Nains, tome 20 : Svara du bouclier

BD FANTASY / HEROIC FANTASY.
"Retour vers l'enfer" de Ted Kotcheff ou "Il faut sauver le soldat Ryan" de Steven Spielberg ? Non, "La Quête des héros perdus" de David Gemmell !!! On nous livre un formidable portrait de femme avec Svara à la fois fille et soeur, épouse et mère. Mais elle est d'abord et avant tout Perceval dans la Quête du Graal ! Pour elle et ses compagnons qui ont choisi de braver l'ordre établi pour aller sauver quelqu'un au-delà des lignes ennemies, il n'y a que la mort ou la rédemption... Avec Nicolas Jarry et Nicolas Demare, Svara, Volgrir, Erodur et Burlock vont vous mener au sommet de l'humanité pour mieux vous faire pleurer. Mais comme moi vous connaissez l'histoire de la Boîte de Pandore : quand on a tout perdu, il ne nous reste plus que l'espoir !
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Il faut sauver le soldat Ryan ! Enfin, non, il faut sauver le poilu Abraz !

Lorsqu'on appartient à l'ordre du Bouclier, faut savoir tenir le rang et ne jamais le rompre.

Si vous mourez sur le champ de bataille, on rapatriera votre corps (s'il reste quelque chose) ou pas…

Svara appartient à une famille du Bouclier et elle a vu tous les hommes mourir : son mari et maintenant deux de ses fils, le 3è n'ayant pas été trouvé, mais les soldats disent qu'il est sans doute mort.

Le coeur de la mère n'en croit pas un mot et elle part à sa recherche, embauchant au passage un ancien du Bouclier, devenu moine et deux guerriers : un déserteur et un autre qui est une tête brûlée qui n'obéit pas, qui n'écoute pas et qui n'en fait qu'à sa tête…

Ce que j'aime dans les albums Nains, c'est la manière dont sont mise en valeur les femmes. Comme nous, elles ont peu de droits, ou alors celui de pondre des marmouses et de s'en occuper (ainsi que de leurs maris) mais bien souvent, ce sont des rebelles, des femmes qui ont de la poigne et quand elles prennent le taureau par les cornes, par les burnes d'Ijad, ça envoie du lourd !

Les scénaristes ne nous laissent jamais croupir trop longtemps dans nos cuisines et font des Naines des femmes sans peur qui osent se dresser avec le poing levé (ou une arme à la main). Sans les femmes, la civilisation des Nains irait droit dans le mur.

On pourrait croire que vu l'équipe de bras cassé qu'elle emmène avec elle, Svara, qui est elle-même une future grand-mère, va droit dans le mur : l'ancien cognard du Bouclier est âgé, le déserteur a planté ses copains en plein milieu d'une bataille et l'autre, dernier rejeton d'une grande famille, est insubordonné et cherche misère au déserteur.

Le talent du dessinateur est de nous montrer de beaux paysages, de nous faire entrer dans le monde des Nains, de dessiner les protagonistes, les monstres, des scènes de batailles qui semblent vivantes, des corps sans vie ensuite. Mission plus qu'accomplie.

Au scénariste, il incombe de nous pondre une histoire qui peut être classique, mais en nous la racontant autrement, pour nous subjuguer, pour nous faire vibrer durant la quête de nos héros et de nous donner envie de les suivre, même s'ils sont bougons, bagarreurs, chieurs, râleurs…

Son talent est aussi de dresser des portraits de personnages qui peuvent nous étonner en fil des pages, qui peuvent évoluer ou bien cacher leur jeu. À ce niveau-là, j'en ai eu pour mon argent !

Une fois de plus, la saga des Nains nous propose un album qui tient la route, qui, bien que racontant une histoire classique d'une mère qui se lance à la recherche de son fils dans un monde des plus hostiles, nous la raconte d'une autre manière et parvient sans mal à subjuguer le lecteur avec un récit humaniste.

Un album que j'ai refermé avec le coeur brisé, mais heureux d'avoir vibré pour une si belle aventure avec ce quatuor qui au départ, n'avait rien d'exceptionnel.

