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sur 306 notes
J'aime la radicalité en littérature, celle qui dérange, celle qui gratte, qui divise. Cela ne veut pas dire que je m'y retrouve à chaque fois, parfois je ne m'y reconnais pas, mais quand j'adhère à l'univers proposé, cela reste toujours un souvenir fort de lecture. Cela a été le cas avec ce roman qui m'a percutée de plein fouet.

Sur le papier, on a un speech de polar / thriller classique : un père traque un serial killer pédophile qui a enlevé, entre autres, sa fille, parallèlement à une enquête policière qui patine. Mais sous la patte de Joseph Incardona, cela donne quelque chose de très singulier et oppressant.

La radicalité commence par le choix du lieu pour un quasi huis clos à ciel ouvert : une autoroute, ses aires avec ses parkings et ses restoroutes. Puis par le choix de personnages borderline. Là où un autre auteur aurait choisi de privilégier l'empathie du lecteur pour les parents, c'est l'empathogramme plat : ils sont tellement ravagés par la perte de leur fille qu'ils ne survivent qu'à coup de comportements dérangeants, la mère se réfugiant dans la drogue et la frénésie sexuelle crade ; le père mu par une obsession froide quasi psychopathique, vivant comme un animal depuis des mois sur les aires d'autoroute, comme un squale fou qui ne s'arrête jamais de tourner en attendant sa proie, le prédateur de sa fille qui récidiverait. Très dérangeant.

En fait, la description de ce microcosme de l'autoroute devient une quasi satire sociale : ce monde où le bitume a tout recouvert parle de l'ultralibéralisme et d'une société en déliquescence tout en étant en mouvement perpétuel. Les passages sur le monde du travail aliénant, sur la solitude contemporaine, sur la sexualité triste et tarifée sont terribles. Tout est sans fard hypocrite, sans filtre embellissant, c'est au contraire outrageusement cru. Ce qui peut déplaire.

Cette crudité radicale est décuplée par une écriture à l'identité marquée. Les mots sont affutés comme des guillotines, percutants, incantatoires, nerveux, poétiques mêmes, ils s'enchaînent dans une audace libérée et parfaitement maitrisée. Ils font surgir des images parfois dérangeantes jusqu'au sordide. Mais ils ne sont jamais complaisants. Si Joseph Incardona cogne, il se montre d'une délicatesse pudique pour évoquer les fillettes martyrisées : jamais le mot de trop qui ferait basculer dans le glauque, elles apparaissent à chaque fois préservées dans leur dignité, ce qui est contraste d'autant plus avec le reste des personnages, tous sur le mode de la déchéance.

J'aime la radicalité en littérature lorsqu'elle n'est pas gratuite, juste pour choquer. Ce roman noir serré totalement atypique est dans le genre parfaitement maitrisé, implacable. Marquant.
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Dans le forum, je vois souvent des questions portant sur la différence entre romans noirs, polars et thriller. L'auteur nous propose un roman où un pédophile enlève et tue des jeunes filles et focalise son histoire sur la vengeance du père de la deuxième victime.
Thriller: non. Pas de rebondissements soudains, peu d'actions et le tueur est connu dés le début du livre.
Polar: non. Même si à l'enlèvement de la troisième adolescente, on assiste à l'enquête de la gendarmerie, celle çi n'est pas prépondérante dans ce roman.
Roman noir: oui. Pourquoi?

L'acteur central n'est pas un personnage mais une portion d'autoroute. 4 voies de béton sans cesse en mouvement, plus ou moins fluide, où le sujet principal n'existe pas: seulement un objet, voiture ou camion ou camping car puisque l'action se déroule pendant le pont du 15 août.Des aires de repos, nature reconstruite et aménagée contenant des angles morts où une faune interlope survit. Des stations essences avec cafétéria, royaume du néon et de la malbouffe.Fort contraste entre l'immobilisme de ceux qui y travaillent et le flot continue des voyageurs. Et une clôture formant le périmètre. Au delà, des champs, la nature : la liberté.
En dehors des transhumances saisonnières, ces aires ont leurs propres règles, leurs propres codes tacites et souvent indicibles: aire pour homos, aires pour voyeurs/exhibs, refuges des routiers qui rêvent à leur famille qu'ils retrouveront le vendredi soir, pour d'autres putes, trav, trans, jeunes éphèbes à leur disposition: ils savent quand et où les trouver et combien ça coûte.
Pierre, le père de la deuxième victime y végète depuis 6 mois attendant que le prédateur récidive.
Pascal, le tueur, y travaille et attend sa future proie.

