Candy & Cigarettes, tome 1

Bonbon et cigarette est une association assez particulière. Nous aurons droit à une gamine de 11 ans (genre Lolita) dont la profession est tueuse à gage avec un retraité de 65 ans qui était garde du corps dans un ministère. Ce dernier était un fonctionnaire qui ne peut malheureusement payer les frais médicaux et hospitalier concernant son petit-fils gravement malade.

Question crédibilité, c'est vraiment nul. Question cliché, c'est à gogo. Et pourtant, c'est pas mal dans l'ensemble. L'auteur a réussi un véritable exploit en nous faisant aimer ces deux personnages qui évoluent dans un milieu assez glauque. Il y a de l'action et parfois des surprises ainsi que beaucoup d'humour. Bref, on ne s'ennuiera pas.

Difficile de rester de marbre devant un duo improbable aussi attachant que celui-ci. Un grand-papa retraité, ancien garde du corps, doit trouver un emplois susceptible de lui rapporter suffisamment d'argent pour couvrir les frais hospitaliers requis pour son petit-fils atteint d'une maladie rare et probablement incurable. Raizo vit donc modestement, mais son emplois à la supérette du coin ne suffit pas. Lorsqu'il voit une offre d'emplois offrant le montant qu'il lui faut pour soutenir les frais d'hopital, Raizo postule. Mais derrière la librairie "Le Horla lit", c'est un réseau secret d'assassins qui le recrute. Il doit faire équipe avec Miharu, 11 ans, une bonne gachette comme on en croise pas souvent. La petite écolière et l'homme d'expérience sont lancés sur les traces de malfaiteurs ayant échapper au système de Justice, souvent protégés par les Hautes sphères du pouvoir.

Un début animé pour un duo atypique de justiciers de l'ombre, le manga promet de l'action, des scènes rappelant les règlement les compte entre mafiosos et le début d'une amitié particulière entre les deux protagonistes. Il y a quelques facilités scénaristiques. Par exemple: Miharu, qui traine un couteau à lame rétractable dans son cartable d'écolière, visiblement, et qui s'en est servie pour se défendre face à des malfras, bien avant d'être une tueuse à gage; Miharu, encore une fois, qui traine son fusil l'arrière de sa culotte, hautement improbable d'un point de vue physique; Miharu, une jeune fille de 11 ans qui vit seule dans un condo de luxe...Bon, en fait, il y plusieurs trucs qui ne tiennent pas le route, mais l'ensemble rend bien. J'aime bien le trait du dessin aussi, même s'il manque un peu de netteté.

Raizo est selon moi le personnage le plus sympathique du manga et c'est un pépé qui tient la forme. On aurait pu penser que Raizo était déjà un tueur, mais en fait, c'était un policier doublé d'un garde-du-corps. Rien à voir, donc. C'est donc l'élément un peu "bonbon" de cette histoire, à savoir un agent de la paix intègre qui fait un revirement complet en devenant tueur à gages et bafouant les lois. Quoique, dans ce premier tome, Raizo ne tue personne, se contentant d'assurer les arrières de Miharu.

Donc, malgré quelques points à retravailler, le manga est plaisant, rythmé et un brin comique, tout en restant dans les marges connues des 'méchantes élites impitoyables et corrompues" contre "des assassins hors-la-loi animés de bonnes intentions". Ça se veut tout de même léger pour un seinen, loin des grands complots élaborés et des antagonistes complexes, pour rester dans les règlements armés en face-à-face et des missions d'assassinat rapidement exécutées. Il faudra voir si cette tangente va se maintenir dans les autres tomes.

Un bon manga en somme , mais qui pourrait être affiné dans le scénario et moins "improbable" dans les détails, sinon il risque de finir dans le genre comédie-policière.