AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Les Récits d'Adrien Zograffi tome 3 sur 4
EAN : 9782070374472
177 pages
Gallimard (03/03/1983)
4.28/5   40 notes
Résumé :
« La liberté demande à être défendue ; et je ne sais pas qui haïr, qui mépriser davantage, celui qui supprime la liberté et celui qui a peur de la défendre. »

Les haïdoucs, bandits d'honneur de Roumanie, viennent de subir une terrible défaite. Cosma, leur chef, n’est plus. Les balles de la potéra, milice à la solde des grands propriétaires et des seigneurs cupides, l’ont terrassé et ont mis fin à ses actions en faveur des opprimés et des misérables.>Voir plus
Que lire après Les Récits d'Adrien Zograffi : Présentation des haïdoucsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Les deux premiers tomes des Récits d'Adrien Zograffi m'avaient laissé plutôt indifférent. Ainsi, mes attentes envers ce troisième tome n'étaient pas particulièrement élevées. J'avais l'impression que la plume de Panait Istrati du début du vingtième siècle avait mal vieillie. Eh bien, heureusement que j'ai persévéré parce que, curieusement, Présentation des Haïdoucs m'a plu. le roman est divisé en six parties, chacune centrée sur un personnage et racontant, à la première personne, comment il est devenu un haïdouc. Il s'agit d'une sorte bandit d'honneur propre à la Roumanie. Une sorte de Robin des Bois, s'attaquant aux riches mais surtout aux oppresseurs. On les aime bien, ces hors-la-loi qui luttent pour une bonne cause. Il y a chez eux quelque chose du héros romantique d'une autre époque. Si dans les siècles passés les «méchants» étaient les Turcs, ils se manifestent sous diverses formes au tournant du siècle dernier : police et milice corrompues ou à la solde d'une élite (aristocrates, religieux, grands propriétaires ou bourgeois) qui tient à garder son autorité, ses privilèges et son argent. Tant pis pour les misérables ! Malheureusement, l'heure des glorieux affrontements est (presque) révolue et les haïdoucs n'ont plus le soutien de la population. Combattre l'injustice devient une tâche ingrate. Les derniers représentants de cette caste, après une guérilla qui les a décimés, sont refoulés dans une grotte et c'est là que chacun raconte son histoire : Floarea Codrilor (une femme, la chef du groupuscule après la mort de son partenaire Cosma), Élie Le Sage, Spilca le Moine, Movila l'Intendant et Jérémie le fils de la forêt. Ce qu'ils racontent, c'est un goût pour la liberté, un besoin de venger des humiliations infligées par une société cruelle et d'aider ceux qui ne peuvent se défendre pour éviter que ces derniers aient à subir le même sort. Chaque histoire est unique mais, en un sens, c'est également la même qui se décline en autant de variante qu'il y a d'indivus. Et il n'y a pas que leur parcours qui est différent, leur personnalité aussi. Ce ne sont pas tous des paysans ignares, des sauvages ; plusieurs sont éduqués. Ça ajoute de la profondeur à certains récits. Avec Présentation des Haïdoucs, j'avais l'impression de plonger au coeur de la Roumanie, avec ses traditions et ses paysages propices aux légendes. Et l'utilisation d'un style proche de la langue orale était tout à fait appropriée, parfaite. Par moment, je pouvais facilement m'imaginer au milieu de ces hors-la-loi, autour de leur feu de camp qui grésille, à écouter leurs confessions. Tranquillement, la nuit les enveloppait et avec elle disparaissait leur monde…
Commenter  J’apprécie          370
Floralea Codrilor, capitaine des Robins des bois roumains que sont les Haïdoucs, tient conseil.

Chacun raconte le chemin qui les a conduit en Haïdoucie, qui désirant défendre le peuple contre les seigneurs violeurs, qui contre les satyres que sont l'évêque et les aristocrates ou contre les razzias truques et les exactions de la police mais avec peu de résultat et une douloureuse désillusion.

