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EAN : 9782253122951
376 pages
Le Livre de Poche (04/03/2009)
3.68/5   197 notes
Résumé :
1288.
Al Iskandarïyah, Egypte. Un marchand récupère la lourde besace d'un voyageur agonisant, ignorant qu'il vient de signer son arrêt de mort.
Il est égorgé alors qu'il tente de vendre le sac à l'intermédiaire du comte Aimery de Mortagne.
1307, abbaye de femmes des Clairets, France. Une moniale, Angélique, est découverte étranglée.
Sans doute parce qu'elle ressemblait beaucoup à l'une de ses sœurs, Marie-Gillette d'Andremont, qui a fui l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 197 notes

Quel lien entre un sac porté par un homme noir mort de malaria et qui est récupéré pour son malheur par un marchand arménien et une abbaye de Normandie ?
La traque d'une jeune femme à laquelle son amant Alonso qui vient d'être blessé mortellement enjoint de fuir en emportant un diptyque représentant d'un côté une vierge à l'enfant et de l'autre un soldat à l'allure particulièrement bestiale portant une lance terminée par un triangle rouge.
Qu'y a-t-il dans ce sac que deux partis différents voudraient récupérer ? Des ossements et d'étranges triangles rouges. A priori rien qui justifie tous les meurtres qui auront lieu dans cette abbaye dans laquelle s'est réfugiée la jeune femme en fuite.
Il faut dire que cette abbaye connaît aussi d'autres sources de troubles. A la mort de la précédente abbesse c'est une toute jeune fille de quinze ans qui a pris sa place, alors que la grande prieure Hucdeline de Valezan estime que la place lui revenait de droit, d'ailleurs son frère le redoutable archevêque le pense aussi. Les moniales sont divisées. D'autant que l'abbesse Plaisance de Champois a accepté qu'une partie de la clôture qui est déjà le refuge des fillettes publiques repenties, accueille les lépreux surnuméraires de la maladrerie voisine.


Beaucoup de double jeu, une intrigue assez enchevêtrée qui mène à une explication inattendue, en tout cas par moi.
Une question demeure sans réponse, Alonso apparemment si futile a peint ce diptyque en donnant à la vierge les traits de son amante. Comment a t-il compris le sens de la découverte qu'implique ces ossements ? Sinon pourquoi avoir voulu le protéger des hommes qui l'ont assassiné ?
Autre question une abbaye était-elle souvent le lieu de tant de secrets personnels ?

J'ai bien aimé cette histoire et si l'occasion se présente je pense que je lirai à nouveau Andréa Japp. D'autant qu'il n'est pas facile de donner au vocabulaire la couleur moyenâgeuse sans devenir lourd et incompréhensible et j'ai trouvé que c'était réussi aussi de ce point de vue. Et puis il y a les connaissances de l'auteur qui sont un plus.


Challenge ABC 2017-2018
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Monestarium, ou comment faire du neuf avec du vieux...

Conquise par la saga de la Dame sans terre, j'avais décidé de poursuivre ma lecture avec cet autre roman médiéval d'Andrea H. Japp, la reine du polar à la française. Et pris séparément, Monestarium - écrit un an après La Dame sans terre - propose une intrigue religieuse bien construite et captivante ; l'enquête est empreinte de mystère, la vie quotidienne et les remèdes de l'époque y sont décrits avec précision.

Le hic, c'est que les protagonistes et la série de meurtres décimant les moniales de l'abbaye de femmes des Clairets, dans le Perche, semblent tout droit sortis de la Dame sans terre. Comment appelle-t-on cela ? du recyclage, de l'auto-plagiat ? Une redoutable exploitation, en tout cas, du filon médiéval.

Il vaudra donc mieux lire l'un ou l'autre ouvrage, mais certainement pas les deux, pour garder une bonne estime de l'auteur et éviter de perdre son temps.

