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J'ai souri souvent, j'ai ri silencieusement et je me suis bidonné franchement à plusieurs reprises en lisant ce texte singulier d'un auteur que je découvre pour la première fois.
Serge Sabaniego, dit Bix, s'est convaincu depuis plusieurs années de rester à la maison pour écrire mais aussi pour ménager les humeurs de sa femme névrosée et en protéger du même coup son fils. Une sortie anodine au bar du coin, où il côtoie occasionnellement quelques esseulés grands buveurs, le ramène d'un coup du côté aléatoire de l'existence. Suivant le narratif d'une ancienne légende, celle de Jean de l'Ours, notre anti-héros part à la conquête de ses envies tues depuis trop longtemps dans le confort d'un quotidien usé à la corde. Jusqu'à la lie, il boira le calice de ses espérances déçues. « J'avais cru réagir, me propulser énergiquement hors de mes rails pour trouver mieux, alors que ce n'était en réalité qu'une brève mise hors du monde, de mon monde, qu'une fuite stérile et vaine (…) »
Quelle verve, quel aplomb! Philippe Jaenada m'a captivée du début à la fin avec cette histoire à l'humour ravageur et qui se termine sur une pointe de fiel et d'amertume.
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Il y a eu l'Ulysse d'Homère, l'Ulysse de Joyce, « La femme et l'ours » pourrait être l'Ulysse de Jaenada. Après une dispute, le romancier estimé mais sans lecteur, Serge Sabaniego, que ses potes pochtrons surnomme Bix, quitte son palais d'Ithaque, un deux pièces près de la place Clichy. Il laisse seuls son épouse et son fils de dix ans, bien décidé à ne pas rentrer de la nuit. Pauvre Bix, de rêve en illusions, de cauchemars, en désillusions, ton voyage à saute-bistros va durer plus longtemps que tu ne le crois.

Tu vas rencontrer quelques Sirènes, quelques Cyclopes, pas mal d'éclopés et même un effroyable monstre à deux têtes. Tu n'es plus très jeune Bix, ne reste pas trop longtemps en rade, Pénélope et Télémaque t'attendent. (Rade = bistro en argot, dépêchez-vous de lire ce jeu de mot, c'est Philippe qui me l'a prêté, il en a besoin pour une prochaine chronique)

Jaenada a enchanté la rentrée littéraire en 2015 avec « La petite femelle ». le romancier, peu connu du grand public, avant ce coup de maitre est l'auteur d'une série de romans plutôt bien enlevés. Il se raconte à l'aide de doubles littéraires dans des déambulations sociologiques, philosophiques et très souvent éthyliques. « La femme et l'ours » n'échappe pas à cette règle, de rencontres en rencontres, des hommes et des femmes vont se donner des instants de vie. Jamais cynique ou malveillant, Jaenada porte sur tout ce petit monde un regard tendre et humaniste.

Philippe Jaenada c'est l'ours du titre, sans vouloir le vexer il a plus l'air d'un nounours que d'un grizzly. Ça tombe bien pour ces dames, un nounours c'est beaucoup plus tendre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le narrateur, excédé, ne supporte plus sa conjointe, claque la porte de son appartement et s'offre une virée pour aérer le système.
Cette virée sera une plongée dans les franges d'une société fracassée, où nous rencontrerons avec lui une bande d'alcooliques, une allumeuse, un couple d'échangistes dont le mâle voue un culte à Priape, où il sera aussi question d'un champion de poker génial tombant dans la dèche, d'un ours kidnappeur, et de Claude Chabrol champion du cul-sec !
C'est drôle et désespéré à la fois. C'est du Jaenada souvent au meilleur de sa forme.
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Après avoir entendu la légende de la femme et de l'ours et suite à une dispute avec sa femme, l'écrivain Bix Sabaniego décide de tout plaquer, se saoule et part dans une étrange quête personnelle...

Que dire de ce roman ? Hum... je sens que cette chronique ne va pas être facile !

C'est un roman étrange, autant pour le personnage principal, que pour l'histoire en elle même ! Tout d'abord, le narrateur est un personnage antipathique, qui délaisse sa famille, préfère picoler et ne fais pas grand chose de sa vie... bref j'ai eu beaucoup de mal avec lui !

Ensuite je suis assez contente de moi d'avoir réussi à aller jusqu'au bout du roman ! C'est dur de dire cela mais en ce qui concerne ce livre, je pense que soit on adhère complètement, soit on passe totalement à côté comme moi ! C'est dommage car on sent que l'auteur a dû faire un travail fou pour associer la vie de ce personnage à celui de la légende qui apparait au début du livre.

Cependant pour moi, ça reste un peu trop ciblé sur le sexe, sur l'alcool et le style cru mêlé d'injures... En résumé pas trop mon genre d'écriture !
J'ai aussi eu du mal avec la fin... Bix s'en sort un peu trop bien à mon goût ...

Ce livre faisait partie de la sélection du prix Confidentielles dont je suis une des jurés et cela explique la raison de cette lecture ! Pourtant le résumé écrit en 4e de couv par l'éditeur donnait très envie et promettait pas mal d'humour... je n'ai malheureusement pas retrouvé ce qui était promis !

Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Réussi, mais paradoxalement un peu décevant pour les lecteurs déjà fans de la verve de Jaenada...

Une fois n'est pas coutume, ce tout dernier Jaenada déçoit l'aficionado que je suis. Si la verve, l'humour, la capacité d'improvisation débridée de l'auteur du "Cosmonaute" et de l'immense "Plage de Manaccora" sont toujours bien présents, c'est un peu comme en retrait, en demi-teinte... le narrateur a moins de choses à raconter que dans les deux romans susnommés, et s'il y dérive physiquement bien davantage, il n'a plus autant d'énergie dans les digressions apparentes et les imbrications de parenthèses, qui représentaient pour moi l'un des plus grands charmes de l'auteur.

"Lorsque, après ses puissantes envolées sur la beauté et l'utilité du Livre en général, il a brièvement abordé mon cas (il a évoqué un roman "aussi distrayant que profond", ce qui était bien la preuve, s'il en fallait une, qu'il l'avait lu avec attention), il m'a désigné, à plusieurs reprises, par un affectueux "notre lauréat".) Heureusement que je n'avais pas bossé toute la nuit sur un long discours mêlant la joie du succès à l'humilité de l'artisan des mots, car quand il m'a tendu le micro à la fin de son oraison culturelle (vigoureusement applaudie), il ne faisait aucun doute que c'était à contrecoeur. Sa main s'est d'ailleurs arrêtée à mi-chemin entre lui et moi, comme un épagneul à qui l'on demande de rendre une balle et qui s'approche tête basse mais reste tout de même hors d'atteinte. Un gémissement télépathique s'élevant du public anxieux ("Oh non, pitié, on a soif..."), je n'ai pas pris le micro lointain et me suis contenté de faire un pas de côté, de tendre le cou pour m'en approcher (transformant ainsi Jacques Toubon en assistant à la prise de son) et de déclarer sobrement : "Ca me fait très plaisir, merci à tous." J'ai été, il me semble, encore plus applaudi que l'ami des Arts. Je suis Bix Sabaniego le Concis, les gens m'aiment."

Une fort belle trouvaille à noter : en appuyant le récit en réponse et écho au conte pyrénéen de "Jean de l'Ours", Jaenada a su aussi fournir à son narrateur un beau réservoir de métaphores instantanées qui alimenteront les sourires ou les rires du lecteur tout au long de ces 300 pages...

Un bon moment donc, mais paradoxalement peut-être davantage pour ceux qui découvriraient l'auteur que pour ses lecteurs déjà confirmés...
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J'avais beaucoup aimé le chameau sauvage, que m'avait fait découvrir Cécile Qd9 et adoré Plage de Manacora 16h30, aussi quand La femme et l'ours est paru, ai-je tout de suite eu envie de me le procurer, attirée également par l'humour de l'auteur sur sa page Fb ainsi que le blog créé à l'occasion de ce roman, où ses lecteurs publient des photos de mises en scène avec l'ouvrage (voir liens ci-dessous).

J'ai donc lu, et beaucoup aimé. J'ai également eu la chance juste après ma lecture de rencontrer Philippe Jaenada à une petite soirée organisée par la librairie le bateau livre à Lille, dont je vous ai déjà parlé. Pas énormément de monde pour cette rencontre, et du coup la possibilité de discuter ensuite avec l'auteur et lui poser mille questions !

Voici donc, plutôt qu'un billet traditionnel, le compte-rendu de cette soirée, notes prises pendant la discussion entre François-Marie, le libraire (FM), et Philippe Jaenada (PJ). Attention à ceux qui n'ont pas lu ce roman et voudraient le faire, je fais un peu de spoiler…

Pour commencer, FM fait remarquer qu'il y a chez Jaenada une élégance due à un certain détachement pour raconter une histoire, raconter la détresse des gens sans tomber dans le pathos et en gardant toujours l'humour. On se reconnait souvent dans les scènes, il y a comme une proximité entre le lecteur et le héros de l'histoire, qui pourrait être vous ou moi.

La femme et l'ours est cependant plus sombre que les précédents romans de l'auteur, qui ajoute qu'en effet ça n'est « pas un des livres les plus drôles de la rentrée ». Mais c'est un livre qui marque, puisqu'il traite d'un sujet grave, d'une parenthèse dans la vie d'un homme.

Le personnage de Bix Sabaniego ressemble beaucoup à PJ et aux personnages croisés dans ses romans précédents. C'est un quadragénaire autrefois fêtard et plein d'énergie mais qui se voit maintenant comme englué dans son quotidien, entre sa femme avec laquelle il n'échange plus rien et qui ne cesse de se plaindre, et son fils. Un soir, suite à une dispute conjugale, il prend son sac et part. Il va errer de bars en bars, rencontrer tout un tas de gens avec lesquels il échangera sur sa vie et la leur, aussi paumés que lui (voire beaucoup plus !), qui semblent sortis d'un autre monde tant ils sont peu adaptables à notre société. Bix va passer ces quelques jours d'errance dans un état d'alcoolémie plus qu'avancé, sillonnera Paris (ses bas-fonds mais aussi le Lutécia !), pour se retrouver finalement dans le Lubéron et à Monaco. Fin du voyage où sous les strass de la ville factice pour riches désoeuvrés, il devra recouvrer sa lucidité et choisir une fois pour toutes son chemin.

