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EAN : 9782266331883
272 pages
Pocket (24/08/2023)
3.94/5   328 notes
Résumé :
Anna vend des poulets rôtis sur les marchés pour assurer ­l'essentiel, pour que son fils Léo ne manque de rien. Ou de pas grand-chose. Anna aspire seulement à un peu de tranquillité dans leur mobile-home au bord de l'Atlantique, et Léo à surfer de belles vagues. À vivre libre, tout simplement.
Mais quand elle perd son camion-rôtissoire dans un accident, le fragile équilibre est menacé, les dettes et les ennuis s'accumulent. Il faut trouver de l'argent.
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Critiques, Analyses et Avis (83) Voir plus Ajouter une critique
3,94

sur 328 notes
°°° Rentrée littéraire 2022 # 11 °°°

Cela démarre comme un Ken Loach avec un formidable personnage de Mère courage plongée dans une série d'épreuves désespérantes. Anna, fière et indépendante, jeune quadra, veuve centrée sur l'éducation de son fils de treize ans Léo qui rêve surf. La vie dans un mobile-home de camping. Et l'accident de trop dans la scène inaugurale : le camion-rôtissoire qui leur apportait une maigre pitance est détruit, l'assurance ne jouera pas. le présent incertain, les dettes qui s'accumulent, la misère qui guette, son fils semble prêt à dérailler.

Joseph Incardona a un talent fou pour raconter les exilés du bonheur, décortiquant les mécanismes de paupérisation des classes populaires en les incarnant avec puissance sans jamais les regarder en surplomb distancié. Ses nombreuses incisions de narrateur omniscient entrainent le lecteur dans une empathie totale pour le sort d'Anna et Léo, bien loin des pauvres créatures cupides et veules de son brillant roman précédent ( La Soustraction des possibles ).

A mi-chemin, le roman social bascule dans une autre dimension, quasi satirique. « Mettez l'humanité dans un alambic, il en sortira l'essence de ce que nous sommes devenus : le jus incolore d'un grand jeu télévisé ». La seule solution-rédemption qui s'offre à Anna est sa participation à un jeu aussi absurde que stupide : 20 candidats, une voiture valant 50.000 euros, le dernier qui lâche sa main posée sur la voiture la remporte en mode télé-réalité sur plusieurs jours , tout est 100% filmé.

La comédie humaine contemporaine se déploie dans ce qu'elle a de plus dégoutant : des constructeurs automobiles prêts à tout pour vendre leurs bagnoles polluantes, des concepteurs de jeu dégueulasses et des politiques débordés ( ici représentés par la présidente de la République surnommée la Reine des abeilles ) inféodés aux grands patrons, malgré leurs réserves initiales, se disant que le jeu va redonner confiance, montrer que la pugnacité paie et donc apporter l'espoir en pleine crise économique.

L'auteur a le sens du rythme. On était déjà happé par les mésaventures d'Anna, on l'est totalement dès que le jeu démarre et qui nous rend addict, nous plaçant, nous lecteurs, au même rang que les spectateurs voyeuristes qui matent ses corps qui souffrent, accrochés à la voiture. La construction est implacable, radicale et précise, d'autant qu'un très habile fil conducteur lié au surf se construit en parallèle avant de rejoindre la trame « jeu ».
Le jeu en lui-même n'est presque pas assez caricatural au vu de la crétinerie de certaines émissions télévisées actuelles. On se dit que Joseph Incardona aurait pu pousser les curseurs de la satire bien plus loin. Or, il refuse très nettement les facilités de l'ironie qui aurait pu se dégager de son scénario, préférant proposer une fable contemporaine d'un moraliste bourru et tendre, infusée à l'humanité au-delà d'une classique charge contre le cynisme d'une époque où tout s'achète, même les principes et les valeurs.

En fait, ce qui est au coeur du roman, c'est l'amour maternel d'Anna pour son fils, un absolu qui éclaire tout le récit. Finalement, plus qu'un personnage de Ken Loach, Anna, c'est une nouvelle Magnani de Mamma Roma, mère sacrificielle à la dignité bafouée par le spectacle dégradant du jeu auquel elle participe. le jeu vole son enthousiasme, maintenant elle sait que sa vie a le prix d'un Renault pick-up Alaskan toutes options, elle baisse les yeux de honte. Jusqu'où peut-on aller pour sauver le peu qu'il nous reste lorsque ce peu n'est presque rien ? le dénouement, aussi superbe qu'inattendu, redonne foi en l'être humain, comme un pied-de-nez à la brutalité d'une époque, faisant des Corps solides sans doute le plus optimiste des romans noirs de l'auteur, son plus tendre en tout cas.

