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Voilà que j'entre dans la prose de Shirley Jackson, par ce recueil de nouvelles.
Certaines de ces histoires sont effrayantes, d'autres moins...
Mais toutes distillent un malaise diffus qui s'épaissit parfois en gros nuages gris. Toutes sont servies par une écriture ciselée et une traduction qui restitue si bien ces ambiances ternes et ordinaires au-delà du supportable.
Que seraient ces récits, sans les personnages qui les animent? Marionnettes animées elles-même par leur folie, leurs manies leurs préjugés. Pantins guidés par des démons aux visages parfois avenants, souriants. Poupées parfois prises d'une panique insensée.
En vingt nouvelles, comme autant d'étapes, Shirley Jackson couvre un spectre assez large de situations qui se dégradent, d'un quotidien qui se dilue et d'un mal sournoiss qui se répand.
En vingt stations, Shirley Jackson a tracé une ligne qui m'amènera à lire ses romans.
Des nouvelles à lire, donc, tranquillement et sans modération.
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Inquiétante étrangeté

Shirley Jackson (1916-1965) est une auteure reconnue (Nous avons toujours vécu au château…) et son nom a même été attribué à un prix qui est censé récompenser chaque année "les meilleurs ouvrages de suspense et d'horreur psychologique tels ceux qu'elle écrivait" (Wikipédia) .
Bien qu'il soit paru dans l'ancienne collection « Terreur » éditée par Pocket, on ne trouve guère de terreur dans ce recueil de vingt nouvelles (excepté dans "Statue de sel"), mais une inquiétude croissante qui se glisse insidieusement au coeur des personnages.
On n'y trouve pas non plus de surnaturel, mais des faits étranges, insolites qui bousculent le quotidien ordinaire des personnages en question et qui parfois même les déstabilise de manière définitive...
Ce recueil est inégal : certains textes, très réussis, jettent le trouble dans l'esprit du lecteur tandis que d'autres, notamment certains très courts, se laissent facilement oublier.
Quelques récits parmi mes préférés :
- " La Dent " : une femme va se faire soigner une dent à New-York ; elle voyage en car et rencontre un individu singulier…
- " Le Sorcier " : au cours d'un voyage en train, un personnage déclare à un enfant qu'il a commis un crime abominable…
- " Les Renégats " : le chien de madame Walpole a tué les poules d'une voisine ; elle reçoit les conseils « avisés » de ses connaissances, et même de ses enfants, pour éviter que cela se reproduise…
- " Statue de sel " : une femme en vacances à New York se sent de plus en plus angoissée, car tout semble se dégrader autour d'elle...
- Et bien sûr " La Loterie " : chaque année, les habitants d'un village font une loterie ; mais dans quel but ?
A cause de ces récits et de quelques autres, le recueil de Shirley Jackson vaut le détour.
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De petits bijoux de nouvelles, construites de façon simple et efficace.

Ce sont souvent des situations assez ordinaires, mais tranquillement l'insolite s'installe. Je ne sais pas si c'est voulu, mais plusieurs de ces nouvelles mettent en situation des personnes qui se font littéralement marcher sur les pieds. Est-ce que Shirley Jackson avait ce problème ? En tout cas, elle sait induire notre colère lorsque des personnages sont dans cette situation.

C'est un livre assez difficile à classer. Plusieurs de ces nouvelles mettent en scène des situations qui ne sont rien de moins qu'ordinaires, mais où le personnage est démuni. La dernière, la loterie, sort du lot avec sa chute.

J'ai beaucoup aimé. de petits chocolats de toutes les saveurs.
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Des nouvelles inégales, dans lesquelles les figures féminines sont omniprésentes, au sein d'histoires au climat très étrange, fortement axé sur la psychologie.
Il me semble que le recueil perd de sa force par son aspect vieillot: la société décrite ici est essentiellement celle de l'Amérique des années 40 et cela me paraît se reporter sur l'écriture, créant une distance avec le lecteur.
Toutefois, les angoisses des personnages sont très bien transcrites ainsi que des atmosphères troubles et troublantes, souvent dérangeantes sans que l'on sache réellement ce qui fonctionne de travers, comment l'auteur distille ces ambiances malsaines.
Je recommanderai davantage "Maison hantée" ou "Nous avons toujours habité le château", deux romans d'une force considérable.
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Il y a quelques mois, j'ai regardé l'excellente série The haunting oh Hill House, adaptation du roman du même nom (traduit sous le titre La maison hantée en France) de Shirley Jackson. Suite à cela, j'avais relu le roman, lu quelques années plus tôt et j'avais à nouveau pu apprécier le talent de l'autrice pour tisser une intrigue, instiller l'étrange et l'inquiétant dans les événements, d'une façon si subtile, que l'on peut en tirer diverses interprétations. Forcément, je me devais de lire d'autres romans de l'autrice. Mais c'est par un recueil de nouvelles que j'ai poursuivi ma découverte de son oeuvre.