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Je suis désormais absolument convaincu que Nicolas Jarry accorde énormément d'importance aux valeurs liées à la famille, à la descendance, à la filiation et à l'héritage, ainsi qu'à la femme en général. J'ai déjà abordé ceci dans plusieurs critiques concernant le cycle Nains et aujourd'hui, cela se confirme encore avec le récit de Svara.
Jarry nous conte l'histoire de Svara, cette femme ( enfin cette naine!!), cette mère qui a perdu tous les hommes de sa famille, son père, son époux, et deux de ses fils, tués à la guerre, et dont les corps lui ont été rapportés dans une charrette.
Elle décide de partir à la recherche de son troisième fils, dont le corps n'a pas été retrouvé, et pour lequel elle nourrit l'espoir qu'il soit encore en vie. Symboliquement, Svara s'élève contre le sort, refusant une fois encore qu'un cadavre lui soit rendu. Elle s'engage alors dans une quête contre la nature, contre les hommes, contre la mort même, cherchant et relevant les indices et preuves en faveur de la survie de son fils. Elle est accompagnée de trois hommes, un vieux, un déserteur et un gamin bagarreur. La gente masculine n'est pas des mieux représentée, mais cela sert le récit et le propos de l'auteur. Au fil de l'aventure, Jarry ne manquera pas d'insister sur le côté maternant de Svara. Comme elle le souligne elle même à un moment donné, chaque homme a besoin des mains et de la tendresse d'une mère.
Enfin je ne peux m'empêcher de voir dans cette histoire non seulement un hommage de la part de Jarry à toutes les mamans du monde, mais aussi à toutes les mamans des première et seconde guerre. Et de manière générale, à toutes ces femmes qui, en tant de guerre lorsqu'elles ne sont pas massacrées, torturées, violées, restent en arrière, faisant vivre le pays, assurant la descendance et donc l'avenir, pendant que leurs hommes s'entre tuent.
Un récit résolument et profondément humaniste qui redore notre blason, remonte notre moral en ces temps si difficiles pour nombre d'entre nous...
Merci Monsieur Jarry...

On apporte à Svara le corps sans vie de ses deux fils aînés, le cadet est porté disparu dans les terres inhospitalières de l'est en plein hiver. Mais la vieille naine n'hésite pas une seconde à partir pour la frontière afin de sauver son fils.

Un très bel opus sur ce vingtième tome de nain qui raconte l'amour d'une mère qui veut surtout pas se résigner.
Aidé par un vieil ami de son père, puis rejoint par deux jeunes nains du boucliers, cette petite équipe se met en quête. La neige, les prédateurs, la guerre et les hums géants de l'est n'auront pas raison de leur volonté de fer.
Il y a de l'émotion, de l'aventure et de beaux combats dans des paysages de montagnes. Bref tout ce qu'il faut pour passer un très bon moment de lecture.
Le dessin est juste parfaitement maîtrisé et accompagné d'une colorisation très soignée. le dessinateur sait nous offrir de très belles pages.

Nains est une très bonne série qui arrive à mêler action et psychologie pour en tirer des récits très prenants et intéressants.
Celui ci ne fait pas exception. D'ailleurs on s'est fait la réflexion avec ma soeur que les tomes avec comme personnage principal étaient les meilleurs. En effet les visions étudiées sont moins abordées dans la fantasy. Ici le rôle d'une femme et d'une mère naine quand les hommes partent à la guerre. Les souffrances qu'elles endurent. C'est donc rempli d'action parce que Svara part à la recherche de son fils mais surtout rempli d'émotions. Heureusement il y a toujours un peu d'humour pour alléger des fois l'ambiance sombre. Cet humour est d'ailleurs souvent pas très original avec Burlok. Mais comme c'est toujours par petites touches ce n'est pas gênant.
Les personnages sont très intéressants. Svara est une vieille naine pleine de volonté et de force mais aussi avec ses faiblesses et ses émotions. Elle est très humaine et attachante. A côté d'elle ses acolytes sont variés et apportent chacun quelque chose. Ils sont tous attachants à leur manière et ne sont pas oubliés pour leur donner un peu de complexité. Volgrir notamment pourrait avoir un tome dédié.
Les dessins sont vraiment très beaux. Précis, détaillés, expressifs. Et la colorisation les met en valeur, très lumineuse et nuancée.