« Car il y a l'inertie des corps, la vie qui est une somme de fonction à remplir : récupérer son enfant, le ramener à la maison, c'est-à-dire se ramener soi-même, à soi-même.
Il y a les corps, oui, la physicalité du monde.
Les corps solides.
Ce que nous sommes.
Avant tout.
Avant toute chose.
Quelle qu'elle soit.
Quoi qu'il arrive.
Et cette proximité, cette évidence, cet espace occupé, dit, affirme et atténue le malaise. L'autre est là. L'autre existe et nous existons avec lui. Et, déjà, cet espace occupé apaise, il est le socle sur lequel tout reprendre à zéro.
Tu seras un homme, mon fils.
Tu seras une femme, ma mère.
Léo pose sa main sur celle de sa mère qui tient le levier de vitesses. Elle ne sait plus grand-chose, Anna, depuis quelque temps. Sauf ce geste-là, qu'elle attendait. »

Un grand roman social empli de générosité et de sincérité, bouillonnant d'énergie libertaire et de radicalité salutaire.
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De la Porsche au camion-rôtissoire.
Sacré trajet entre la Suisse et le bord de l'océan, entre la finance genevoise et la vente de poulets sur les marchés du Sud-Ouest. Un monde d'écart, et quelques zéros sur le livret A des personnages entre « La soustraction des possibles », le précédent roman très réussi de Joseph Incardona et « Les corps solides ». La distance ne fait pas peur à cet auteur qui peut se targuer de ne jamais écrire deux fois le même roman. Pas de problème d'essence pour le trajet car il a fait le plein d'idées. Tant pis, il n'aura pas le Prix Nobel du nombril, déjà attribué, mais chacun de ses livres nous fait découvrir un nouvel univers. Un romancier qui innove plus qu'il ne recycle.
Anna, la quarantaine, élève seule son fils Leo. Elle vit au bord de l'océan dans un Mobile-home et écume non pas les plages, mais les places de marché pour vendre le poulet dominical à tous les week-endeurs à pull enroulé sur les épaules.
Elle perd son outil de travail dans un accident de la route et elle se résout à participer à un jeu télé au concept débile, ce qui garantit en général un excellent audimat, qui consiste à poser sa main sur une voiture de luxe et d'être le ou la dernière à la retirer pour repartir avec la titine.
De son côté, le fiston, malmené au collège, ne rêve que de surf et de son père disparu.
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire et le premier tiers du livre, qui installe les personnages, est aussi gai et optimiste qu'un film des frères Dardenne. La vue sur l'océan est belle, mais hors saison, la vie d'une mouette n'est pas trépidante.
En revanche, dès que le jeu commence, le récit passe la seconde, et il devient aussi difficile de lâcher ces pages pour le lecteur que de lâcher l'aile de cette voiture pour Anna. Rien ne manque dans le biotope de l'émission : ni l'animateur insupportable qui donne des envies de meurtre, ni les producteurs cyniques, ni le narcissisme instagramé de certains candidats, ni le public d'arènes qui soutient ses favoris.
Le voyeurisme outrancier des spectateurs devient celui distancié du lecteur, qui est accablé par l'exploitation cupide de la misère sociale mais qui suit Anna passionnément en espérant la voir gagner pour rendre un peu de dignité à l'espèce.
L'autre point fort de ce roman, c'est l'amour maternel et filial qui est magnifiquement transposé sans tomber dans le misérabilisme.
Que dire des seconds rôles ? Ils ne font pas de la figuration dans les interlignes et ancrent cette aventure dans une réalité pas très reluisante mais terriblement humaine.
La structuration du roman qui alterne le déroulement du jeu avec les souvenirs et les galères des personnages donne un rythme haletant au récit. J'ajouterai que le ton ne verse pas dans l'ironie facile, ce qui est un petit exploit au regard du sujet et une belle leçon pour un mauvais esprit comme le mien.
Quant au surf, avec la planche mythique du père, c'est un peu le moyen de prendre la vague de la liberté. le syndrome Point Break au service d'une histoire rafraichissant et originale.





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Seule avec Léo, son fils adolescent passionné de surf, Anna habite un mobile-home et subsiste modestement de la vente de poulets rôtis sur les marchés de la côte Atlantique. Un accident qui la prive de sa camionnette vient mettre à mal sa situation financière déjà fragile. Les déboires s'enchaînant, elle finit par accepter, à contre-coeur et en désespoir de cause, de participer au jeu de télé-réalité auquel son fils l'a inscrite. Pour gagner un pick-up d'une valeur de 50 000 euros, il faut être le dernier à garder la main posée sur le véhicule. Commencent, pour les vingt candidats sélectionnés, des jours et des nuits d'épreuve absurde, filmée sans relâche par d'indiscrètes caméras...


