Citations sur Le chat qui mangeait de la laine et autres enquêtes de .. (6)
La moustache de Qwilleran frémit imperceptiblement. Il y avait eu un temps où les Clubs de la Presse avaient représenté sa vie, ses amours, sa maison, son inspiration. Celui-là se trouvait en face du nouveau quartier général de la police dans une forteresse en granit avec des fenêtres à barreaux. C’était autrefois la prison du comté. Les marches de pierre usées étaient recouvertes d’une sorte de gadoue due à la fonte des neiges de ce mois de février exceptionnellement clément. Dans l’entrée, les lambris de bois luisaient sous d’innombrables couches de vernis
Entre deux âges. Il vit seul avec un chat, vous voyez un peu le genre. Bien des gens pensent que le chat écrit les articles et ils n’ont peut-être pas tort.
— Ses critiques sont-elles bonnes ?
— Il le pense et le conseil d’administration aussi... On prétend que le Flux l’a fait assurer pour une forte somme. — Qu’est-ce qui vaut si cher chez un critique d’art ?
— Celui-ci possède un don magique dans notre métier : il est controversé. Ses critiques nous valent des centaines de lettres par semaine.
— Quel genre de lettres
Qwilleran regarda à ses pieds, tandis que le sang coulait le long de ses doigts. La corde de nylon lui sciait l'autre main. G. Verning Tait s'était pris dans cette corde et s'était écroulé par terre, mais avant de tomber, il avait eu le temps de lancer son arme.
A l'autre extrémité de la corde, Koko se débattait comme un beau diable pour se libérer et, en haut de l'armoire, la chatte siamoise crachait de frayeur.
Le chat fit le gros dos, gonfla sa queue en point d'interrogation et marcha sur les pieds du journaliste.
- Tu vas avoir une compagne de jeu. Une jolie petite siamoise qui louche un peu.
Le journaliste l'avait recueilli six mois plus tôt, à la suite du décès du locataire du premier étage. Qwilleran le nourrissait bien, lui tenait des conversations et inventait des jeux qui plaisaient à cet animal extraordinairement intelligent. Tous les matons, Koko occupait un coin de table, assis bien droit, sa queue entourant ses pattes brunes. Dans ce rayon de soleil, ses yeux étaient d'un bleu intense et sa fourrure paraissait encore plus soyeuse.
Le journaliste l'avait recueilli six mois plus tôt, à la suite du décès du locataire du premier étage. Qwilleran le nourrissait bien, lui tenait des conversations et inventait des jeux qui plaisaient à cet animal extraordinairement intelligent. Tous les matins, Koko occupait un coin de table, assis bien droit, sa queue entourant ses pattes brunes. Dans ce rayon de soleil, ses yeux étaient d'un bleu intense et sa fourrure paraissait encore plus soyeuse.