Citations sur Gloria Parker-Simmons, tome 4 : La Raison des femmes (21)
Les vrais tueurs professionnels n’utilisent jamais la même arme, même s’ils privilégient toujours une même marque. Ils savent que si un jour on retrouve le flingue, on peut remonter grâce à lui tous leurs contrats
Le silence des victimes. Quand se taisent donc les victimes ? Lorsque le prédateur s’endort enfin ou lorsqu’elles ont toutes été égorgées ? Car les prédateurs ne meurent jamais, contrairement aux victimes, parce qu’ils sont interchangeables. Une monstruosité se substitue à une autre et on recommence.
Manger un animal, c’était manger la vitalité, la combativité, bref s’approprier une autre vie.
Il y a dans l’essence du pardon l’obligation de donner.
Ça ratatine, le froid, mais ça ratatine du dedans. On se sent encore plus démuni, plus faible, plus vieux. Et puis tout prend des contours tellement durs, tellement définitifs. Comme la lumière de la neige : c’est si cru que c’est insupportable.
L’impatience devenait parfois douleur, une de ces douleurs sourdes mais tenaces. Sans doute était-ce préférable parce que dans ces moments-là, elle recouvrait l’insupportable infection de la première plaie. Celle-là ne finirait qu’avec la fin. Y trouver un antalgique, aussi transitoire fut-il, aussi douloureux puisse-t-il se révéler, était déjà une petite victoire.
L’esprit fonctionne sur différents niveaux, dont la mémoire visuelle. Vous seriez étonnée de ce que les gens oublient ou laissent de côté. Mais ça leur revient tout de suite lorsqu’ils voient.
Ils ont à peu près le même âge, 45, 46 ans. L’époque où l’on prétend que les hommes prennent de la bouteille et que les femmes se fanent. Il y a plein de jolies et jeunes requines dehors qui chassent l’homme mûr, financièrement arrivé, déjà rompu au jeu du mariage. Une belle chaussure bien faite. J’en sais quelque chose. Mais je bavarde, c’est l’âge.
On n’a qu’une mère, quelle qu’elle soit.
Les rêves ne veulent rien dire, ou ce qu’ils disent est si déformé qu’il est illusoire d’y chercher une signification, une prémonition. Elle l’avait lu quelque part, dans une revue scientifique, sérieuse. Les auteurs de l’étude affirmaient, expériences à l’appui, que les rêves ne sont qu’une poubelle électrique. Durant le sommeil, le cerveau nettoie ses neurones de leur embarrassant stock d’inutilités, d’influx nerveux superflus. Il ne compacte, range et conserve que les données essentielles ou utiles selon un processus qu’aucun ordinateur, aussi puissant soit-il, ne saura jamais reproduire. Il ne demeure au réveil, de cette expulsion anarchique des parasites de la pensée, que le chaos des rêves.