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sur 93 notes
A Kingston, en Jamaïque, des membres de gangs préparent l'assassinat de Bob Marley, deux jours avant un concert historique pourtant organisé par des politiques, quelques semaines avant des élections cruciales pour le pays. Divers personnages racontent leur rapport au Chanteur, les évènements qui les ont amenés là...

Le mot "brève" dans ce titre est absolument relatif, non seulement parce que le roman approche les mille pages en version poche, mais également parce que sa construction polyphonique en monologues est très loin d'être facile à suivre, en termes de chronologie, de rapport à l'histoire attendue, de références historiques et culturelles, d'utilité pour le récit, de niveaux de langage, de compréhension des évènements. Ouais, la liste est longue.
C'est vraiment un roman à part, brut de pomme, hyper cru. Après deux romans lus sur cinq publiés à ce jour, on peut facilement dire que le style d'écriture de l'auteur est brutal, musclé, féroce et violent et qu'il ne mâche ni ses mots ni n'édulcore les "true colors" de son pays natal. En cela, cela en fait un auteur assez difficile à aborder, il faut être prévenu.
Cet ouvrage est d'autant plus ardu à lire qu'il comporte une quantité incalculable de références historiques, politiques, culturelles, sociales et j'en passe sur la Jamaïque. Si on se lance dans ce bouquin sans avoir jamais touché à la culture et de surcroît la littérature jamaïcaine, ce n'est même pas la peine d'espérer y comprendre quelque chose. Même avec un lexique en fin d'ouvrage et de nombreuses notes de bas de page, beaucoup d'éléments non-annotés (et qu'on ne peut repérer que si on a lu d'autres choses avant comme c'est mon cas) peuvent passer à la trappe malgré leur propre importance culturelle.
Brièvement (ah ah), je vais conclure par ceci : ce n'est pas un roman clair ou facile à suivre/comprendre. Il faut applaudir la traductrice qui a dû s'arracher les cheveux pendant les mois de traduction (on espère qu'elle a pu se reposer sur l'auteur un peu quand même). On ressent aisément la violence, la corruption, la peur, les enjeux politico-sociaux, mais on a énormément de mal à intégrer le but des dialogues ou le déroulé des évènements. Je trouve ça dommage que l'auteur jamaïcain le plus connu en France (grâce à son Man Booker Prize) soit un auteur compliqué à découvrir. Entre parenthèses, lui-même a expliqué qu'ayant quitté la Jamaïque depuis longtemps (il vit depuis une trentaine d'années aux Etats-Unis), il est conscient que la Jamaïque passée qu'il narre n'est peut-être plus la Jamaïque d'aujourd'hui car tout évolue très vite. Néanmoins, quand on lit d'autres auteurs, certains thèmes restent bien vivants de nos jours...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Extrait de ma chronique (en 3 parties, "Jamaican Tabloid", "Dodécaphonie", "Un héros, un grand méchant et une Cassandre" :

"Comme Catherine Dufour (qu'il ne connaît sans doute pas), Marlon James prend grand soin de singulariser, linguistiquement parlant, chacun des 12 personnages auquel il donne la parole : pour ne citer que quelques-uns des tics les plus voyants, Papa-Lo nous apostrophe en nous appelant "gentlemen" (ou "braves gens") ; Demus organise systématiquement son discours à l'aide de "voici" ou "voilà", etc.


Ce n'est pas qu'un brillant exercice de style : comme l'explique Marlon James dans un entretien accordé à Vogue, c'est bien sa volonté de servir une histoire au mieux qui le conduit vers des narrations inhabituelles ("je ne commence pas par me dire 'je vais repousser les limites de ce qu'est un roman' ; en fait, je fais même l'inverse").


Comme l'écrivait Isabelle Boof Vermesse dans un article sur Ellroy, une telle structure polyphonique pousse en effet le lecteur ou la lectrice "à ne pas se concentrer sur une causalité linéaire inducto-déductive (comme dans le roman policier classique) mais au contraire à envisager les choses globalement, à prendre en compte les échanges simultanés de toutes les parties du système, l'accent étant mis sur l'interaction et l'interférence" – et dans cette interaction peuvent, possiblement, se dévoiler des choses qui ne seraient pas apparues autrement."


Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Difficile de vous raconter ce livre qui n'a de bref que son titre… Mais cela n'a pas la moindre importance quand on plonge dans un chef d'oeuvre ! Avec une plume enivrante et un style absolument époustouflant, Marlon James nous propose une fresque historique et sociale particulièrement riche, dense et captivante, un portrait de la Jamaïque comme on l'a rarement vue, comme on l'a rarement lue ! En plus d'être fascinant, ce livre est fort bien construit et servi par une narration audacieuse, ce qui le rend tout à la fois intéressant et fascinant… Mon seul regret, c'est d'avoir autant tardé à le découvrir !

Lu en novembre 2021
Lien : https://deslivresetmoi7.fr/2..
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Brève, c'est pas le mot, ce roman fait plus de 800 pages ! le livre est surprenant par sa construction du récit, par le sujet, et par le nombre conséquent de personnages, c'est une véritable fresque de la Jamaïque que nous offre l'auteur. J'ai bien aimé même si j'ai eu du mal avec tout ce monde, je ne suis pas très attentif en ce moment et ça se ressent dans mes lectures, alors avec un pavé pareil, c'est normal de me voir passer à côté de ce roman.
Mettre Bob Marley au coeur du récit était une bonne idée, tout le monde voit qui il est et le message qu'il transmet dans ses chansons, c'est une personnalité jamaïcaine reconnu qui oeuvre pour plus de paix, mais alors qui et pourquoi lui tirer dessus ? Ce sera tout le propos du récit, entre les gangs, la CIA, les manipulations politiques et un pays au bord du gouffre, tout ça se sera à vous de vous dépatouiller avec.
Personnellement j'ai eu un peu de mal, c'est vaste, très vaste et ça peut plaire j'en conviens mais de mon côté c'est le meilleur moyen pour me perdre. Cela dit je l'ai quand même terminé, ne serait-ce que pour avoir le fin mot de l'histoire même si je ne suis pas fan de l'écriture un peu brouillonne.
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Dès les premières pages, on peut craindre le pire. Ce pavé de plus de huit cents pages se montre très vite indigeste au plus haut point. Un style basé sur la grossièreté, l'argot des petites frappes négro-jamaicaines, les langages orduriers de séries télévisées de bas étage ne saurait tenir lieu d'écriture. Au bout de cent pages de logorrhée de ce sabir “tendance, les petits bourgeois qui ont donné un prix à ce kilo de daube ont sans doute l'impression de s'encanailler à peu de frais, le cul enchâssé dans leur morale servile. Bref, c'est “à chierˮ, pour rester dans le vocabulaire de l'auteur, insupportable au bout d'une petite centaine de pages.
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Au bout d'une centaine de pages, j'ai du renoncer à aller plus loin avant de recommencer. Stoppez tout, retour en arrière, ce roman se mérite pour en voir le bout. le manque de fluidité du style d'écriture de l'auteur demande beaucoup de concentration, d'autant plus pour suivre les multiples protagonistes de l'histoire qui gravitent autour d'un personnage central en arrière plan, Bob Marley en personne.
Autant vous dire que ce n'est pas un guide touristique de la Jamaïque. Ca défouraille dans tous les coins, ça corrompt dans les arcanes du pouvoir, les politiques et les chefs de gangs fricotent ensemble pour arracher des voix ou des territoires à contrôler et tout cela sous le regard toujours "bienveillant" de la CIA...
O toi lecteur, laisse donc tomber la lecture d'une carte postale paradisiaque, tu vas prendre un aller simple pour 800 pages en enfer.
La Jamaïque idyllique de l'occidental lambda est sérieusement écornée par la réalité de la corruption, les inégalités sociales criantes de désespoir, les règlements de compte dignes des mafieux de Martin Scorsese...
Marlon James raconte la violence et le désespoir au rythme des paroles de Bob Marley qui parsèment tout le long du livre un peu d'espoir et de paix.
Un très bon roman foisonnant et riche sur la face cachée de la Jamaïque mais exigeant sur la lecture.
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Partant des événements et des personnages entourant la tentative d'assassinat de Bob Marley, chanteur reggae pacifiste, en décembre 1976, cette fresque épique dépeint les sombres pouvoirs qui régissent la société, en Jamaïque comme aux Etats-Unis.