Le style est sec, phrases courtes, souvent non verbales; le langage est cru, trés cru, moche, vulgaire. Ce ne sont pas des scènes gores qui rendent parfois la lecture de ce bouquin insoutenable mais de simples mots. L'obscénité permanente et outrancière se veut la révélation d'un lieu oublié, d'une prison construite pour les RTT et la cinquième semaine de congés payés.

Je ne peux ni conseiller ce roman très noir, ni le fustiger: j'ai bien aimé, lisez le si le manque total de lumière et le langage très cru ne vous effraient pas.

Pour un public très , très averti.
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J'écris ce commentaire alors que je n'en suis qu'à la moitié du livre, sans être sûre d'en venir à bout.
L'histoire commence avec trois disparitions de petites filles qui ont toutes un point commun : l'aire d'autoroute où chaque parent a vu sa progéniture se volatiliser. Pierre est l'un de ces parents meurtris ; depuis l'enlèvement de sa petite fille, il a élu domicile sur cette aire d'autoroute. Son quotidien : le siège de sa voiture en guise de lit, les toilettes publiques comme douche et, comme moteur à ses journées, un désir de vengeance obsessionnel. de l'autre côté, il y a le cuisinier de la cafeteria de l'aire d'autoroute. Employé modèle, si ce n'est son incontrôlable envie de s'attaquer aux enfants.
Nous suivons également quelques personnages annexes avec leurs fantasmes et leurs névroses.
Tout me gêne dans ce roman.
L'écriture tout d'abord, sèche, saccadée, qui ne laisse aucune place au chagrin des parents victimes de la pire tragédie, l'enlèvement de leur fillette.
Les scènes de sexes ensuite. Je ne voudrais pas jouer les vierges effarouchées, mais, là tout y passe, masturbation, fellation, sodomie, rapports tarifés entre des personnages qui ne me semblent pas avoir un grand intérêt dans le déroulement de l'histoire.
Certains critiques ont qualifié cette écriture de poétique :

« Gérard Luciano sort son portable et compose le numéro du Capitaine Martinez. Il se dit qu'il fumera son cigare plus tard. Il commence à se toucher la queue dès qu'il entend la voix du capitaine.
Il parait que beaucoup d'hommes font ça quand ils parlent en privé au téléphone.
Un geste de nervosité.
Pas de désir.
Toucher la petite saucisse, ça détend.»

Mais où est la poésie ?
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Une autoroute. Rien de plus banale qu'une autoroute. de l'asphalte, des kilomètres d'asphalte. Des aires de repos. Des stations services.
Rien à voir. Rien à signaler. Comme un no man's land. Un passage obligé vers l'ailleurs.
Et pourtant...
C'est là que Pierre a élu domicile. Il vit dans sa voiture. Il attend. Il attend que le salopard qui lui a pris sa fille il y a six mois, fasse une erreur, une petite erreur et c'est lui, à son tour, qui le fera disparaître. Car il sait, il sent que c'est là que tout se joue, sur cette autoroute.

