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Citations sur Adieu à Berlin (20)

Il y a des aveux qu’on hésite à se faire parce qu’il en coûte à l’estime qu’on a pour soi-même
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- [...] la guerre, cela peut être quelque chose de beau, vous savez! Pensez aux Grecs de l'Antiquité!
Je rétorque :
- Les Grecs de l'Antiquité ne se servaient pas de gaz asphyxiants.
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Ce n'est pas la peine de tenter une explication ou de parler politique. La voici déjà en train de s'adapter, comme elle s'adaptera à n'importe quel régime. Ce matin je l'ai même entendue prononcer "der führer" en parlant avec la concierge. Si on lui rappelait qu'aux élections de novembre dernier elle a voté communiste, elle s'en défendrait sans doute énergiquement et avec une parfaite conviction.C'est tout simplement qu'elle s'acclimate, en vertu d'une loi naturelle, comme un animal qui change de pelage en hiver. Des milliers de gens pareils à Frl. Schroeder sont en voie d'acclimatation. Après tout, quel que soit le régime au pouvoir, ils sont bien obligés de vivre dans cette ville.
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- Mais vous ne pouvez pas être communiste! C'est impossible.
- Et pourquoi? demandai-je avec froideur, en reculant car son contact m'est odieux.
- Parce que le communisme, cela n'existe pas. Ce n'est qu'une hallucination. Une maladie mentale. Les gens s'imaginent être communistes. En réalité ils ne le sont pas.
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Mais le vrai coeur de Berlin, c'est un petit bois humide et noir, le Tiergarten. A cette époque de l'année, le froid fait sortir de leurs hameaux mal abrités les jeunes paysans qui viennent chercher en ville quelque pitance et du travail. Mais la ville qui brillait dans la nuit sur la plaine d'un éclat si vif et si engageant se révèle froide et cruelle et morte. Sa tiédeur n'est qu'une illusion, un mirage du désert hivernal. Elle se refuse à voir ces garçons. Elle n'a rien à offrir. Le froid les pourchasse dans les rues jusque dans ce bois, son coeur cruel. C'est là qu'ils viennent se blottir sur les bancs, glacés et mourant de faim, rêvant aux cheminées de leurs chaumières lointaines.
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Je suis une caméra braquée, absolument passive, qui enregistre et ne pense pas. Qui enregistre l'homme en train de se raser à la fenêtre d'en face et la femme en kimono qui se lave les cheveux. Un jour, il faudra développer tout cela, l'imprimer avec soin, le fixer.
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La plupart des jeunes gens à Baabe sont nazis. Il y en a deux qui viennent parfois au restaurant et nous entraînent dans de paisibles discussions politiques. Ils nous parlent de leurs exercices et de leurs jeux militaires.
"Vous êtes en train de préparer la guerre" s'écrie Peter avec indignation. Dans ces cas-là, bien qu'il se désintéresse totalement de la politique, il ne manque pas de s'échauffer.
"Je vous demande pardon, réplique un des jouvenceaux, c'est absolument faux. Le Führer ne veut pas la guerre. Notre programme, c'est la paix, dans l'honneur. Cependant, ajoute-t-il avec une lueur nostalgique dans l'expression, la guerre, cela peut être quelque chose de beau, vous savez ! Pensez aux Grecs de l'Antiquité !"
Je rétorque :
"Les Grecs de l'Antiquité ne se servaient pas de gaz asphyxiants".
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Sa voix était étrangement grave et rauque. Elle chantait mal, sans aucune expression, les mains inertes à ses côtés et cependant elle produisait son effet grâce à l'inattendu de son physique et à son air de mépris total pour l'opinion des gens.
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Je suis une caméra braquée, absolument passive, qui enregistre et ne pense pas. [...] Un jour, il faudra développer tout cela, l'imprimer avec soin, le fixer.
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Les familles les plus fortunées de Berlin habitent généralement Grünewald. On ne comprend pas très bien pourquoi. Leurs villas, de tous les styles que peut revêtir la laideur cossue, depuis l'excentrique pavillon rococo jusqu'à la boîte cubiste, verre et acier, avec un toit en terrasse, se trouvent entassées dans ce bois de pins lugubre et humide. Les grands jardins sont rares, à cause du prix fabuleux du terrain. On n'a de vues que sur les cours voisines, protégées chacune par un grillage et un chien féroce. La peur des cambrioleurs et de la révolution fait vivre ces malheureux en état de siège, privés de soleil et d'intimité. C'est vraiment un quartier de taudis pour millionnaires.
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