AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.84/5 (sur 684 notes)

Nationalité : Corée du Sud
Né(e) à : Changchun, Mandchourie , le 04/01/1943
Biographie :

Hwang Sok-yong, né en 1943, fait sûrement partie des plus grands écrivains asiatiques de sa génération et des rares écrivains coréens qui sont lus et appréciés aussi bien au sud qu'au nord de la Corée. L'auteur de Shim Chong, fille vendue, a obtenu de nombreux prix littéraires et a produit une œuvre qui reflète les tourments traversés par son pays. Son engagement lui a valu l'exil et la prison. La plupart de ses romans ont été traduits en plusieurs langues et sont lus dans le monde entier.

Il est un écrivain sud-coréen. Il est né en Mandchourie alors occupée par le Japon. À la libération, en 1945, sa famille emménage à Pyongyang, avant de s'installer à Youngdeunpo, quartier industriel de Séoul. Il fait ses études en philosophie à l'Université Dongguan.


Bibliographie :

Loin du foyer ("Kaaekchi"), 1970 : son premier roman

La Route de Sampo (Sampo kaneun kil), 1975 ; Zulma, 2002 : nouvelle picaresque où deux ouvriers journaliers se dirigent vers l'île natale de l'un d'eux, rejoints par une prostituée en fuite
Le Vieux jardin, 2000 ; 2005, Zulma : un roman d'amour avec l'histoire récente de la Corée en toile de fond et notamment le soulèvement de Kwangju, adapté au cinéma sous le même titre.
Monsieur Han, 10/18 ; Zulma, 2002 : la vie de Monsieur Han récemment décédé et à travers elle, toute l'histoire récente des deux Corées
L'Ombre des armes, 1985 ; Zulma, 2003
L'Invité, Zulma, 2004 : qui a comme trame historique la division de la Corée ; un pasteur coréen protestant, émigré aux États-Unis, est en quête d'une impossible réconciliation avec les compatriotes communistes tués par son frère
Les Terres étrangères (Kaekji), Zulma, 2004 : les ouvriers d'un chantier, qui assèchent une baie pour une rizière, se mettent en grève afin de protester contre leurs conditions d'exploitation
Prospérité : récit de la vie quotidienne dans les bidonvilles de Séoul.


+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Sok-yong Hwang   (13)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (224) Voir plus Ajouter une citation
Sok-yong Hwang
Je crois que l’amour et l’histoire ne font pas bon ménage. On court avec son temps. Et après s’installe la nostalgie de ce qui aurait pu être et n’a pas été.
Commenter  J’apprécie          582
Un bruit de pas au loin.
Des talons martelaient le sol en ciment sur un rythme martial.
Le gardien-chef faisait sa dernière ronde.
- Rien à signaler! lançaient les gardiens.
Il lui fallait franchir deux grilles pour arriver jusqu'à moi. J'ai émergé de la couette qui me couvrait jusqu'aux épaules et je me suis redressé. Une fois assis, l'air froid de l'aube m'a transpercé le dos. (...) J'ai endossé ma défroque de prisonnier sur laquelle étaient inscrits le numéro de mon bâtiment, celui de ma cellule et mon matricule. Mille quatre cent quarante-quatre, c'était depuis longtemps mon nom. J'avais presque oublié le vrai. On me l'avait attribué quand, ce numéro ? À l'appel, à la distribution du courrier, au travail, quand j'avais une visite ou encore quand j'étais puni, c'était toujours à travers ce numéro, précédé ou suivi d'une insulte, qu'on voulait bien me concéder que j'existe.