Quelle claque que ce roman ! Une écriture acérée qui vous lacère le coeur et les entrailles car perdre un enfant et ne pas savoir ce qu'il est devenu est un calvaire, une épreuve insurmontable. Une écriture rapide et puissante qui vous livre immédiatement les images, les sons et les odeurs : on baigne dans ce marasme autant psychologiquement que physiquement (la canicule de ce mois d'août joue à part entière dans ce drame).
On découvre l'envers du décor (c'est glauque, c'est sale, ça pue la merde et la pisse) et tous les habitants qui peuplent les autoroutes (employés des restaurants, stations services, et autres péages, prostitués, routiers, gardiens). C'est férocement inhumain et humain en même temps. C'est cru, violent et paradoxalement très pudique quand il s'agit des enfants. On s'englue dans cette crasse comme dans le désespoir sans fin de ces parents orphelins de leurs petits.
C'est noir... mais du très beau noir qui touche à l'éblouissement !
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Un roman dur, violent, cru. Des phrases courtes, Une écriture sèche, tranchante pour raconter l'horreur. L'horreur d'une enfant qui disparaît, l'horreur d'une femme qui s'oublie avec le corps des hommes, l'horreur d'un père, de parents qui ne parviennent pas à survivre sans leurs enfants. Pierre fait parti de ceux là. Depuis la disparition de sa fille Lucie il y a quelques mois sur une aire d'autoroute, il survit et cherche. Cherche le prédateur qui lui a enlevé sa raison de vivre. Il questionne toute la population qui vit (survit ?) sur l'autoroute (gardien, prostitué, routiers, gérant...). Il veut le trouver ; le tuer ; pour oublier ; pour lui ; pour sa femme. Il n'est pas le seul à chercher. Julie Martinez et son adjoint Thierry Gaspard sont également sur sa piste. Qui le trouvera ? le trouveront-ils seulement ? Un récit éprouvant. Un roman dérangeant. Lu d'une traite (ne peut pas se lire autrement).
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Premier chapitre : trois parties, trois personnages. Ce que décrit le narrateur ressemble à une tentative de suicide : il fait très chaud et Pierre, désespéré, enfermé en plein soleil dans sa Renault, se déshydrate sur ce parking d'autoroute. Il peut décrire exactement chaque étape de ce qui va lui arriver : avant, il était médecin légiste. Autour de la voiture, des gens s'inquiètent, s'agitent, jusqu'à ce que Pierre se décide finalement à réagir.
Pascal est cuisinier dans un snack sur cette même aire d'autoroute. Il y a plusieurs années, il a eu un accident de moto et quelqu'un en a profité pour mettre le Mal dans sa tête. Parfois, quand le Mal veut sortir, Pascal ouvre la fermeture Éclair qu'il a fait tatouer sur sa cicatrice…
Avant, Ingrid était une jolie femme. Maintenant, elle ne sort plus de chez elle, se néglige, s'est laissé grossir. Elle boit de la vodka et laisse l'appartement dans un état déplorable. Elle couche avec les livreurs qui lui apportent ses courses et se masturbe frénétiquement en regardant la télé. Pierre l'appelle tous les soirs pour lui dire où il en est, s'il a trouvé quelque chose, s'il y a du nouveau. Ensemble, ils ont eu un enfant, une petite fille. Elle avait huit ans quand elle a disparu sur une aire d'autoroute, il y a six mois…
***
Dans ce roman noir, très noir, l'intérêt ne réside pas dans la découverte du coupable : on le connaît dès le premier chapitre, mais plutôt dans la traque, dans la psychologie des différents personnages, même des personnages secondaires, et dans le décor que Joseph Incardona a choisi pour les faire évoluer : une aire d'autoroute. En effet, Derrière les panneaux, il y a des hommes, précise le titre parfaitement adéquat, et c'est vrai qu'il y a un monde fou sur les aires d'autoroute : ceux qui travaillent, ceux qui ne font que passer, ceux qui s'arrêtent pour manger, pour pisser, pour se reposer, pour dormir, ceux qui cherchent une relation sexuelle, tarifée où non, ceux qui y vivent et ceux qui y survivent. Nous allons en rencontrer plusieurs, de ces figures : un cantonnier qui ramasse tout ce qu'il trouve, un gérant malhonnête, un binôme de policiers qui cherchent le tueur, un prof qui vieillit mal, un travesti, une cartomancienne, un couple en instance de rupture et leur petite fille de douze ans…
***
Le style de Joseph Incardona me plaît vraiment, malgré la crudité et même la vulgarité du langage employé dans ce roman-ci. Il me semble que ce parti pris de la violence du langage intensifie la douleur, le ressentiment, la colère, qu'il permet d'enlever les filtres et de livrer les sentiments bruts. L'écriture reflète l'urgence : beaucoup de mots-phrases, souvent en énumération, beaucoup de sauts à la ligne, de phrases minimales ou nominales. L'emploi du deux-points à des endroits où il n'est pas nécessaire, voire fautif, accentue cet effet d'accélération, comme d'ailleurs l'utilisation fréquente des tirets. J'ai aimé aussi les allusions culturelles (Bourdieu, Beckett…) et les discrètes adresses au lecteur qui le préviennent parfois de ce qui va arriver. Un roman dur, exigeant, une écriture déroutante, un très bon roman noir, aussi noir que les petites touches d'humour qui le parsèment.
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Si vous aimez les romans noirs qui sortent des sentiers battus , couplés avec des personnages hors-normes et une écriture au style implacable, ne passez pas à côté de ce livre de l'auteur suisse qui a démontré, en seulement quelques romans, toute la qualité de ses fictions romanesques comme la maîtrise du verbe.
Si le pitch de base de ce livre n'a rien d'extraordinaire, ce sont les personnages, qu'ils jouent les premiers ou les seconds rôles, qui le sont.
Prenez Pierre Castan , qui depuis que sa petite fille a disparu il y a six mois sur une aire d'autoroute, a perdu le sens de la raison en squattant 24 heures sur 24 les différentes aires qui bordent l'autoroute, calfeutré dans sa voiture, à l'affût du moindre renseignement qui le mettrait sur la piste de son ravisseur, persuadé qu'il n'est pas loin et qu'il recommencera. Sa femme, elle, a pris le partie de martyriser inlassablement son corps et plus particulièrement l'endroit d'où sa fille est sortie, s'autoflagellant de ce manque, de cette absence insoutenable, mais espérant chaque jour que Pierre puisse se rapprocher du bourreau de sa progéniture pour remplir sa mission.
Le ravisseur est effectivement tout près qui vient de soustraire à la vigilance de ses parents une nouvelle jeune fille lors du chassé-croisé estival de la mi-août laissant dans le plus grand dénuement psychologique ce couple au bord de la rupture.
La capitaine de gendarmerie Julie Martinez et son binôme le lieutenant Gaspard mènent l'enquête et, avec leur équipe, vont fouiller le moindre recoin de l'aire d'autoroute, récolter le moindre témoignage, qu'il provienne de touristes en goguette ou de salariés du restoroute. La tâche semble complexe d'autant que la capitaine a d'autres idées plus torrides en tête, bien loin de la laideur de ces bâtiments en ciment, des remugles corporels et de l'asphalte chauffée à blanc .
La canicule rend poisseux les corps et échauffe les esprits alors même que le mal rôde et peut prendre des atours bien surprenants.