Se prêter aux humiliations d'un jeu télévisé pour tenter d'échapper à la pauvreté : pour sa plus grande honte, voilà ce à quoi en est réduite la vaillante Anna, défaite par une précarité que quelques aléas et la kafkaïenne indifférence d'une bureaucratie déshumanisée ont suffi à transformer en insurmontable insolvabilité. L'ancienne surfeuse idéaliste et rebelle se retrouve ainsi partie prenante d'un pathétique championnat de la médiocrité, complice de l'avidité commerciale de puissants sponsors, de la mégalomanie d'un présentateur narcissique et de la folle détermination de joueurs prêts à tout pour une once de notoriété. Encore faut-il ajouter au tableau le voyeurisme d'une foule manipulable et versatile, accourue en masse au spectacle avec l'envie du sang comme autrefois aux jeux du cirque. le public ne sera pas déçu, fatigue et ridicule ne tardant pas à ôter toute dignité aux concurrents, corps défaits et âmes vendues à une fin matérielle justifiant tous les moyens. C'est désormais au rythme des éliminations que progresse le récit, tendu vers une victoire aux couleurs de l'avilissement et du dégoût.


Pourtant, en filigrane de la satire cruellement cynique, transparaît aussi le conte moralement positif. Pendant que les puissants - industriels, politiciens et technocrates - virevoltent dans la seule obsession de leur cote de popularité et de leur bancabilité, une Présidente de la République continue malgré tout de s'attacher à ses valeurs humanistes et citoyennes. Marginale, elle ressemble un peu à quelque divinité dépassée par les errements inconséquents de ses créatures, mais ne désespérant pas qu'il s'en trouve bien une un jour pour racheter toutes les autres. Anna et Léo seront-ils ces exceptions capables de sauver la foi en l'humain ? Face à l'abjection, tous deux ont une échappatoire : le surf, son sens du sublime et ses idéaux de liberté, de beauté et d'harmonie avec le cosmos. S'aimeront-ils assez pour, ensemble, faire triompher leurs valeurs ?


Observateur sans illusions de la société et de ses puissants tropismes mercantiles et narcissiques, Joseph Incardona nous livre une fable féroce, sardonique, mais qui, aux frontières de l'absurde, laisse finalement le coeur l'emporter sur le cynisme.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Ma première incursion dans l'univers de Joseph Incardona, écrivain suisse d'origine italienne, date de la publication de « La Soustraction des possibles », roman désenchanté qui pose un regard clinique sur l'extension sans fin du domaine du capitalisme de la fin des années quatre-vingts.

Tandis que la « Soustraction des possibles » s'intéressait à ceux que l'on nommera plus tard « les gagnants de la mondialisation », le nouveau roman de l'auteur suisse, « Les corps solides », nous conduit aux côtés des « perdants de la mondialisation », les humbles, ceux qui tentent de garder la tête hors de l'eau et peinent à boucler leur fin de mois.

Contrairement à son livre précédent, qui s'attachait à décrire avec un réalisme saisissant le monde de la finance, « Les corps solides » prend la forme d'un conte romanesque contemporain où la Présidente de la République, surnommée « la Reine des abeilles » côtoie le patron d'un empire automobile surnommé « le Roi lion ».

Dans ce nouveau roman, le rapport de force entre les grands capitalistes et les hommes politiques a désigné son vainqueur, et si « la Reine des abeilles » tente avec un certain panache de jouer sa partition, c'est bel et bien « le Roi lion » qui est en réalité aux commandes.

Pour tenter de donner un nouveau souffle à un pays qui manque d'air mais pas de chômeurs, les élites dirigeantes d'un empire automobile et du monde des médias, ont concocté avec l'aide de consultants surdiplômés et l'aval de la Présidence un jeu pervers, déroutant de simplicité : « le jeu consiste à poser une main sur le véhicule. le dernier concurrent qui lâche gagne la voiture ».

Suite à un processus de sélection ciblé, les vingt joueurs désignés pourront participer à ce jeu méphistophélique, qui se déroulera en plein air, au bord de l'Atlantique, sous le regard inquisiteur de multiples caméras. le vainqueur aura, comme promis, l'opportunité de repartir au volant flambant neuf d'un pick-up tout terrain, d'une valeur dépassant cinquante mille euros.

Le décor est posé. L'intrigue nous conduit sur les traces de la belle Anna qui vend des poulets rôtis sur le marché et vit seule avec son fils Léo, treize ans, passionné de surf, dans un mobile-home au bord de l'Atlantique. Lorsque son camion-rôtissoire part en fumée suite à une collision avec un sanglier, l'héroïne rebelle comprend qu'elle risque de tout perdre, si elle ne trouve pas rapidement de l'argent. Son tempérament indocile et lucide la conduit à refuser de prendre part à un jeu pernicieux. Las, la succession d'infortunes qui continuent de s'abattre sur la destinée de la jeune femme ne lui donneront peut-être pas d'autre choix...