Cette fois encore, Shirley Jackson s'y entend pour insinuer le doute et l'inquiétude dans l'esprit de son lecteur. Dans de petites villes ordinaires, des gens ordinaires mènent une vie ordinaire. Mais un petit grain de sable vient faire grincer le cours des événements et l'inquiétude s'installe, jusqu'à la chute glaçante. Chacune de ces nouvelles est un petit bijou de noirceur mais certains sortent véritablement du lot. A commencer bien sûr par celle qui a donné son titre au recueil.

Un beau jour de juin, tous les habitants d'un village se rassemblent pour participer à la traditionnelle loterie. Les enfants jouent, les adultes discutent, jusqu'à ce que la loterie commence. Alors le silence s'installe… Si dans les premières pages, l'ambiance semble détendue, très vite le lecteur se rend compte que quelque chose cloche et se pose désormais une seule question : de quel genre de loterie s'agit-il ? La réponse tombe comme un couperet. La publication de cette nouvelle par le New Yorker en 1948 avait fait scandale. A elle seule cette nouvelle illustre parfaitement le talent et la subtilité de l'autrice pour dénoncer les apparences et gratter sous la surface. D'autres textes comme La possibilité du mal, dénoncent les faux-semblants d'une société puritaine. C'est parfois à l'institution du mariage que s'en prend Shirley Jackson, dans des textes comme La bonne épouse, Quelle idée ou La lune de miel de Mrs Smith. Elle révèle les mesquineries et hypocrisies existant au sein du couple présentant aux yeux du monde une façade tout à fait convenable.

Chacun de ces textes fait mouche, c'est diablement efficace !
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Shirley Jackson reste surtout célèbre pour son roman MAISON HANTEE plusieurs fois adapté à l'écran (« La maison du diable », son piteux remake et, dernièrement, une série télévisée) mais on lui doit également une série de nouvelles étranges, à l'ambiance d'épouvante feutrée.
Edité dans la collection « Terreur » ce recueil de vingt histoires courtes se montre pourtant inclassable. Les histoires développées sont bien écrites, agréables à lire mais ne paraissent pas toujours abouties. C'est sans doute voulu afin de garder l'étrangeté des récits mais cela peut également décontenancer un lecteur plus amateur de « contes à chute ».
Les deux premiers textes, « la dent » et « L'amant diabolique » sont symptomatiques de cette manière d'écrire toute en allusions : un bruit insolite, une situation bizarre génèrent le fantastique mais pas vraiment le frisson attendu. On peut en dire autant de « The Villager », là aussi agréable à lire mais qui laisse le lecteur en plan et dans l'expectative, sans qu'il sache réellement où Shirley Jackson veut en venir. « Charles » et « le sorcier » s'avèrent, eux, plus traditionnels mais également plus prévisibles, y compris dans leur petit twist final.
Inutile de détailler toutes les nouvelles, elles ressortent toutes, ou presque, de ce « fantastique » quotidien et ténu, de cette étrangeté particulière qui peut vite déboucher sur l'angoisse. On apprécie (Stephen King est un inconditionnel et on mesure l'influence que Shirley Jackson a pu avoir sur des gens comme Bradbury, Matheson ou plus récemment Gaiman), ou pas (personnellement une majorité des textes m'a laissé perplexe) mais on lira toutefois la nouvelle titre, « la loterie », devenue un classique du genre.
Considérée à sa sortie comme terriblement choquante elle a aujourd'hui perdu un peu de sa puissance (la fin se devine rapidement) mais demeure un modèle de récit horrifique « à chute ». Une excellente nouvelle qui justifie, quasiment à elle seule, la lecture de ce recueil sinon inégal et quelque peu décevant (pour moi).

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Ce n'est pas ce que Shirley Jackson a fait de mieux, mais ces nouvelles sont tout de même très honorables. Elles sont bien écrites et nous entraînent dans des mondes glauques dans lesquels l'être humain est montré sous ses pires aspects. On voit ici très clairement ce qui inspirera plus tard les nouvelles de Stephen King.
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