"Rien n'est trop beau" est le premier roman de l'américaine
Rona Jaffe qui fut accueillit par un vif succès dans les années 1958.
Ce roman s'intéresse principalement aux destins de quatre jeunes femmes rigoureusement différentes et fraîchement débarqués à New York pour réussir dans le beau monde.
Caroline Bender, vient de se faire abandonner par son fiancé, lui préférant une jeune femme d'une grande fortune. Elle décide alors de quitter sa famille et décroche un emploi comme secrétaire dactylographe, puis comme lectrice dans la maison d'édition " Chez Fabian".
Elle fait la connaissance d'April Morisson, aussi nouvelle dans la maison d'édition . Cependant, son rêve est de faire carrière en tant qu'actrice.
Gregg Adams, la colocataire de Caroline, débutant dans le théâtre vit au croché d'une célébrité, c'est le personnage le plus extravagant du roman.
Enfin, Barbara Lemont, jeune divorcée, essaye de se reconstruire en tant que femme et d'élever sa petite fille.
Ces quatre jeunes femmes, plutôt naïves au début du livre, vont nous mener de péripétie en péripétie. Au fil de ces 550 pages, nous découvrons leurs espoirs, leurs rêves, leurs déceptions...
L'auteure, qui est , elle même passé par là, nous montre combien il est difficile pour une femme de se faire une place dans un milieu d'hommes. Nous sommes loin d'avoir une égalité entre les hommes et les femmes.
Les patrons essayent de profiter de leur secrétaire ; contrairement aux hommes, la sexualité avant le mariage est taboue pour les femmes.
C'est un livre sur les moeurs de l'époque, sur les conventions, les traditions que les femmes se devaient de respecter. Il n'était pas question d'égalité entre les sexes, ni de contraception. L'avortement reste tabou.
Ce roman riche en émotion, nous plonge dans une atmosphère particulière et paradoxale.
D'un côté, celle du début de l'émancipation financière des femmes.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Caroline , car c'est elle, qui essaye le plus d'évoluer dans sa carrière. C'est une femme ambitieuse qui ne prétend pas avoir besoin d'un mari pour réussir sa vie.
D'un autre côté, nous avons la plupart des femmes qui cherchent avant tout un mari pour fonder une famille et rester bien tranquillement à la maison à attendre sagement le retour de l'homme le soir.
Comme le personnage d'April, contrainte d'avorter par un homme qui ne souhaite pas l'épouser. Ou encore le personnage de Barbara, qui sait que ce sera difficile de trouver un homme qui accepte de fonder une famille avec une femme divorcée et un enfant à charge.
En conclusion, ce livre avec sa magnifique couverture fut une très bonne découverte pour moi. Je me suis laissée happer dans la vie des new-yorkais des années 1950. C'est un roman émouvant et drôle que je recommande!