Le nouveau roman de Joseph Incardona continue de questionner la transformation d'un monde où l'argent, devenu roi, peut tout acheter, même la dignité. le « jeu » concocté par l'industrie automobile évoque un pacte faustien au rabais, où les participants sont prêts à donner leur âme pour cinquante mille euros. « Le Roi lion » y apparaît comme un Méphistophélès au petit pied, qui tente, avec la complicité de la sphère politique, de donner un nouvel élan à son empire. le monstre métallique à quatre roues motrices à gagner est devenu le nouveau veau d'or devant lequel se prosterne une civilisation à l'agonie.

Le personnage d'Anna, mère courage prête à tout pour son enfant, est aussi incarné que touchant, et Incardona réussit à faire monter la tension jusqu'à son paroxysme avec un talent indéniable. J'ai néanmoins regretté un certain manque de vraisemblance dans la trame narrative : cela fait plusieurs décennies que la voiture n'est plus l'objet du désir des années quatre-vingts, le « jeu » diabolique, placé au coeur de l'intrigue, paraît ainsi quelque peu décalé, et ne confère pas au roman la force de percussion attendue. Par ailleurs, le récit tire à l'excès sur la corde mélodramatique, un ressort trop facile pour un auteur du talent de Joseph Incardona.

Si « Les corps solides » abandonne le réalisme froid de « La Soustraction des possibles » au profit d'une forme de conte légèrement dystopique, l'auteur y poursuit sa dénonciation grinçante du néo-libéralisme, du règne de l'argent qui corrompt, qui gangrène, qui dévore. En soustrayant un à un les possibles qui s'offrent à Anna, l'auteur transforme son héroïne, sans peur ni reproche, en un Faust des temps modernes qui va devoir faire face à un Méphistophélès déguisé en capitaliste écoeurant de cynisme.

En revenant sur les ressorts voyeuristes et la quête de célébrité warholienne inhérents au « jeu », « Les corps solides » évoque « La société du spectacle » prophétisée par Guy Debord. L'argent n'est pas le seul moteur des participants à ce jeu qui menace de prendre leur âme : c'est aussi la recherche absurde d'une notoriété factice qui les conduit à se donner en spectacle, devant la foule, comme devant les caméras.

Le dernier roman de Joseph Incardona s'apparente ainsi à une fable au goût amer qui dénonce avec brio la dérive d'une société gangrénée par la cupidité et le voyeurisme, prête à sceller un pacte funeste avec les nouveaux démons de l'époque.
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***Rentrée littéraire 2022***
Librairie Chantelivre – Issy-Les-moulineaux / vendredi 16 septembre 2022

Lecture –choc avec laquelle, je découvrais pour la première fois cet écrivain…

Un roman qui « prend aux tripes » , littéralement , nous renvoyant de plein fouet, un miroir lucide et terrible de notre société et de nous-mêmes…!

Anna, une Mère Courage, veuve, élève seule ,son jeune fils, Léo ; ils vivent dans un mobile-home… Anna tient un camion-rôtisserie, travaille d'arrache-pied ; l'équilibre est là, fragile, instable ; toutefois, le fils et la mère s'adorent, et sont complices dans les difficultés du quotidien… jusqu'à la « tuile » imprévue : un accident causé par un sanglier, et le camion-rôtisserie, son outil de travail, est hors d'usage…. Après , c'est l'engrenage, les difficultés avec les assurances, les traites du mobile-homme à payer… etc.


Et le fiston, en dépit de ses propres difficultés à assumer, à l'école ( Kevin, son ennemi juré et sa bande, le harcèlent et le rackettent…) tente de trouver des astuces pour trouver de l'argent et aider sa mère… mais, il se met , finalement, dans une tonne d'ennuis… Alors, il se décide à écrire à la place de sa mère afin de participer à un concours télévisé : une sorte de reality-show… pour lequel, elle n'est absolument pas d'accord, trouvant cela, à juste titre, avilissant et indigne d'eux !....

Ironie du sort : sa candidature est acceptée, ainsi que celles de 19 autres candidats, de tous les âges et milieux, traversant chacun, chacune, une mauvaise passe, un concours de circonstances et d'accidents de la vie, les ayant fait « plonger » dans la précarité , les dettes, ou des grandes difficultés financières , au quotidien…pour tous, c'est le désarroi, le désespoir… qui les ont fait postuler à cette « sinistre mascarade »… présentée, comble du cynisme, comme une idée géniale et distrayante !!...

