Le dernier lendemain

Carl le sait d’après son expérience aussi bien personnelle que professionnelle : le meilleur moyen de déstabiliser quelqu’un est de retourner son esprit contre lui.

L'entrepôt abandonné
Chapitre 47. &3

Elle repense à Lyle, son premier époux, toujours soûl, esclave de la boisson. Souvent, c’était tout juste s’il réussissait à tituber jusque chez eux avant de perdre connaissance sur la pelouse, vautré dans son vomi. Infichu de garder un boulot. Plus fidèle à la bouteille qu’à son épouse. Et bien sûr, en définitive, il avait choisi la première. Soit tu arrêtes l’alcool, soit tu t’en vas, Lyle, à toi de décider.
Alors, adieu.

Royal
Chapitre 33. &1

(...) si son épouse est morte, son esprit hante encore leur maison et il n’y est toujours pas retourné. Il ne lui a toujours pas fait ses adieux.
Mince, ce que Naomi lui manque. Et ce qu’il aimerait être capable de commencer une nouvelle histoire sans la saboter ni éprouver un sentiment de trahison.

Royal
Chapitre 33. &1

Sandy se retourne et observe les bâtiments qui rétrécissent derrière lui. Il aimerait bien qu’ils rapetissent au point de disparaître.
Comme ça, il n’aurait jamais à y retourner.

Royal
Chapitre 32. &2

L’odeur de la pluie éveille toujours chez lui la nostalgie d’une époque révolue de sa vie, d’un temps plus innocent. Et à plus forte raison un jour comme celui-là, où rien ne va. Disparue, la petite vie – étriquée, certes, mais douillette – qu’il menait depuis trois ans, comme volatilisée sous la cape d’un magicien.
Adieu, petit lapin.

Chapitre 25. &1

Son père lui interdisait de se raser les jambes à l’époque où elle vivait sous son toit et il ne l’autorisait pas non plus à se maquiller. Le seul livre admis à la maison était la Bible : tout ce qui méritait d’être su se trouvait dedans ; chercher des réponses ailleurs revenait à chercher les ennuis.

Foutu coeur
Chapitre 19. &3

Les temps sont bizarres. (...)
Le monde est plus effrayant que jamais et ça ne s’arrange pas. Et quand les gens ont peur, tout est possible.

Foutu coeur
Chapitre 18. &1

L’absolution de ses péchés dans le sang. C’est peut-être ce qu’il veut, au fond de lui. Tout au fond. Dans quelque recoin archaïque, vierge de toute corruption extérieure, de tout élément étranger.

Chapitre 14. &7

Eugene hausse les épaules et repense à sa propre enfance. Il a grandi dans la pauvreté, mais il n’en avait pas vraiment conscience. Il pouvait passer des journées entières à jouer seul, à inventer des mondes fantastiques dans lesquels il vivait des aventures extraordinaires, chassant des monstres inventés et inventant des trésors imaginaires. Il y avait là quelque chose de si magique, si innocent que la nostalgie l’étreint toujours quand il y repense, même si la laideur n’en était pas absente, il en a conscience – il l’a oubliée ou occultée entretemps. Il pourrait s’en souvenir, mais il préfère s’en abstenir. Il est simplement content d’avoir conservé un peu de cette magie en lui. Il en est jaloux, il ne veut pas la perdre. Peutêtre est-ce pour cela qu’il la préserve, qu’il se contente de rêver. Il a peur de l’user s’il s’en sert. Il a peur de l’épuiser. Car ensuite, que lui restera-t-il ?

Chapitre 10. &1

— Je crois, reprend Vivian au bout d’un moment, qu’au fond de tout le monde, il existe un endroit où il fait toujours nuit. Un endroit fermé à clé. Mais si la porte vient à céder et que la nuit s’échappe… l’obscurité recouvre tout.

Pas de seconde chance
Chapitre 9. &2