C'est difficile de retourner à sa petite vie tranquille après la lecture de ce livre. Comment revenir à la vie normale après avoir été témoin pendant 500 pages d'une horreur inhumaine, sans nom, difficilement concevable ?
Mon choc s'est amplifié quand j'ai réalisé que les personnages étaient inspirés de personnes réelles, qui ont réellement vécu tout cela, des personnes qui sont devenue historiques, comme c'est le cas de Fredy Hirsch, le jeune directeur de l'école improvisée du camp familial d'Auschwitz, un Juif Allemand pour qui les enfants, leur survie, leur bien-être, et leur éducation passaient en priorité, représentaient le seul espoir.
C'est le cas aussi de Dita,
Dita Kraus dans la vraie vie, qui a réellement été la bibliothécaire du camps, et qui est une héroïne absolument fascinante. On suit son histoire alors qu'elle a 14 ans et se bat chaque jour pour survivre aux terribles conditions du camps familial, et garder le lien avec ses proches, et les livres, ses plus grands trésors, ses seuls échappatoires.
Mais au final, le thème des livres reste assez secondaire dans cette histoire, même si les personnages prennent des risques mortelles pour garder cachés au sein de leur école, un baraquement, une simple étable, ces précieux ouvrages, même si les livres aident Dita et les enfants à supporter le calvaire... Ce qu'on retient de ce récit, c'est l'horreur absolue de cette époque.
Qu'un état totalitaire, un peuple suprématiste, se soit arrogé le droit de vie ou de mort sur tout un pan de l'humanité, par antisémitisme, racisme, homophobie, etc, et le droit de mettre en place de tel camps d'exécutions et méthodes de persécution, c'est inimaginable. L'enfer qu'ont vécu, supporté, ces milliers de personnes déportées, et ces milliers de personnes assassinées, fauchées dans leur plus jeunes années ou à l'heure du repos mérité, c'est insoutenable. Une telle haine ne devrait pas exister, de telles horreurs n'auraient jamais dû pouvoir se dérouler, être mise en oeuvre, ces exécutions de masse et ces tortures... Les victimes étaient traitées comme des choses sans âmes, sans droits, même pas comme des objets.
Cela me révolte et me soulève le coeur.
Certaines passages de ce livre, beaucoup en réalité, sont très durs à lire, et continuent de hanter mon esprit bien après, quand j'ai les yeux fermés.
Néanmoins, je suis heureuse d'avoir lu cet important témoignage, et d'avoir suivi les destins de personnes formidables, qui ont montré un courage et une résilience hors du commun. Il faut un temps d'adaptation cependant pour revenir à sa vie personnelle et routinière, et retrouver foi en l'humanité.