Anna, le « couteau sous la gorge » et pour ne pas décevoir son fils… va accepter, en dépit de sa colère intérieure immense et ses réticences envers cette manipulation de « ceux qui n'ont rien ou trop peu »…

"Elle avait une vie.Fragile, sobre, mais une vie avec un travail et un équilibre.
Anna tire le frein à main, se cramponne au volant.Ce qui était valable hier ne l'est plus aujourd'hui. Il ne s'agit même plus d'imaginer un futur, mais de ne pas perdre le peu qu'elle a réussi à avoir. Il lui faut trouver l'énergie et le courage, l'obstination et la constance."

La grande part de ce récit va relater la progression de ce jeu cruel , physiquement dégradant , les éliminations, les abandons, les incidents multiples, et les variations de comportements des candidats pour gagner cette « satanée voiture » et ces 50.000€ ; somme mirifique qui sortirait, enfin, Anna et son fils, de cette « panade » !

« Anna mesure de manière aigüe la cruauté de l'épreuve. Elle pourrait y renoncer à l'instant, il le faudrait. Mais il y a :
le cruel besoin d'argent.
Leurs plans sur la comète.
Leurs rêves à taille humaine.
Un camion-rôtisserie .
un " gun" à récupérer.
La Californie.
Qui sait si une promesse peut aider à traverser l'enfer.(...)”

Je ne détaillerai pas plus l'histoire, et encore moins sa chute…De cette fiction, tellement réaliste, sombre, nous interpellant vigoureusement, dans tous les travers de notre « société dite moderne » ,

Je ne souhaite retenir de cette lecture-boomerang que l'extraordinaire amour de cette mère et de son unique fils ; sa détermination à garder sa dignité et une « indépendance de pensée », rester un « rempart » moral, assez solide pour son garçon !

On ne peut s'empêcher de songer au film extraordinaire , « On achève bien les chevaux », racontant une histoire très puissante et éprouvante, proche dans les thèmes et les dénonciations d'une société malade économiquement, et humainement, s'acharnant sur les « plus précaires »…

Restent qu'Anna et son adolescent…en dépit des coups du sort et des épreuves, se battent, préservent deux biens infiniment précieux : le respect d'eux-mêmes, leur dignité, et leur Amour inconditionnel, l'un pour l'autre !

Très intéressée par cet écrivain…je vais toutefois laisser passer un peu de temps, avant de lire son précédent roman, « La Soustraction des possibles »…dont j'ai entendu beaucoup de commentaires positifs !
Juste envie de me plonger dans un univers , à défaut de plus léger, me propulsant vers des horizons lointains ou différents...