La femme et l'ours est donc l'histoire d'une errance très alcoolisée, dont on sort pourtant calme et droit, l'histoire d'une chute.
Suite sur Les lectures de Liliba
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Dans ce roman initiatique Philippe Jaenada se met dans la peau de l'ours ! le narrateur, journaliste et écrivain, vient de recevoir le prix Alexandre Vialatte des mains de Jacques Toubon. L'homme sort de cette soirée mondaine accablé et retrouve avec soulagement sa vie familiale. Dans le métro il entend des brides d'une légende, celle de Jean de l'Ours. Dès lors notre anti-héros commence une quête improbable et un périple aviné qui le conduira jusqu'à Monaco. On s'embarque avec joie dans cette virée qui mêle culture, beuveries rocambolesques et parties-fines sordides. L'histoire de Jésus, le pilier de bar à la sauce Cendrillon, ou celle de ce joueur de poker à la fois mythique et pathétique, viennent encore agrémenter ce surprenant mais délectable récit.
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Bon, voilà, déjà il faut faire admettre à l'Homme que ce n'est pas la suite de l'Homme qui savait la langue des serpents. Non, non, rien à voir, même si ça parle d'ours et de femmes. Rien à voir non plus avec Winnie l'ourson en version adulte, quoique. En même temps, je sais bien que j'ai tendance à lire des romans avec des titres bizarres mais que voulez-vous, ça m'attire. Je n'y peux rien, quand j'en vois un, j'ai automatiquement envie de le prendre sur la table, et souvent ils cachent des romans un peu fantasques. Je me tiens tout de même loin des romans-à-titre-bizarre-et-très-médiatisés parce que ceux là, généralement, ne rentrent pas dans mes critères. Oh, probablement qu'ils pourraient, fondamentalement, je suis bien accro aux comédies romantiques gnagnan américaines, mais bon sur mes lectures j'essaye de regarder les choses de plus haut.

Ce n'est pas toujours facile, parce que je suis bloquée par ma bonne vieille habitude qui me fait penser « non pas celui-là il est trop intelligent/trop moderne/ma soeur l'a aimé ». du coup, Jaenada, j'ai quand même mis un bon bout de temps. Il est adulé par tout ce que Paris compte de libraires chics, alors, ben oui, j'avais peur. Et comme c'est une histoire qui finit bien, j'avais tort d'avoir peur. Parce que finalement, il faut le dire, ça se lit très bien, c'est loin d'être chiant et même si ça ne restera pas comme l'un de mes romans préférés, c'est tout de même un espèce de tourbillon dans l'âme humaine assez impressionnant.

Bref, j'ai aimé accompagner le héros dans ses nuits de folie, ça m'a par moment fait penser aux nuits de saoulerie de Limonov, et même si je suis loin de m'être reconnue en lui, quelques fois, tout de même, le côté paumé… Bref, ça m'a plu et parlé.
Lien : http://www.readingintherain...
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Le roman est construit autour d'une légende, celle de "Jean de l'ours", que Philippe Jaenada nous conte en quelques pages, avec beaucoup d'humour.Le rapport entre le narrateur nommé "Bix" et l'ours de la légende apparaît au fil du roman mais reste anecdotique. L'histoire principale est celle de la descente aux "enfers alcooliques" du narrateur, écrivain plus ou moins connu, qui claque la porte de son appartement à la suite d'une dispute avec sa femme, légèrement névrosée. Il entame alors une tournée des bars qui lui fait vivre des aventures "tragi-cocasses" voire totalement loufoques à la fin du roman.

Ce livre m'a tour à tour amusée et agacée, tout comme le personnage central, le fameux Bix. Dans le même genre, en plus déjanté encore, j'ai lu et préféré "Cinq matins de trop" de Kenneth Cook (l'histoire se déroulant en Australie, on a le dépaysement en prime).

Cette première approche de l'oeuvre Philippe Jaenada ne m'a pas totalement convaincue. Cette histoire est trop alcoolisée à mon goût et je n'ai pas adhéré à la tournure que prend l'histoire à la fin du roman (on nage dans le glauque...). En revanche, j'ai bien aimé la plume de l'auteur et son humour. Il fait preuve d'une bonne dose d'auto dérision et j'aime ça !

Un auteur à découvrir avec un autre titre, peut-être ?

Lien : http://sylire.over-blog.com/
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Descente aux enfers d'un écrivain alcoolique en mal d'inspiration et désabusé par son quotidien...
Roman noir où l'humour sarcastique, très masculin apporte un peu de légèreté au récit...

Déçue par la fin du livre, délire de l'auteur...
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