Citations sur Ce peu de bruits (14)
Jour de janvier, ouvre un peu plus grands les yeux,
fais durer ton regard encore un peu
et que le rose colore tes joues
ainsi qu'à l'amoureuse.
Ouvre ta porte un peu plus grande, jour,
afin que nous puissions au moins rêver que nous passons.
Jour, prends pitié.
La dernière sonate pour piano de Schubert m'étant revenue hier soir, par surprise, une fois de plus, je me suis dit simplement : « Voilà.» Voilà ce qui tient inexplicablement debout, contre les pires tempêtes, contre l'aspiration du vide ; voilà ce qui mérite, définitivement, d'être aimé : la tendre colonne de feu qui vous conduit, même dans le désert qui semble n'avoir ni limites, ni fin.
Il faut désembuer, désencombrer, par pure amitié, au mieux : par amour. Cela se peut encore, quelquefois. À défaut de rien comprendre, et de pouvoir plus.
p.53
Ce peu de bruits qui parviennent encore jusqu’au cœur, cœur de presque fantôme.
Ce peu de pas risqués encore vers le monde dont on dirait qu’il s’éloigne, quand c’est plutôt le cœur qui le fait, de mauvais gré.
Pas de plainte là-dessus toutefois, rien qui couvrirait les ultimes rumeurs ; pas une seule larme qui brouillerait la vue du ciel de plus en plus lointain.
Paroles mal maîtrisées, mal agencées, paroles répétitives, pour accompagner encore le voyageur comme une ombre de ruisseau.
La dernière sonate pour piano de Schubert m'étant revenue hier soir, par surprise, une fois de plus, je me suis dit simplement : "Voilà" voilà ce qui tient inexplicablement debout, contre les pires tempête, contre l'aspiration du vide ; voilà ce qui mérite, définitivement, d'être aimé : la tendre colonne de feu qui vous conduit, même dans le désert qui semble n'avoir ni limites, ni fins. p 31
Phrase que je me souviens d'avoir dite, au cours d'un rêve teinté de mélancolie, à une jeune inconnue aux cheveux noirs : "A tout instant, dans ce monde-ci, il y a quelqu'un occupé à pleurer ; et quelquefois, par notre faute. p 62
cette sorte de sourire que sont parfois aussi les fleurs, au milieu des herbes graves.
Paroles tenant à la terre par leur tige invisible.
Toute la misère humaine, quand on la touche du doigt, c'est comme une bête qui inspire une répulsion qu'il faut que le coeur endure et surmonte, s'il le peut. p 29
– citation de Daumal : « … la poésie blanche va à contre-pente, elle remonte le courant, comme la truite, pour aller engendre à la source vive… »