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critiques presse (3)
LesInrocks
02 janvier 2023
Dans son nouveau roman, l'auteur documente la dèche d'Anna, vendeuse de poulets rôtis. Un récit superbe au plus près des orphelins de notre prospérité.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LaPresse
28 novembre 2022
On reconnaît bien, dans Les corps solides, le talent indéniable de Joseph Incardona à plonger dans l'absurde, qu'on avait découvert avec son roman Chaleur, en 2017.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeMonde
07 octobre 2022
Joseph Incardona, avec Les Corps solides, nous ramène en France dans une fiction mêlant critique sociale et fable allégorique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
(Les premières pages du livre)
« 1. LA RONDE DES POULETS
Les phares de la camionnette éclairent la route en ligne droite. On pourrait les éteindre, on y verrait quand même, la lune jaune rend visibles les champs en jachère aussi loin que porte le regard. La nuit est américaine. La fenêtre côté conducteur est ouverte, il y a l’air doux d’un printemps en avance sur le calendrier.
De sa main libre, Anna tâtonne sur le siège passager et trouve son paquet de cigarettes. À la radio, une mélodie lente accompagne le voyage ; et quand je dis que la nuit est américaine, c’est qu’on pourrait s’y croire avec le blues, la Marlboro et l’illusion des grands espaces.
La cigarette à la bouche, Anna cherche maintenant son briquet. Elle se laisse aller à un sourire de dépit après la nouvelle perte sèche d’une journée avec si peu de clients. Demain, elle réchauffera le surplus de ses poulets et fera semblant de les avoir rôtis sur la place du marché. C’est comme ça qu’on étouffe ses principes, sous la pression d’une situation qui vous étrangle.
Qu’on étouffe tout court.
Sa tournée s’achève à nouveau sur un passif. Depuis le dernier scandale des volailles nourries aux farines animales bourrées d’hormones et d’antibiotiques, allez expliquer aux clients que votre fournisseur est un paysan local. Vraiment, Anna, tes fossettes et tes yeux noisette ? T’as beau faire, même les jeans moulants et les seins que tu rehausses avec un push-up canaille sous le T-shirt ne peuvent concurrencer les images du 20 Heures, celles de batteries de poulets soi-disant labellisés « rouge » qui se révèlent des pharmacies ambulantes.
Alors, quoi ? L’instant est paisible malgré tout. Parce que le soir, parce que cet air tiède dans tes cheveux ; parce que le soleil a pris son temps pour se coucher sur la Terre et céder la place à la lune. Tout à l’heure, à la maison, une bière glacée dans ta main, l’accalmie de la nuit — une trêve, avant de reprendre la route demain.
Mais avant tout ça, céder à l’envie impérieuse de cette cigarette, l’appel du tabac dans les poumons, ce qui meurtrit et fait du bien : trouve ce que tu aimes et laisse-le te tuer.
Le briquet, lui, est introuvable. Anna se rabat sur l’allume-cigare, le truc qu’on ne pense même plus à utiliser, mal placé sur le tableau de bord. Elle entend finalement le déclic et se penche au moment où le sanglier surgit sur la gauche ; l’animal est pris dans la lumière des phares, marque une hésitation. L’impact sourd évoque la coque d’une barque heurtant un rocher. Les semelles usées des baskets glissent sur les pédales, la camionnette fait une embardée et sort de route. À quatre-vingt-dix kilomètres-heure, le petit fossé latéral pas plus profond qu’un mètre fait pourtant bien des dégâts : le châssis du Renault Master et sa rôtissoire aménagée racle l’asphalte, ça fait des étincelles comme des allumettes de Bengale, la tôle se plie, le métal crisse, la double portière arrière s’ouvre à la volée et des dizaines de poulets sans tête se répandent sur la route.
Le fourgon s’immobilise.
Anna est assise de biais, la ceinture la retient et lacère son cou. Elle ressent une douleur vive à l’épaule. L’allume-cigare encore chaud roule par terre, tombe sur la chaussée par la portière qui s’est ouverte. Anna comprend, détache la ceinture et saute du camion. À peine le temps de s’éloigner en courant que le fourgon s’embrase, la ligne des flammes zigzague sur le bitume, mettant le feu aux poulets trempés d’essence, balises dans la nuit.
Alors qu’elle contemple le désastre, un souffle rauque la fait se retourner. Le sanglier gît sur le flanc, sa cage thoracique se soulève dans une respiration saccadée. Son œil noir et luisant la regarde tandis que son cœur se cramponne à la vie. Ton camion brûle, mais c’est moi qui meurs. Anna constate que c’est une laie qui doit peser ses quatre-vingts kilos, peut-être a-t-elle des petits quelque part. Elle devrait tenter quelque chose pour la sauver, mais il y a la peur et le dégoût que lui inspire l’animal blessé. La gueule de la laie semble s’étirer dans un sourire. Anna s’agenouille, pose une main sur son ventre comme pour l’apaiser, le poil est humide de sueur. La laie tente de la mordre, Anna s’écarte et s’éloigne de la bête.
Elle se rend compte alors que la cigarette jamais allumée est encore coincée entre ses lèvres.
C’est pas une bonne raison pour arrêter de fumer, Anna ?
Anna se tourne vers les flammes qui montent haut vers le ciel. Au loin, un gyrophare pointe dans sa direction. Elle est seule avec sa cigarette tordue entre les lèvres. Elle pense à ses affaires restées à l’intérieur : téléphone, clés, papiers.
Sur le flanc de la camionnette en train de se consumer, Anna peut encore lire ce qui faisait sa petite entreprise depuis cinq ans, le crédit à la consommation, les réveils à l’aube, les milliers de kilomètres parcourus ; elle lui avait choisi un joli nom un peu naïf, peint en lettres rouges sur fond blanc.
Et pendant un bon moment, ça avait marché :
La Ronde des Poulets.
*
Il a regardé la télé le plus longtemps possible — le Nokia à portée de main sur le canapé au cas où elle rappellerait, luttant contre le sommeil, laissant la lumière de la kitchenette allumée. Mais quand la voiture approche du bungalow, il se réveille en sursaut. La petite horloge au-dessus de l’évier indique minuit trente. Il éteint la télé et se précipite à l’extérieur. Son épaule heurte l’encadrement de la porte.