Joseph Incardona nous offre un roman brut et jouissif circonscrit par des panneaux et des rubans de bitume sur lesquels des voitures tracent leur route au-delà de l'horizon.
Mais ici on est bien dans un (quasi) huis clos glauque et glaçant représenté par cette aire d'autoroute. Un espace comme une micro société qui hante de manière provisoire ou récurrente les lieux. Routiers, touristes, cantonniers ou autres travailleurs des stations service, gérant ou employés de restaurants d'autoroute … prostituées. L'auteur s'attarde sur chacun d'eux comme s'ils faisaient partie d'un grand tout cosmique, témoins muets ou personnages actifs d'un drame annoncé .
Sans langue de bois, le vocabulaire est salé et cru. Il ne cache rien de cet univers où l'on s'arrête mais où on ne s'attarde pas à moins qu'un atroce événement ne vous y raccroche. Pierre est l'un de ceux-là, témoin de ce microcosme en mouvement qu'il guette , à l'affût du moindre signe, de la moindre odeur qui le rapproche du ravisseur de sa fille . Il ausculte cette humanité comme il examinait les cadavres à l'époque où, légiste, il agissait méticuleusement à la recherche d'un élément probant permettant de mettre les enquêteurs sur une piste.
Comme dans ces autres romans, on retrouve ici un fonds de satire social qui fait mouche avec cette belle brochette de personnages qui semble avoir été apportée comme sur un plateau. Des personnages jamais caricaturaux mais au contraire extrêmement saisissants. Un roman qui respire l'authenticité aussi triste et répugnante soit-elle, l'une des marque de fabrique incontestable de l'auteur suisse.