Triste époque!
Commenter  J’apprécie          250
J'ai découvert la plume de Panaït Istrati avec ce roman et j'ai tout de suite adhéré à son style et à son écriture qui nous narre la Roumanie du début du 20ème siècle. La vie de serfs qui se soumettent au bon vouloir des différents vassaux est affligeante et l'auteur ne cesse d'interroger cette relation de subordination ou d'esclavage pour d'autres. J'ai trouvé intéressant sa manière de questionner les liens entre les gens, les rapports hommes/femmes de l'époque font froids dans le dos avec le prisme d'aujourd'hui.

Ces haïdoucs ne sont pas romancés, le dernier récit nous donne à voir que ce n'était pas des tendres non plus et qu'ils n'étaient pas à l'abri de commettre des injustices et de devenir des tyrans.
Commenter  J’apprécie          80
Absolument génial !
Une immersion rondement menée dans le monde des Haïdouks roumains qui présentent, tour à tour, les faits qui les ont amenés à prendre le chemin de la sécession et de la résistance face à l'occupant Turc et aux corrompus locaux.
On découvre ici, sous une forme mêlant histoire et fable, des humains emplis de courage, d'honneur et de valeurs intemporelles, au coeur d'une Roumanie fascinante.
Panaït Istrati est un conteur de grand talent, son amour pour ces brigands au grand coeur transpire tout au long de son livre, tout comme sa passion pour les territoires magiques du centre de l'Europe.
Présentation des Haïdouks m'a permis de m'évader pendant quelques nuits, de vivre des aventures plus que plaisantes, de côtoyer des humains courageux, de profiter d'un feu de camp bienfaiteur avec des camarades que j'aurais aimé connaître.
Un livre dont je recommande chaudement la lecture !
Commenter  J’apprécie          30
Les Haïdoucs, ce sont des rebelles que le gouvernement considère comme bandit. Il se battent contre l'injustice et pour la liberté. Ce roman est un témoignage de plusieurs personnages.
Nous commençons par faire la connaissance de Florea Codrilor dit Floritchica, la chef de ce groupe de Haïdoucs. Elle nous narre une partie de son enfance et la rencontre avec un grand chef Haïdouc : nommé Cosma. Ainsi que le cheminement qui l'amena où elle se trouve.
Ensuite, Eli le Sage, nous laisse entrevoir les difficultés de son enfance aux côtés de ses frères et de sa soeur. Tous sont sous la coupe du patriarche. Nous serons au plus près des événements déclencheurs qui l'amena à l'Haïdoucie.
Spilca le Moine, nous livre un récit prenant à coeur. Il nous narre sa raison d'être un Haïdouc suite au malheur d'amour qu'il vécu.
Movila le Vataf, est devenu Haïdouc en subissant les pressions et les sévices d'un Boïar. Il devient l'aîné de la famille à la suite de malheurs et décide de se retourner contre les nobles.
Jérémie Fils de la Forêt, Haïdouc de naissance, suite a son adoption étant bébé par Cosma et Florea Codrilor. Il nous explique la différence entre Haïdouc et esclave.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Chanson haïdouque

