encore les bouleversements de l'industrialisation. L'histoire rencontre l'Histoire.

De ce point de vue, en tant que novice, ces nouvelles étaient intéressantes, même si j'ai fermé ce recueil en me disant qu'elles ne m'avaient pas non plus énormément marquée. Pourtant, en écrivant cette revue quelques semaines après avoir terminé ma lecture, je me rends compte que son travail est une belle porte d'entrée pour en savoir plus sur ce pays déchiré. J'ai même envie de lire d'autres titres de l'auteur, comme « Princesse Bari », une histoire d'exil sur une jeune femme aux dons de voyance qui fuit la Corée du nord.

Après ma lecture de Pachinko, de quelques articles et de ce recueil de nouvelles, l'expression « littérature de cicatrices », que j'emprunte à Céline Ters, s'impose à moi comme la plus adaptée pour décrire ce pan de la littérature coréenne.
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