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Sûr qu'après ce livre, on ne verra plus tout à fait l'autoroute comme avant. Ou plutôt ces aires d'autoroutes aux jolis noms de fleurs (Lilas, cyclamen...) qui accueillent nos brèves haltes, le temps d'un café ou d'un plat, boutiques pimpantes, stations-services fonctionnelles, aires de pique-nique pour familles en goguettes. Joseph Incardona nous offre une plongée haletante de l'autre côté du miroir. Un roman âpre, puissant. Une écriture percutante, précise, dérangeante. Qui décortique les âmes et photographie les corps. Des mots crus dont se dégage pourtant une poésie certaine.

Sur cette autoroute, il y a Pierre. Qui guette, qui attend, enfermé dans sa voiture, transpirant à grosses gouttes en cette journée caniculaire du 15 août. Très vite on sait que Pierre a vécu un drame ici même six mois auparavant. Sa petite Lucie, 8 ans a disparu sur une aire de service. Envolée, volatilisée. Depuis, Pierre parcourt l'autoroute, cherche, interroge, observe, note, recoupe. Persuadé d'avoir affaire à un prédateur récidiviste, une sorte de croque-mitaine. Son instinct lui donne raison : une petite Marie disparaît le 15 août, dans un périmètre proche. Il sent qu'il se rapproche et tente de s'accrocher malgré le désespoir qui l'habite. Bientôt, les gendarmes font aussi le lien entre les disparitions de jeunes filles et resserrent l'étau. Deux chasses parallèles sont menées. Dans la chaleur accentuée par la prédominance de l'asphalte, les esprits et les corps s'échauffent. Mais Pierre veut être le premier à le trouver, pas question de partager ses informations...

La force de ce roman c'est son absence de temps mort et le rythme de ses phrases qui parviennent à créer une incroyable tension. L'auteur exploite à merveille l'environnement méconnu de l'autoroute, ses coulisses en quelque sorte et fait vivre tout un petit monde de l'ombre en complément de celui que l'on connaît mieux. Prostituées et pickpocket côtoient les employés des restaurants, de péage ou les routiers. Un cantonnier collectionne les objets abandonnés ou perdus sur son aire d'autoroute. Une vieille chiromancienne au passé chargé sent rôder la mort. Un journaliste chasse le scoop à sensation. Sur cette aire se croisent un gérant d'établissement aux méthodes mafieuses, des couples adultères, des familles en déliquescence. Joseph Incardona crée une ambiance incandescente sans épargner personne.

Il peint étonnamment bien la souffrance, les corps et les esprits torturés par la douleur. Chacun de ses personnages, premier ou second rôle est en souffrance à sa façon et porte un fardeau qui le mine. de quoi captiver bien au-delà de la traque. Et surtout, l'auteur tisse étroitement les fils qui mènent au dénouement, association de hasards et d'observations dont le lecteur est souvent le seul à relier les indices. Résultat : impossible à lâcher. Rien à dire, le noir, quand c'est aussi bien écrit, c'est fantastique.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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C'est noir, c'est cru, ça prend aux tripes.

De l'autre côté du miroir des autoroutes si lisses et si pratiques, on se prend en pleine figure une (la) réalité.

Prostitution, menstruations, transpiration.
Pisse, psychopathe, enfoirés banals et suicide.

Une recette servie sur un lit de questions sociales, accompagnée de ses réflexions sur le non-sens de la vie.

Mention spéciale pour les personnages féminins Martinez et Tià Sonora, beaux et justes.
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Mille fois merci aux babeliotes
pour la découverte de cet auteur .
Une écriture noire et rare.
Des personnages très attachants
sortis du cabinet de curiosités de la vie.
Les aires d'autoroutes pour décor,
ces non-lieux dédiés à l'éphémère
des rencontres, des croisements de destins..
Des disparitions d'enfants,
Leurs parents plus morts que vivants..
Des flics sur les dents..
Ceux qui se sédentarisent,
sur ces lieux de passage.
C'est passionnant, noir de noir,
cinématographique .
Ça donne forcément très envie
d'aller voir plus loin dans les écrits de cet auteur

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