Imaginez un monde où les hommes devenus stériles ne font plus d'enfants ; un monde qui se recroqueville sur lui-même parce que faute d'héritiers il n'a plus rien à transmettre ; un monde qui agonise tout doucement et qui ne croit plus en rien sinon en sa propre disparition. le « Dieu Science » qui pourtant a vaincu la rage, le Sida et la maladie d'Alzheimer, a échoué à rendre l'homme de nouveau fécond.
Un quart de siècle qu'aucune naissance ne fut enregistrée ; un quart de siècle que le rire des enfants a déserté cette terre.
Théo, prof d'université qui enseigne à des personnes âgées à défaut de jeunes, est un de ces derniers hommes qui attend la fin de l'espèce humaine dans une sorte de morosité résignée.
Il y a vingt-cinq ans, en 1996, l'Angleterre comptait 56 millions d'habitants. En ce jour du 1er janvier 2021, elle n'en compte plus que 35 millions. La population s'est regroupée frileusement dans le centre des villes, abandonnant à la nature des régions entières. Comme aux temps anciens, les bois ne sont plus sûrs et font peur. Effrayée, écoeurée, elle regarde les enfants de la toute dernière génération, élevés comme des Dieux, se comporter en barbares. Elle a confié le pouvoir à une dictature molle dirigée par Xan Lyppiatt qui lui promet sécurité et tranquillité jusqu'à la fin.
Théo n'est pas seulement un prof d'université qui ne sert plus à rien, c'est aussi le cousin du dictateur Xan Lyppiatt. C'est pour cette raison qu'il est approché par une jeune femme nommée Julian. Membre des cinq poissons, groupuscule clandestin qui défie le pouvoir, elle lui demande de lui faire passer un message.
Une vraie bande de pieds nickelés, ces cinq poissons ! Des croisés pitoyablement démunis ! Théo suit Julian pourtant, au péril de sa vie, parce qu'elle représente l'espérance d'un monde nouveau et que tout n'est que vide et apathie autour de lui. Il va défendre becs et ongles ce qu'elle porte en elle contre les convoitises, les petits calculs, la soif de pouvoir de ces hommes au bord du gouffre et qui pourtant n'ont toujours rien compris.
«
Les fils de l'homme » est l'unique roman de science-fiction écrit en 1991 par la vénérable et talentueuse
Phyllis Dorothy James, auteure de romans policiers très british.
Ce livre qui fait réfléchir sur la vulnérabilité de l'espèce humaine m'a littéralement transporté. J'ai ressenti avec émotion le désespoir qui saisit les personnages de ce livre sans concession, la médiocrité des hommes, et cette foi inébranlable envers la fragile Julian, porteuse de nouvelles espérances.