La fourgonnette de la gendarmerie s’arrête devant la pergola dont la charpente sommaire est recouverte d’une bâche en plastique verte.
« Maman ! »
Anna n’a pas encore refermé la portière, accuse le choc du corps de son fils contre le sien. Elle le serre dans ses bras, passe une main dans ses cheveux épais et noirs : « Tout va bien, Léo, tout va bien. »
Les deux gendarmes regardent la mère et le fils en silence. Le moteur de leur fourgon tourne au point mort, la lueur des phares éclaire la forêt de conifères dans le prolongement du bungalow. Anna semble se souvenir d’eux, se retourne.
« Merci de m’avoir ramenée. »
Celui qui est au volant la regarde avec insistance :
« Y a pas de quoi, on va en profiter pour faire une ronde dans le coin. N’oubliez pas d’aller chercher les formulaires à la préfecture pour refaire vos papiers. »
Le gendarme lui adresse un clin d’œil avant de s’éloigner en marche arrière, masquant sa convoitise par de la sollicitude.
Connard.
Anna franchit le seuil du bungalow derrière son fils. Elle ne referme pas la porte, à quoi bon, le monde est toujours là, et l’intérieur sent le renfermé. Le garçon sort du frigo les deux sandwichs qu’il lui a préparés. Thon-mayonnaise, avec des tranches de pain de mie. Et une bière qu’il s’empresse de décapsuler. Il n’oublie pas la serviette en papier.
« Merci, mon lapin. »
Il n’aime plus trop le « mon lapin ». Anna le sait, ça lui échappe encore. Pour une fois, Léo ne réplique pas. Il a 13 ans, le docteur dit qu’il est dans la moyenne de sa courbe de croissance. Mais, à force de se prendre en charge, il est devenu plus mûr que son âge. Cela n’empêche : elle voit bien qu’il a sommeil et fait un effort pour lui tenir compagnie.
« Hé, Léo. Tu peux aller te coucher, tu sais ?
— Ça va, maman ? Tu n’as rien, alors ?
— Juste un peu mal à l’épaule, c’est supportable.
— Faudrait voir un médecin, non ?
— Quelques cachets suffiront.
— Et La Ronde des poulets ?
— Partie en fumée... »
Ça semble le réveiller tout à fait :
« Tu m’as rien dit !
— Je voulais pas t’inquiéter.
— Merde, maman.
— Pas de gros mots. L’assurance va nous aider de toute façon.
— C’est pas ça, tu aurais pu mourir brûlée ! »
Léo la fixe maintenant comme si elle était une survivante.
« Comment c’est arrivé ?
— Un sanglier.
— Ah ouais ?!
— J’ai ma bonne étoile, aussi.
— Sans blague.
— Le camion est dans le fossé, mais moi je suis vivante. La chance, c’est aussi quand on manque de pot. »
Anna mord dans son sandwich. Elle n’a pas faim, mais ne veut pas décevoir son fils qui a pensé à son dîner.
« Va te coucher, maintenant. On reparle de tout ça demain, d’accord ? »
Ils s’embrassent et Léo referme la porte de sa chambre derrière lui. Elle hésite à lui rappeler de se brosser les dents, laisse tomber.
Anna sort sous la véranda, emportant la bouteille de bière et une petite boîte métallique qu’elle range dans le placard des disjoncteurs. La lune a passé son zénith. Les arbres grincent sous la brise comme les mâts d’un voilier, des aiguilles de pin s’accrochent à ses cheveux qu’elle retire d’un geste machinal.
Le transat vermoulu plie sous son poids. Anna ouvre la boîte, prend un des joints préparés à l’avance et l’allume. Après deux bouffées, son épaule va déjà mieux. Elle voudrait faire le vide dans sa tête, mais une montée d’angoisse grandit dans la nuit claire, une ombre capable de voiler l’éclat de la lune : si elle était morte dans cet accident, Léo aurait fini à l’Assistance. Il n’a personne d’autre qu’elle, et cette pensée suffit à l’écorcher vive. Son fils n’hériterait que de ce mobile home dont il reste à payer deux ans de crédit.
C’est-à-dire, rien.
Oui, tu as eu une sacrée veine, Anna.
Tu es vivante.
Elle tire une nouvelle bouffée de cette herbe qu’elle cultive dans un coin du potager. L’apaisement du corps arrive plus vite que celui de l’âme. En réalité, il nous manque la suite du précédent dialogue entre la mère et le fils, une sorte de coda. Ce qui la fait dériver vers une intuition anxiogène : au moment où elle ouvrait le placard pour prendre son herbe, Léo était ressorti de sa chambre et lui avait demandé ce qui se passerait maintenant.
« Je vais rester quelques semaines à la maison, le temps que l’assurance me rembourse et que je trouve un nouveau camion. »
Léo avait souri : « C’est pas si mal, je te verrai plus souvent. Encore une chance dans la malchance.
— Tout ira bien, mon lapin.
— Mon poulet, tu veux dire ! »
Les deux avaient ri.
Mais à présent qu’elle est seule sous la lune, la promesse faite à son fils a
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Anna ne sait pas quoi faire ni comment se comporter. Cette vie est un laboratoire, un point d’interrogation : hurler, punir, chercher à comprendre ? Elle a l’impression d’être un de ces bateaux brise-glace traçant sa route au fur et à mesure, l’expérience se déploie sans aucune autre possibilité d’apprendre qu’en faisant. Et faire, dans son cas, c’est souvent se tromper.
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"Qu'est-ce que tu veux, maman ?"
Elle lève les yeux et le regarde.
" Dans la vie, qu'est-ce que tu veux pour toi ?"
Léon a les yeux noirs et la peau mate de son père. Si on lui mettait une capuche et on le voyait cracher par terre, on pourrait penser que c"est un de ces voyous. En réalité, c'est l'enfant le plus doux du monde, il n'y a aucune méchanceté ven.lui.Lors des concours de surf, elle doit le motiver tant l'idée de compétition lui est étrangère. Et ce garçon -là est son fils.Et son fils lui demande pourquoi elle est tendue la plupart du temps, pourquoi ces plis d'amertume apparaissent aux coins de sa bouche. Pourquoi elle est incapable de se laisser aller à vivre pleinement, comme quand on marche avec sa planche sous le bras, que les pieds s'enfoncent dans le sable et que l'horizon est l'éternité.
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Le stylo glisse sur les pages blanches à rayures. Il trouve du plaisir à écrire ce qu'il sait, à compléter en argumentant. C'est la première fois que ça lui arrive, une forme d'enthousiasme qui doit encore faire son chemin, la possibilité d'obtenir quelque chose à travers l'acte d'écrire.