Et bien que dire de plus que toutes les merveilleuse critiques que l'on peut lire sur ce titre. Pas grand chose. Sauf peut-être qu'ado j'ai beaucoup écouté et joué Bob Marley. Il a été une idole pour moi, alors que je ne suis pas très idole en fait ! Alors ce livre a été une merveilleuse plongée dans mes jeunes années qui a éclairé mes croyances adolescentes et réveillé mes révoltes de l'époque.
Et puis encore que Bob Marley n'est pas le sujet du livre. C'est juste un fil rouge.
Et il y a aussi cette extraordinaire galerie de personnages que l'on va suivre tout au long de ce roman choral. Personnages que Marlon James fait vivre avec fureur qu'ils en sont parfaitement incarnés.
Ce premier roman, traduit en France, de Marlon James est une sacré découverte. Et il est certain que je n'en resterais pas là avec cet auteur
Lien : https://collectifpolar.com/
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Pas facile à suivre ce récit à plusieurs voix autour du chanteur reggae Bob Marley et de la Jamaïque, pas celle des vacances à la plage mais plutôt celle des gangs de rues de Kingston, la capitale. On est en 1976 : plaque tournante du trafic de drogue provenant de la Colombie, la Jamaïque inquiète aussi le gouvernement américain qui craint l'émergence d'un autre Cuba près de ses côtes. En effet, la prochaine élection pourrait voir un président issu du Parti national du peuple (PNP), aux tendances socialisantes, accéder au pouvoir. « La première fois que j'ai entendu Papa-Lo dire que des élections se préparaient, il l'a dit froidement et à voix basse, comme si le tonnerre et la pluie allaient s'abattre sur nous et qu'on y pouvait rien. » Depuis 1959, des agents de la CIA sont présents à Kingston et en cette année électorale, arpentent le territoire, tentant d'influencer le vote en faveur du Pari travailliste de Jamaïque (JLP), plus conforme aux visées capitalistes.
D'une extrême violence, cette histoire plonge au coeur d'un pays mystique où se côtoient mafieux, rastafaris, espions, journalistes, politiciens et trafiquants de drogues. Une lecture exigeante tant par les différents niveaux d'écriture attachée à chacun des narrateurs que par la densité du propos. Récipiendaire du prix Booker 2015, Brève histoire de sept meurtres mérite qu'on s'y attelle mais il faut bien s'accrocher car la route est longue et cahoteuse.
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Que ce fût long, long, longtemps. Histoire quasi incompréhensible, pourtant J'aime bien les histoires alambiquées mais cette fois c'est trop pour moi. Y a-t-il un docteur dans la salle qui pourrait me donner de l'oxygène?.Il reste que ce très long pavé nous informe sur la vie en Jamaïque à cette époque. J'ai le sentiment que ce livre a un potentiel qui a été mal exploité.
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Magnifique roman. Une écriture sèche, brutale pour décrire les quartiers pauvres, les bidonvilles de Kingston sous le contrôle des gangs, les luttes sans fin et l'extrême violence entre gangs pour le contrôle des trafics manipulés par les politiques eux-même marionnettes entre les mains de la CIA, ou bien sous le contrôle des cartels de la drogue. Marlon James, nous raconte l'histoire de sept tueurs qui ont tenté d'assassiner Bob Marley en 1976. Au travers de leur parcours vu par chacun des personnages c'est l'occasion d'essayer de raconter cette violence inhérente à l'enfer dans lequel sont maintenus des populations entières pour des raisons politiques et géo-stratégiques, d'expliquer les conséquences d'un tourismes blanc occidental dans ces îles des Caraïbes qui relève du pur colonialisme et emprunt d'un racisme latent. L'auteur nous raconte comment les politiques et les pouvoirs externes les soutenants ont cherché à détruire le mouvement initié par Bob Marley, pour réconcilier les factions et ramener la paix, l'espoir aura duré un an ! le roman est truffé de référence à la culture jamaïcaine, au différent genres et styles musicaux qui accompagne cette époque. Un roman coup de poing, qui invite à réécouter et lire les textes des chansons de Bob Marley, comprendre ou du moins s'interroger sur la situation sociale et politique dans les îles des caraïbes et les conséquences encore aujourd'hui du colonialisme et du racisme.
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