Le printemps, cette année-là, quoique précoce et doux, se montra fort pluvieux. Aussi fut-il possible à notre troupe de quitter sa retraite d’hiver un peu plus tôt que les haïdoucs n’en ont l’habitude ; mais, pour ce qui était d’aborder la plaine, il fallait y renoncer pour le moment ; les routes étaient défoncées, impraticables, désertes de charretiers. C’était sous des déguisements de charretiers que Floarea Codrilor, notre capitaine, avait décidé de nous faire faire les grands déplacements. Elle nous disait avec raison que les potéras (Note de bas de page : Armées de mercenaires) nous recherchaient sur les sentiers montagneux plutôt que dans les villes, ou en rase campagne. Nous devions abandonner les pratiques par trop « éventées », qui reléguaient naguère le haïdouc sur les confins de la terre où gémissait son frère le paysan. Il fallait maintenant nous rapprocher de cet homme, abruti par quatre siècles de spoliation, et lui faire comprendre que les haïdoucs seraient impuissants à le délivrer du joug aussi longtemps qu’il croupirait dans l’animalité. C’est pourquoi les révoltés allaient se muer en braves charretiers, se joindre aux interminables convois de voitures qui sillonnent les principautés danubiennes en long et en large, transporter de vraies, de fausses marchandises, boire, rire, bavarder avec leurs camarades, au besoin se laisser fouetter comme eux, mais toujours prêts à secouer, à réveiller de son triste sommeil la bête parlante, celle qui dépasse le bœuf en endurance et le lapin en fécondité. Et s’il restait bien entendu que, tout en poursuivant cette tentative de soulèvement, nous ne nous abstiendrions pas de piller et châtier, d’aventure, certains gros coupables, nous n’en devions pas moins considérer ces actes comme secondaires, bons à tenir le peuple en éveil et à satisfaire la soif de vengeance d’une haïdoucie primitive et bornée.
Commenter  J’apprécie          40
Jusqu'au jour où je connus Groza, j'étais seule. Ma mère m'obligeait à passer mon enfance à broder, les yeux sur un canevas, chiffon épatant et misérable, qui dévore les plus belles années d'une jeune fille et qui, à son tour, est dévoré par les mites après avoir émerveillé deux générations d'ignorants. J'entrai en guerre avec ma mère et avec le village ; je passai pour une paresseuse.
Hé, quoi donc? Mépriser le rayon du soleil qui dépose des taches d'argent sur la route forestière? Ne jamais savoir de quelle façon un rossignol travaille à son nid? Se priver de la caresse du vent qui gonfle la chemise? Renoncer au murmure du ruisseau qui galope, tout content, vers la rivière? Enfin, rester sourd aux appels du printemps, annonçant la vie nouvelle, à ceux de l'été, gémissant sous le poids de l'abondance, oublier l'automne riche en mélancolie et vivre sans s'étourdir du deuil blanc de l'hiver? Et pour quoi, ce renoncement total?
Commenter  J’apprécie          90
Stavro

Adrien traversa, étourdi, le court boulevard de la Mère-de-Dieu, qui à Braïla, conduit de l’église du même nom au Jardin public. Arrivé à l’entrée du jardin, il s’arrêta, confus et dépité.
– Tout de même ! s’exclama-t-il à haute voix. Je ne suis plus un enfant !... Et je crois bien avoir le droit de comprendre la vie comme je la sens.
Il était six heures du soir. Jour de travail. Les allées du jardin étaient presque désertes vers les deux portes principales, et le soleil crépusculaire dorait le sable, pendant que les bosquets de lilas plongeaient dans l’ombre nocturne. Des chauves-souris voltigeaient en tous sens, comme désemparées. Les bancs alignés sur les chaussées étaient presque tous libres, sauf dans certaines encoignures discrètes du jardin où de jeunes couples se tenaient serrés et devenaient sérieux au passage des importuns. Adrien ne fit attention à aucun être humain qu’il croisa en chemin. Il aspirait, avide, l’air pur qui se levait du sable fraîchement arrosé, le mélange embaumé du parfum des fleurs et pensait à ce qu’il ne pouvait pas comprendre.
Commenter  J’apprécie          20
Les écueils dont le destin parsème cette mer qu'est notre vie déterminent nombre d'humains à vivoter dans de petites embarcations qui voguent prudemment près des côtes.
Commenter  J’apprécie          60
FLOAREA CODRILOR Capitaine de haïdoucs
"Vous voulez mettre sur mes épaules de femme le poids de la responsabilité, et sur ma tête, le prix de sa perte. J'accepte l'un et l'autre ...
Pour cela, nous devons nous connaître : vous me direz qui vous êtes. Je vais vous dire, moi, la première, qui je suis ..."
Elle ne nous dit rien pendant un long moment et se promena, la mine soucieuse.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Panaït Istrati (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Panaït Istrati
Vidéo de Panaït Istrati
autres livres classés : littérature roumaineVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (87) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..