(Incipit)
Commenter  J’apprécie          457
À présent, me voilà en route. Il y a dix-huit ans, par une nuit de tempête, j'étais parti pour Séoul. Abritée sous un parapluie, Yunhi m'avait suivi jusqu'au pont. Sa jupe à fleurs de paysanne était trempée et elle avait perdu ses caoutchoucs à bout pointu. Les phares du dernier bus ont troué l'obscurité comme les yeux d'un fauve; à mesure qu'ils se rapprochaient, on voyait dans leurs faisceaux la pluie qui tombait. Avant de monter dans le bus, je m'étais retourné. Yunhi semblait vouloir dire quelque chose, mais elle s'est finalement contentée d'agiter timidement la main, sans même tendre le bras. J'étais monté, le bus allait redémarré et je m'étais précipité en vacillant vers la lunette arrière. Sa silhouette sous le parapluie un instant entrevu avait été happée par l'obscurité.
Commenter  J’apprécie          453
A force de vivre isolé dans une cellule, on finit par laisser les menus sentiments disparaître sous une épaisse couche d'insensibilité, parce que les entretenir n'aide pas à survivre.
Commenter  J’apprécie          440
Une des caractéristiques d'un détenu à l'isolement depuis longtemps est qu'il n'est plus capable d'exprimer ses sentiments, parce qu'il ne peut pas les partager.
p.43
Commenter  J’apprécie          440
Le cachot obscur prive même celui qui y est de la liberté de penser, essence de la dignité humaine. En effet, il ne pense plus. Ce n'est que lorsqu'il trouve un objectif sur lequel se concentrer qu'il peut s'assurer qu'il est toujours vivant. Ah oui ! j'ai un outil. Je dois ouvrir les menottes. Je tâtonne et je saisis le clou que j'ai caché entre deux lattes du plancher. La corde qui entrave les bras et les menottes coupent la circulation du sang, les doigts sont ankylosés. On commence par remuer patiemment ceux qui tiennent le clou pour bien en mémoriser la forme, pour les dégourdir en dessinant des lignes, des cercles, des x, en haut, en bas, à droite, à gauche. Puis on introduit le clou dans la serrure du bracelet qui emprisonne l'autre main et on tente de comprendre le mécanisme. On cherche à le crocheter en tournant et en tirant le clou, on multiplie les essais et chaque échec apporte un enseignement. Les doigts s'initient à des mouvements de plus en plus sophistiqués et tout en persévérant, les yeux fermés, le prisonnier court derrière une image.
Le vent soulève des vagues à la surface du champ d'orge. Sur une colline, de l'autre côté du champ, il y a des pins qui se penchent et un chemin sur lequel je marche. Il contourne la colline, traverse un ruisseau pour s'arrondir encore derrière la montagne. Il est bordé de deux rangées de grands saules et quand les branches ondoient dans le vent et que les feuilles révèlent l'éclat de leur ventre, on a l'impression de les entendre rire. Je marche, mais je ne sens pas les cailloux et les pierres sous mes pieds. Juste un chatouillement sous la plante au contact de la terre légèrement ramollie par l'humidité. Je glisse sur le chemin en silence, comme dans un rêve.
Un bruit métallique et cristallin et le pêne en dents de scie du bracelet se soulève. Précautionneusement, j'extrais ma main. A présent, c'est le tour de la corde.
Commenter  J’apprécie          364
Je me suis levé. Je me suis étiré et, comme d'habitude, j'ai écarté les bras à l'horizontale pour pousser sur les deux murs, les mains bien à plat. Ils étaient couverts d'une couche blanche de givre. Il en allait de même pour le plafond, sauf à l'endroit où ma respiration nocturne avait formé des gouttelettes. La cellule était de deux empans plus large que l'étroit matelas et d'un pas plus longue, d'un pas qui amenait à la porte des toilettes. Devant cette porte, il y avait un seau d'eau ; sur le mur, trois étagères en plastique où l'on rangeait ses bricoles et la vaisselle. Une mince couche de glace recouvrait l'eau du seau.
Commenter  J’apprécie          378
Une journée où il ne se passe rien est sans doute ce que l´homme peut rêver de mieux.
p.209
Commenter  J’apprécie          380
Yi disait que plus on fabriquait des objets qui n'étaient pas de premières nécessités, plus le bien-être disparaissait.
p.498
Commenter  J’apprécie          361
Dans cent ans, en effet, quasiment tous ceux qui cohabitent aujourd’hui sur cette terre auront disparu. Le monde sera peuplé de têtes nouvelles. Les architectes, eux, ont une consolation : ils laissent des constructions derrière eux. Mais ce qu’ils laissent, ce peut n’être rien d’autre qu’une figure hideuse de la cupidité.
Commenter  J’apprécie          350

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sok-yong Hwang (779)Voir plus

Quiz Voir plus

Tonton Tata, Papa Maman, Cousin Cousine, frères et soeurs

Régis Franc est connu pour sa BD sociale ..........?............. je sais ça vole pas haut

Tonton Marcel
Tata Marcelle

10 questions
4 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..