Xingte n'avait pas de raison de rester plus longtemps dans la capitale, mais il ne pouvait se résoudre à préparer son voyage de retour. Il n'était pas triste de ne pouvoir revenir sans gloire et ce n'est pas son échec à l'examen qui le décourageait. Il ne désirait plus s'y présenter; il avait un autre but.
La fascination qu'exerçait sur lui l'étrange écriture ne cessait de croître et il sortait fréquemment le morceau de tissu.
L'adversité frappe sans prévenir. Et, généralement, les coups du sort ne viennent jamais seuls. Quand un malheur arrive, il est vite suivi d'un second. L'histoire de Kuang est probablement vraie. Les chevaux noirs des Xixia viennent de l'est, et les éléphants des Musulmans de l'ouest. Ce n'est pas difficile à croire.
Il parlait très calmement, et il éleva la voix :
Une armée d'éléphants s'approche ! J'ai vu un éléphant quand j'étais enfant. Il allait d'Asie centrale en Chine, et il est passé par Shazhu. Des centaines d'éléphants monstrueux portant sur leur dos des soldats à face de diable vont nous attaquer, et la terre tremblera dans leur sillage.
[...]
Qu'est-ce qu'on a à faire des Musulmans ? Qui a peur des éléphants ? Qu'ils viennent ou non, cela ne fait aucune différence pour nous.[...]