Je reconnais de belles qualités à ce court roman. L'écriture y est poétique, concise et efficace, et l'argument historique très instructif. Cette misère roumaine, rappelant la pauvreté russe décrite dans
Les Bas-fonds de
Maxime Gorki, fait froid dans le dos. le mode de vie des paysans roumains occupe d'ailleurs la majeure partie de l'ouvrage, donnant une impression de longueur, d'étirement, d'infini. La révolte et la répression finales n'en paraissent que plus fulgurantes.
Et pourtant, je n'ai jamais réussi à rentrer dans ce roman. J'ai lu des scènes terribles en restant de marbre, et j'ai eu l'impression d'être spectatrice de cette histoire, sans la vivre de l'intérieur, comme si
Panaït Istrati gardait précieusement son patrimoine roumain.
Une éclaircie cependant : j'ai été touchée par le personnage du père du narrateur et par sa flûte enchanteresse qui a dû si joliment accompagner ces plaines du Baragan.