Un Indien... euh ! un lecteur averti en vaut deux !
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Egypte, fin du XIIIe siècle. le royaume de Jérusalem vit ses dernières heures, et un sac au contenu mystérieux est récupéré, au terme d'une transaction sanglante, par l'émissaire d'un noble chrétien.
Vingt ans plus tard, les protagonistes volontaires ou non de cette vieille histoire, bien plus complexe qu'elle n'y parait, se retrouvent en France, autour du monastère de femmes des Clairets. Plaisance de Champlois, toute jeune et lumineuse abbesse luttant pour affirmer son autorité, voit une série de meurtres endeuiller sa communauté... parmi laquelle les suspects ne manquent pas. La grande prieure, ambitieuse et manipulatrice, mène un jeu trouble avec son frère, ombre noire du Vatican. Deux prostituées repenties explorent le monastère à la recherche d'un souterrain légendaire, où serait dissimulé un trésor. La soeur apothicaire broie d'étranges mixtures dans ses mortiers. Une horde de lépreux est accueillie, bon gré mal gré, dans un coin des bâtiments. Un assassin défiguré approvisionne désormais les lieux en gibier, et le comte de Mortagne manigance pour pouvoir venir enquêter sur place.

L'auteur manie les faux-semblants avec un art consommé, et crée une belle galerie de personnages. Certains limpides : Plaisance, que l'aventure initiatique confronte à ses propres doutes, mais qui n'y perd jamais sa pureté de coeur. Les autres bien plus troubles, confrontés à leurs démons, leurs ambitions et leurs faiblesses. L'ambiance et le scénario même font assez penser au Nom de la Rose - un Nom de la Rose au féminin, bien moins ambitieux, bien moins érudit, mais non moins trouble et, au final, très réussi.

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1605. France, Abbaye de femmes des Clairets (ancien conté du Perche). Plaisance de Champlois, la mère abbesse âgée de 15 ans, doit faire face à plusieurs ennemis : ceux du dehors, qui tentent de récupérer un mystérieux coffre soustrait à un vendeur en Egypte plusieurs années auparavant, et ceux du dedans, les religieuses qui refusent l'autorité qui est devenue la sienne à la mort prématurée de sa mère adoptive, Catherine de Normilly, la précédente abbesse. La révolte couve. Une jeune moniale est retrouvée assassinée, étranglée. Une autre a trouvé refuge dans l'abbaye et cherche l'autre moitié d'un mystérieux dyptique qu'a peint son amant avant qu'il ne meure égorgé. Un secret y est dissimulé. Au moment où Plaisance décide de requérir l'aide du comte Aimery de Mortagne, celui-ci s'invite car il désire enquêter sur les motivations qui ont conduit le vil Monseigneur de Valézan à faire déplacer un groupe de lépreux depuis ses terres, en direction de l'abbaye des Clairets. Comme sur un échiquier, les pions s'avancent, masqués.

Mon avis
Avec Monestarium, nous entrons dans l'univers impitoyable du moyen âge : ses guerres, ses famines, ses croyances, ses mortifications. L'intrigue se situe dans l'ancien comté du Perche, pour ceux qui ignorent où cela se situe, c'est entre Chartres et Alençon. L'excellente Andrea H. Japp nous écrit une sorte de huis clos au coeur d'un monastère imaginaire (que j'ai imaginé comme l'abbaye de Sénanque). Les soeurs qui y vivent se "tirent dans les pattes", cherchant parfois autre chose que l'amour de dieu ! J'avoue avoir été très intéressée par la lecture de ce roman, y fourmillent un grand nombre de détails, la rédaction du carnet de bord de la mère abbesse où elle écrit le quotidien de l'abbaye (dépenses, achats, dons, évènements,...). Nous découvrons aussi le contenu des assiettes :
"Clotilde Bouvier avait rivalisé d'inventivité en ce soir de maigre. Une terrine d'oeufs d'assellus au lait fermenté et au vin, servie sur de fins tranchoirs, constituaient le premier service. (p.194)"

Nous imaginons le froid qui régnait dans les bâtisses, la faim qui creusait le ventre des petits paysans.
"Plaisance savait : certains monastères jetaient leur détritus de nourriture par-dessus leur mur d'enceinte. Ils les lançaient aux miséreux comme à des bêtes. Les affamés se battaient au pied de la muraille pour arracher quelques bouchées, la plupart du temps gâtées. Dans d'autres, les serviteurs de cuisine ou les celliers les vendaient ou les troquaient, contre quelques fretins, ou les charmes d'une gamine, avec l'approbation tacites des frères officiers. (p.253)"

