C'est un peu comme pour l'Autobiographie d'
Alice Toklas où
Gertrude Stein, pas bête, parle surtout d'elle-même à travers les yeux de sa compagne. Isherwood parle de lui à la troisième personne du singulier en racontant tout ce que "Christopher" a fait... au début, c'était déroutant et je croyais que c'était une biographie.
Ceci dit, c'est sans complaisance...
Ce que j'ai préféré ?
Tout le passage sur la clinique de
Magnus Hirschfeld, le sexologue allemand juif berlinois, que je devrais relire, plutôt expressionniste, clinique saccagée par des étudiants et militants nazis dans les années 30... (les autodafés de livres que l'on voit dans les documentaires de l'époque seraient ceux de la bibliothèque de l'institut de sexologie de
Magnus Hirschfeld.)
Puis le récit de ses rencontres avec
E. M. Forster, et leurs discussions au sujet de l'épilogue de
Maurice, le roman "queer", gay, de Forster. Qui n'était absolument pas sûr de lui ni de le publier. Et heureusement que son roman a fini par être publié. Isherwood en possédait une copie.
Et puis, c'est un témoignage intéressant sur le Berlin et l'Allemagne des années 30, sur la montèe du nazisme, sur les voyages incessants de Isherwood, (même à Bruxelles... il a habité boulevard Adolphe Max.) avant qu'il ne quitte définitivement l'Angleterre et l'Europe pour les États-Unis.
En 1939.