( p.73)
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Quand est-ce que ça a commencé exactement ? A partir de quand le monde s'est-il complexifié au détriment des individus ? Depuis quand la procédure et la bureaucratie ont pris le dessus sur le bon sens ?
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Dans cet épisode, nous vous présentons des livres qui nous ont fait rire. Huit propositions de lectures pour différents âges : de l'humour, fin ou gras, des jeux de mots, de l'absurde, du comique de situation, de la satire sociales... Des livres que nous avons beaucoup aimés, auxquels nous repensons avec le sourire et que nous adorons mettre entre les mains des lecteurs. Une liste à garder précieusement, concoctée par nos libraires Laure, Rozenn, Nolwenn, Jérémy, Nicolas et Adeline !
Voici les livres cités dans cet épisode :
Un ours, un vrai, de Stéphane Servant et Laëtitia le Saux (éd. Didier Jeunesse) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23128786-un-ours-un-vrai-stephane-servant-didier-jeunesse ;
Horace. Tome 1, Cheval de l'Ouest, de Poirier (éd. Revival) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23359947-horace-tome-1-poirier--revival ;
Les Culs-reptiles, de Mahamat-Saleh Haroun (éd. Gallimard/Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22745328-les-culs-reptiles-mahamat-saleh-haroun-folio ;
Admirable, de Sophie Fontanel (éd. Seghers) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22540820-admirable-l-histoire-de-la-derniere-femme-ride--sophie-fontanel-seghers ;
Chroniques du Château faible, de Jean-Christophe Mazurie (éd. Fluide Glacial) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23032241-1-chroniques-du-chateau-faible-tome-01-jean-christophe-mazurie-fluide-glacial ;
Stella et l'Amérique, de Joseph Incardona (éd. Finitude) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23109474-stella-et-l-amerique-joseph-incardona-finitude ;
Le Rire des autres, d'Emma Tholozan (éd. Denoël) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23030426-le-rire-des-autres-emma-tholozan-denoel ;
Roman fleuve, de Philibert Humm (éd. des Équateurs/Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23286751-roman-fleuve-philibert-humm-folio.
Et quelques autres titres qui auraient pu faire partie de cette sélection de livres drôles :
Le Discours, de Fabrice Caro (éd. Gallimard/Folio) ;
Miracle à la tombe aux Aspics, d'Ante Tomi (éd. Libretto) ;
N'essayez jamais d'aider un kangourou !, de Kenneth Cook (éd. Autrement) ;
Je dénonce l'humanité, de Frigyes Karinthy (éd. Viviane Hamy) ;
Le Chien de madame Halberstadt, de Stéphane Carlier (éd. le Tripode) ;
Roulio fauche le poil, de Julia (éd. le Tripode) ;
La Vie est une corvée, de Salomé Lahoche (éd. Superexemplaire) ;
Idées noires, de Franquin (éd. Fluide Glacial) ;
#Les Mémés, de Sylvain Frécon (éd. Fluide Glacial).
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
+ Lire la suite
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