Les habitantes des Clairets sont des religieuses bernardines, je suppose que leur vêtement n'a guère changé depuis l'époque (tout en blanc).
"La main d'une moniale dont la robe blanche se confondait avec la neige. Marie-Gillette avança comme dans un rêve vers le corps, escortée par les plaintes sèches des poteries qu'elle écrasait sous ses pas. Figée, elle détailla le visage bleui, les lèvres boursouflées d'un violet presque noir dont sortait une langue gonflée, les immenses yeux bleus ouverts sur le néant... (p.143)"

Ce livre est aussi une manière de plonger dans les manigances politique de l'époque : exécutions sommaires pour "raison d'état", crainte du pouvoir de l'église, peur panique d'admettre une autre vérité que ce que disent les écritures saintes. Et j'ai trouvé l'intrigue des plus réussies ! Je recommande ce genre de lecture à ceux qu'une galerie de personnages n'affole pas. Notons , pour une meilleure compréhension du texte et du contexte, de nombreuses explications de bas de page, assortis d'une annexe historique et d'un glossaire à la fin du livre.





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Un sac contenant des ossements humains porte malheur à ceux qui le possèdent. Une série de meurtres dans un monastère de bénédictines nécessite d'être résolue. Monestarium d'Andrea Japp n'est ni un roman à la Dan Brown, ni une copie du Nom de la Rose d'Umberto Eco. Si vous vous attendez à cela vous serez déçus. Moi-même, j'ai failli l'être.

Cependant, la précision des mots pour décrire les décors, les personnages et leurs atours, dans un environnement historique maîtrisé, montre bien que l'auteure s'est documentée pour écrire ce roman.

Par le sérieux et la rigueur des termes, je me suis laissé porter par ce roman « médiévaliste ». Lentement, les personnages et les liens qui les unissent sont mis en place. le récit prend véritablement sa tournure policière, avec son enquête, ses impasses et ses fausses pistes, qu'au milieu du récit, alors soyez patients. Ensuite, pris dans les filets de l'intrigue, vous serez enlevés par le rythme qui va s'accélérer jusqu'à la fin.

J'ai achevé ce roman avec un grand plaisir. D'autant qu'en lisant Monestarium, j'ai eu la satisfaction d'apprendre, tout en passant un très bon moment de détente.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Elle tomba à genoux en se cramponnant au rebord de son étroit lit et pria longtemps pour le repos de la petite morte. Un terrifiant chagrin la submergea. Tout cela avait un sens. La mort, le meurtre avaient un sens, sombre et inacceptable, mais compréhensible. Elle devait le comprendre. Il le fallait car alors elle châtierait celui ou celle qui en était responsable, sans une hésitation, sans une arrière pensée.
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Pourtant, à y réfléchir, compter les pains cuits, mangés, distribués, établir l’inventaire des farines de seigle, de méteil ou de froment qui servaient à leur fabrication n’était-il pas aussi essentiel que de s’intéresser à la politique du royaume ? Tant de royaumes ont été renversés, faute de pain.
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Un gouffre sépare les amis des ennemis, je ne l’enseignerai pas au fin politique que vous êtes. Il est peuplé de toutes sortes de buts, de projets, d’intérêts, parfois bien fluctuants.
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Elle tomba à genoux en se cramponnant au rebord de son étroit lit et pria longtemps pour le repos de la petite morte. Un terrifiant chagrin la submergea. Tout cela avait un sens. La mort, le meurtre avaient un sens, sombre et inacceptable, mais compréhensible. Elle devait le comprendre. Il le fallait car alors elle châtierait celui ou celle qui en était responsable, sans une hésitation, sans une arrière pensée.
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Les plus grands empereurs, les plus intrépides combattants ont toujours été trahis par des ambitieux sans envergure qui voulaient récupérer, à peu de frais et de risques, ce que leurs prédécesseurs avaient bâti. Ainsi va le pouvoir.
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